Laïcité des institutions publiques

Le MLQ lance une campagne publique de financement

Les partisans de la laïcité seront-ils aussi généreux que les amis du maire ?

Laïcité — débat québécois

Le 9 février dernier, le Tribunal des droits de la personne rendait un jugement ordonnant au maire de Saguenay, Jean Tremblay, de cesser la récitation de la prière lors des assemblées publiques municipales et de retirer les symboles religieux des salles du conseil.
Après avoir affirmé qu’il se plierait à un jugement de la cour, le maire de Saguenay refuse d’obtempérer et décide de porter la cause en appel, plus que jamais déterminé à aller jusqu’en Cour suprême s’il n’obtient pas satisfaction devant cette instance. À cette fin, il a lancé une campagne de levée de fonds qui a rapporté à ce jour plus de 148 000$ en utilisant sans vergogne les infrastructures de sa municipalité et en bénéficiant des réseaux religieux. Le succès de cette campagne a été largement rapporté dans les médias.
Ce procès a déjà coûté très cher au Mouvement Laïque Québécois (MLQ) qui n’a toujours pas pu toucher, en raison de la procédure d’appel, les sommes prévues par le Tribunal pour le dédommager. Ces nouvelles procédures engagées par le maire entraîneront d’autres frais très élevés. Le MLQ qui défend monsieur Alain Simoneau, le plaignant dans cette cause, est une organisation entièrement bénévole qui ne bénéficie d’aucun argent public pour porter à bout de bras une cause d’intérêt public national. Ne jouissant pas du privilège des communautés religieuses, le MLQ ne peut pas émettre de reçu pour exemption fiscale.
Toute son action repose donc sur le généreux soutien de ses membres et de ses sympathisants.
Le MLQ lance une campagne de financement auprès du public afin de pouvoir poursuivre son action dans ce dossier et espère une visibilité médiatique tout aussi grande que celle accordée au Maire Tremblay. L’objectif de cette campagne est de 100 000 $.
Pour faire un don:
Par Paypal ou Visa : http://www.mlq.qc.ca/vx/7_pub/dons/
Par chèque :
_ Mouvement laïque québécois
_ C.P. 32132, Succ. St-André,
_ Montréal (Québec) H2L 4Y5
Le MLQ invite également à faire circuler cet appel dans les réseaux sociaux et remercie à l’avance la population du Québec pour son soutien.


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2 commentaires

  • Marie-Michelle Poisson Répondre

    16 mars 2011

    Sachez, monsieur Verdier, que si cette lutte était aussi triviale et dépassée que vous le prétendez, ni la Commission des droits de la personne et encore moins le Tribunal des droits de la personne ne nous auraient donné raison. Raison sur toute la ligne et 8 fois plutôt qu'une!
    Lire le jugement : http://www.mlq.qc.ca/pdf/2011/jugementpauze.pdf
    De plus, vous prétendez que d'autres enjeux sont plus importants comme l'encadrement des accommodements religieux non-raisonnables ( que vous attribuez à tort aux seuls immigrants). Mais comment pensez-vous que des lois visant à faire respecter le principe de laïcité puissent être seulement votées par des législateurs qui ne comprennent même pas ce qu'est la laïcité et qui ne sont eux-mêmes soumis à aucune obligation de la faire respecter?
    Le jugement que nous avons obtenu est d'une très grande importance historique aux yeux des juristes. Pour la première fois, en effet, le Tribunal s'est prononcé sur le caractère discriminatoire de la présence de symboles religieux dans l'enceinte d'une assemblée législative. Si ce jugement est validé, la jurisprudence fera en sorte que nos législateurs se verront dans l'obligation de reconnaître pour eux-mêmes le principe de laïcité de l'État puis de prendre enfin leurs responsabilités proposant de réels encadrement des libertés religieuses dans nos institutions étatiques.
    Le laisse-faire du gouvernement actuel fait en sorte que la situation se détériore de jours en jours dans les milieux de travail, dans les écoles, dans les municipalités où aucune solution courageuse n'est prise pour limiter la prolifération de ces accommodements religieux mal gérés, "au cas-par-cas "qui fâches de plus en de gens. Le prix à payer est déjà très élevé et le sera plus encore si nous ne faisons rien.
    Le combat que mène le MLQ n'est donc certainement pas d'arrière garde, comme vous dites, mais plutôt un combat visionnaire en ce qu'il prône un aménagement de la société qui garantit, grâce à une charte de la laïcité, la cohésion sociale pour les générations futures, pour le Québec de demain.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2011

    Mme Poison,
    En tout respect, dans le combat insignifiant contre le maire Tremblay, vous vous êtes délibérément piégée vous-mêmes dans les arcanes d'une lutte juridique qui ne fait que diviser les petites gens. Votre combat est anachronique, cinquante ans en retard, mis à part certains éléments des communautés immigrantes de fraîche date pour qui la séparation entre le religieux et l'étatique est loin d'être acquise. Mais qui s'occupe donc de la conversion de ces immigrants, perclus de religieux, à la laïcité ? Selon moi, il faut être un peu paranoïaque pour croire que la manifestation toute folklorique du religieux de Chicoutimi est un combat digne d'un mouvement qui prône sérieusement la laïcité.
    Sachez, Madame, que je serais prêt à financer votre combat pour peu que le niveau des enjeux se relève. La trivialité des démêlés enclenchés par vous envers M. Jean Tremblay ne m'inspire guère. Prenez-vous en donc à la Constitution canadienne qui prône la suprématie de Dieu alors !
    Et si jamais le MLQ était tenté par une mise à jour de son combat, je dirais que l'influence de l'argent et de la banque sur l'indépendance du politique est beaucoup plus d'actualité que le risque de subversion du politique par l'ordre religieux. Le MLQ est encore une fois une guerre en retard ! Le catholicisme a montré largement qu'il était pour l'essentiel soluble dans la laïcité, cessez de grâce votre rabattage pour un combat d'arrière garde. Tellement d'arrière garde qu'il confine à la pureté idéologique comme de nombreux intervenants l'ont dit avant moi.
    En attendant un peu plus de sérieux de la part de votre organisme, si je contribue à une caisse ce sera à celle de Jean Tremblay. Non pas que je souscrive nécessairement à ses idées, mais simplement pour lui donner les moyens de combattre le harcèlement juridique dont il est victime. Si les électeurs de Chicoutimi n'aiment pas sa gouverne, ils sauront quoi faire, on l'espère. Vos bonnes oeuvres qui transitent par la voie douteuse des tribunaux ne leur sont d'aucune utilité.
    Gilles Verrier