Le Parti Québécois fragilise sa propre existence

Tribune libre 2010


Dans le récent sondage faisant état d'un accueil lune-de-miel pour l'hypothétique parti de François Legault, il n'y a pas beaucoup de surprises. Comme prévu, le PLQ garde sa base, tandis que le PQ écope davantage. À l'évidence, aussi, le caractère vaguement neuf et alternatif intéresse.

On remarque que près de la moitié des répondants péquistes disent que la " souveraineté " n'est pas nécessaire, pendant que l'autre moitié pense le contraire. Encore là, voilà qui n'a rien d'étonnant en regard du discours péquiste actuel.

Que le parti Québécois fragilise sa propre existence en s'agrippant à une étiquette dont il a exclu la partie de son sens qui la rendait unique, est une chose. Mais, malheureusement, ce faisant, il accrédite aussi l'idée que l'indépendance soit une diversion qui empêche de s'occuper de choses plus importantes.

À chaque jour qui passe dans cette situation, cette option parfaitement légitime subit un discrédit qui pourrait ne pas être sans conséquence, même si pour le moment, elle se maintient toujours à des niveaux d'appui considérables.

Quoiqu'il advienne, même sans indépendance, le Québec français n'est pas tout-à-fait fini pour autant; le nationalisme compensatoire, de quelque allégeance politique qu'il soit, peut continuer de l'aider, au mieux, à sauver les meubles provisoirement, ou au pire, à poursuivre sa disparition confortable.




Nic Payne
Montréal


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2 commentaires

  • Fernand Lachaine Répondre

    15 octobre 2010

    Quelle belle opportunité pour madame Marois et sa troupe de ne pas se rendre à l'Assemblée Nationale lundi lors du vote sur le projet de Loi 103.
    Cette Loi qui est enfoncée dans la gorge du peuple québécois (encore un autre affront) par JJ Charest, la ministre St-Pierre et PLQ ne peut être considérée par les partis d'opposition comme un évènement ordinaire. Il faut des gestes qui resteront marquants dans l'Histoire du Québec. C'est pour cette raison que je suggère que madame Marois refuse de se rendre à l'Assemblée Nationale. Elle à qui on répète constamment qu'elle est invisible, elle pourrait causer tout un émoi surtout au Parti de La Qorruption (PLQ.)
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2010

    M. Payne, vous écrivez que : «près de la moitié des répondants péquistes disent que la " souveraineté " n’est pas nécessaire, pendant que l’autre moitié pense le contraire. Encore là, voilà qui n’a rien d’étonnant en regard du discours péquiste actuel.»
    À mon avis, ce n’est pas le discours péquiste actuel qui a produit ça mais le 50 % de Péquistes qui sont mous de l’option constitutionnelle souverainiste est comme ça depuis au moins au référendum de 1980. S’il n’y avait peu eu l’option souveraineté-association mais la question qui n’aurait porté que sur l’indépendance pure qui est la séparation, ça aurait donné probablement autour de 25 % de OUI, ce qui était une nette amélioration sur l’indépendance de Bourgault qui allait chercher 8 % dans les meilleurs comtés.
    Au référendum de 1995, le OUI a été supporté par 25 % de vrais séparatistes et 24,6 % en faveur de la souveraineté-association, incluant les admirateurs de Messieurs Parizeau Bouchard et Dumont.
    Même chose en octobre 2010 : 50 % de 45 % de péquistes pour la séparation, le même pourcentage pour autre chose, avec une solution comportant avec un lien canadien.
    Faut appeler un chat, un chat et les précédents sondages sur la souveraineté du Québec sous-entendait, dans la tête des répondants, que l’association y était associée, même si non mentionné.