IRRÉGULARITÉS AU MTQ

Le patron de l’UPAC devant les élus… avec la clé USB

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La clé de l’énigme?

Malgré l’opposition initiale des élus libéraux et au premier chef, celle du premier ministre Philippe Couillard, c’est muni de la clé USB de l’enquêteuse Annie Trudel que le commissaire de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), Robert Lafrenière, devra comparaître devant la Commission de l’administration publique (CAP).

Les parlementaires ne pourront toutefois pas prendre connaissance des documents que la clé contient avant la comparution du patron de l’UPAC, comme le souhaitaient les députés de l’opposition membres de la CAP ; les libéraux ont refusé d’en faire un ordre de la commission. Mais lors de l’audition à huis clos qui se tiendra ce vendredi, les élus pourront demander à Robert Lafrenière de voir les documents. La majorité libérale à la CAP pourrait cependant empêcher la production des documents dont la divulgation, aux dires du commissaire de l’UPAC, pourrait nuire aux enquêtes criminelles.

Ce compromis est survenu alors que les membres de la CAP étaient encore renversés par ce qu’ils avaient lu dans une lettre qu’Annie Trudel leur avait fait parvenir mardi soir : un document que le ministère des Transports (MTQ) leur a remis et intitulé « Suivi des propositions d’amélioration de la consultante — mai 2016 », document publié sur le site Web de l’Assemblée nationale, contiendrait des faussetés. « Je peux aussi vous affirmer qu’une analyse sommaire me permet d’affirmer que certaines affirmations sont fausses dans ce suivi […]. Cela dit, les présentes observations ne sont basées sur aucune analyse comparative […], donc il est fort probable qu’il y ait davantage d’irrégularités », écrit l’ex-enquêteuse au MTQ.

« C’est très choquant en tant que tel de savoir que des documents qui nous ont été transmis pourraient être erronés », s’est indignée la présidente de la CAP, la députée péquiste Carole Poirier.

« C’est la deuxième fois que nous recevons des informations qui ont été manipulées », a dénoncé à l’Assemblée nationale la députée péquiste Martine Ouellet, la première fois étant lors de la comparution devant la CAP de la sous-ministre Dominique Savoie le 18 mai dernier.

Documents d’enquête

Le leader de l’opposition officielle, Sylvain Gaudreault, a exigé que le gouvernement remette aux députés la clé USB. « On ne l’a pas, la clé USB. C’est l’UPAC qui l’a », a répondu Philippe Couillard. Selon le premier ministre, qui, mardi, s’opposait à ce que « les élus donnent des ordres à l’UPAC », la comparution de Robert Lafrenière, dont il ne s’offusque plus, permettra à celui-ci d’expliquer aux membres de la CAP « pourquoi certains éléments peuvent ou ne peuvent pas être divulgués à la commission ». Il a accusé l’opposition de vouloir « miner le travail de l’UPAC ».

Point besoin de voir les documents qui servent aux enquêtes, soutiennent les libéraux. « Je ne suis pas enquêteur », a dit le député libéral, Jean-Denis Girard. C’est à l’UPAC et au Vérificateur général de déterminer si on a menti aux parlementaires et falsifié les documents, a-t-il avancé.


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