Le geste antidémocratique du PLQ et de la CAQ

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La démocratie, ils s'en tamponnent le coquillard !

Avertissement : Je ne connais pas personnellement Pierre Karl Péladeau. Je ne lui ai jamais serré la main. Je n’ai reçu aucun téléphone, ni aucune incitation pour écrire ce qui suit.
Il m’arrive souvent dans ce blogue ou dans mes chroniques de dénoncer les atteintes à la démocratie. Par-exemple, la décision du gouvernement chinois de choisir à l’avance les candidats pour lesquels la population de Hong-Kong pourra voter comme gouverneur est complètement antidémocratique. Or, le débat autour de la candidature de Pierre Karl Péladeau est en train d’engager le Québec dans une voie antidémocratique. C’est la raison pour laquelle j’écris ce blogue aujourd’hui.
En un mot, les députés de l’Assemblée nationale n’ont pas à décider à la place des électeurs de qui ferait ou non un bon élu. Ce sont les électeurs qui doivent décider de cela.
Dès qu’une personne rencontre les conditions légales pour être candidate aux élections, c’est-à-dire, essentiellement, dès qu’une personne possède la qualité d’électeur et qu’elle se conforme aux directives du Directeur des élections, elle a le droit d’être candidate. Point à la ligne.
Le reste doit être jugé au mérite par les électeurs.
C’est la raison pour laquelle M. Péladeau propose de mettre ses actions en fiducie, sans droit de regard. Il demande, semble-t-il, que les responsables de cette fiducie ne vendent pas ses actions tant qu’il serait aux commandes de l’État. Personnellement, cette condition me paraît raisonnable. Mais il revient à tous les électeurs d’en juger. Ce jugement sera exercé au moment des élections.
Mais les députés de la CAQ et du PLQ veulent plus. Ils veulent que M. Péladeau vende toutes ses actions.
En exigeant des conditions extraordinaires pour qu’un citoyen ait le droit de se présenter comme candidat, les élus créent un dangereux précédent. Les gens d’affaires qui possèdent des entreprises devraient-ils vendre leurs actions avant de se présenter? Si l’on redoute l’influence inappropriée des médias, faudrait-t-il aussi interdire aux ex-journalistes de se présenter? Qu’en est-il des liens qui unissent certains élus à des personnes puissantes de notre société? En poussant plus loin la même logique, faudrait-il interdire à ces gens de se présenter?
Imposer des conditions extraordinaires à M. Péladeau ressemble à une façon déloyale d’éviter de faire campagne contre un candidat que l’on redoute. C’est antidémocratique.
Ajoutons enfin que l’on reproche à M. Péladeau de posséder la moitié des médias au Québec. C’est oublier commodément que l’autre moitié ne lui appartient pas et qu’elle est assez souvent contre le parti pour lequel il se présente.


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