Le fer de lance

Tribune libre


Parlant de la culture, Andrée Ferretti, dans son article publié sur cette tribune le 21 septembre sous le titre « Côteau rouge », conclut ainsi son billet :

« Au Québec, elle est plus que jamais le fer de lance de notre combat pour l’affirmation de notre existence distincte qui s’exprimera pleinement et irréversiblement dans un pays indépendant. »

Depuis des décennies, particulièrement depuis la deuxième moitié du 20ième siècle, c’est par légions que nos artistes ont porté le flambeau de notre fierté nationale. Les génies créateurs québécois sont réputés à travers le monde.
C’est pourquoi, à mon sens, il est essentiel que la culture joue un rôle de premier plan dans le discours politique.
Il est inconcevable que nous puissions envisager bâtir un pays sans le rattacher résolument au monde artistique, ce monde où l’imaginaire collectif prend toute son énergie. Dans le but de nous ressourcer aux racines qui nous abreuvent, je vous propose cette chanson de Claude Gauthier, écrite en 1972, sous le titre « Le plus beau voyage » :

J'ai refait le plus beau voyage
_ De mon enfance à aujourd'hui
_ Sans un adieu, sans un bagage
_ Sans un regret ou nostalgie
J'ai revu mes appartenances
_ Mes trente-trois ans et la vie
_ Et c'est de toutes mes partances
_ Le plus heureux flash de ma vie
Je suis de lacs et de rivières
_ Je suis de gibier, de poissons
_ Je suis de roche et de poussière
_ Je ne suis pas des grandes moissons
Je suis de sucre et d'eau d'érable
_ De Pater Noster, de Credo
_ Je suis de dix enfants à table
_ Je suis de janvier sous zéro
Je suis d'Amérique et de France
_ Je suis de chômage et d'exil
_ Je suis d'octobre et d'espérance
_ Je suis une race en péril
Je suis prévu pour l'an deux mille
_ Je suis notre libération
_ Comme des millions de gens fragiles
_ À des promesses d'élections
Je suis l'énergie qui s'empile
_ D'Ungava à Manicouagan
_ Je suis Québec mort ou vivant
_ Je suis Québec mort ou vivant
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    22 septembre 2011

    @Pierre Cloutier,
    Le Québec "actuel" ne doit jamais oublié ses racines s'il désire bâtir une nation française en Amérique du Nord!

  • Archives de Vigile Répondre

    22 septembre 2011

    [1] J'aime bien Claude Gauthier, Vigneault et cie.
    [2] Mais il faut mettre l'accent sur le Québec actuel et je donne 2 exemples ici :
    Vive le Québec libre de Dullin Baetz : http://www.youtube.com/watch?v=lWvEeZ6nG8o
    Pour mon pays de Sir Pathetik : http://www.youtube.com/watch?v=jIqWdDhTdNM
    Pierre Cloutier