Le petit fantoche, le petit méprisant...

Mario Roy, avec cette légère affaire assez insignifiante, y a vu une occasion pour démontrer son mépris envers le Québec

Médias et politique

Le “petit singe”, le “p’tit con”…

Mario Roy, Vendredi 13 Février 2009
C’est désespérant, la démocratie, je sais bien. Parce que les gens ne votent pas toujours comme il faut. Tenez, en France, par exemple. Lors de la présidentielle de mai, les gens n’ont pas voulu obéir aux esprits éclairés qui, eux, savent ce qu’il faut faire et ne pas faire. De sorte qu’ils ont voté à hauteur de 53 % pour un “petit singe”. Pour un “p’tit con”. Bref, pour Nicolas Sarkozy. C’est le patriarche et virtuose de l’humour français, Guy Bedos, qui le rappelle avec pertinence (dans Le Devoir ).
Bedos se produit à la Place des arts, dans quelques jours, et ce sera sans doute excellent.
En plus, il a trouvé une solution, pour la démocratie. Il explique (à Radio-Canada) : “Il y a des permis de chasse, de pêche, de conduire. Pourquoi pas un permis de voter, avec un petit examen avant ? Les gens ne sont pas tous prêts à voter”.
C’est une grandiose idée.
Comme ça, on pourrait deviner dans quel sens les gens s’apprêtent à voter et interdire l’isoloir à ceux qui, visiblement, n’ont rien compris. (C’est une méthode qui a d’ailleurs été adoptée sous diverses formes dans quelques pays et qui a très bien fonctionné: on n’y voyait jamais, jamais, d’erreurs électorales.)
Ainsi, à la dernière présidentielle, on aurait pu écarter ceux qui ne prisaient pas Ségolène Royal et donc éviter l’entrée d’un “petit singe”, d’un “p’tit con”, à L’Élysée.
Ce serait ça, une vraie démocratie.
Je suis sûr qu’au Québec, plusieurs seront d’accord avec Guy Bedos.
***
Vendredi le 13 février 2009, sur le site Internet de Cyberpresse.ca, on
pouvait lire un commentaire de l'éditorialiste Mario Roy ayant pour titre
Le “petit singe”, le “p’tit con”… ayant pour sujet Guy Bedos et certaines
de ses déclarations au sujet de la démocratie. Selon Bedos, “Il y a des
permis de chasse, de pêche, de conduire. Pourquoi pas un permis de voter,
avec un petit examen avant ? Les gens ne sont pas tous prêts à voter”.
Bedos aurait aussi déclaré que les Français ont élu un “petit singe”, le
“p’tit con”, faisant référence à Nicolas Sarkozy.
Ceci dit, Bedos est un humoriste. Il laisse entendre que les gens qui ont
voté pour Sarkozy n'auraient pas dû avoir de "permis de vote". Tout cela
n'est que provocation de la part d'un humoriste et une opinion personnelle
de la part de Guy Bedos. Il n'y a rien là pour fouetter un chat.
Mario Roy, avec cette légère affaire assez insignifiante, y a vu une
occasion pour démontrer son mépris envers le Québec. Il termine son
commentaire éditorial en disant "Je suis sûr qu’au Québec, plusieurs seront
d’accord avec Guy Bedos." En fait, ce que veut clairement dire Mario Roy,
c'est qu'il croit, sans apporter d'arguments et sans en faire la
démonstration, qu'il y a beaucoup de Québécois et de Québécoises qui
seraient pour l'avènement d'un système électoral où, pour avoir le droit de
voter, il faudrait auparavant avoir une sorte de permis.
J'aimerais bien savoir à qui pensait Mario Roy en écrivant son commentaire
sur les pages d'un site Internet ayant pour propriétaire Power Corporation
Canada? Personnellement, et cela est mon opinion personnelle, j'ai
justement l'impression que c'est le gouvernement de Stephen Harper et une
bonne partie de la population canadienne qui croient que le Bloc Québécois
n'a pas sa place à Ottawa. En ce sens, je crois que Mario Roy devrait
peut-être regarder, en premier lieu, en dehors du Québec pour trouver des
gens dont "plusieurs seront d’accord avec Guy Bedos." J'en ai soupé du
mépris de Power Corporation Canada et de ses éditorialistes fantoches.
Lien Internet du commentaire de Mario Roy

Sylvain Racine

Goteborg, Suède
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2009

    Oui, Mario Roy est un boutefeu !
    Belle réponse à cette provocation miroir d'une autre ! Narcisse n'aurait pas fait mieux...
    Provocations auxquelles il faut répondre... Merci de l'avoir fait !
    Il faut laisser les miroirs réfléchir sans qu'ils nous empêchent de réfléchir nous même, refusant de nous y plonger pour s'y noyer, comme Narcisse qui ne savait pas nager... Si on plonge, il faut savoir nager !
    Réfléchir donc ! ET, réfléchir à la proposition de Bedos, c'est autre chose que d'y plaquer n'importe quoi et son contraire. Vous faites bien de dire que les médias de masse propagandistes de la droite de blocage dont est partie ce commentateur prosélyte, contribuent à l'ignorance dont Bedos voudrait par le rire nous protéger. Cette ignorance qui prône le discrédit du politique, qui encourage donc l'absentéisme électoral. Or, on sait très bien que cela profite aux manipulateurs, car cet absentéisme est asymétrique parce qu'il décourage les agents de changement qui démissionnent et s'abstiennent de voter. Ils endossent cette idée que leur vote ne compte pas, or, le vote de ceux qui ne veulent rien changer compte d'autant.
    Mario Roy se fait le champion du vote du peuple, et il a raison, cependant il en profite pour discréditer les agents de changement, décourager leur apport en les associant à une censure qui bien sûr n'a pas lieu d'être. Le hic ! C'est que Mario Roy fait mine de croire que la censure ne serait que le fait des forces du changement, alors qu'on sait bien qu'elle est plutôt une réaction à une censure déjà active dans les médias de masse propagandistes, dont il est partie. Et, cela pas que dans leurs pages Opinions et éditoriales...

  • Simon Couillard Répondre

    14 février 2009

    J'ai justement envoyé la lettre suivante à La Presse ce matin :
    Mario Roy a écrit le 13 février sur le blogue de cyberpresse :
    ''C’est désespérant, la démocratie, je sais bien. Parce que les gens ne votent pas toujours comme il faut. Tenez, en France, par exemple. Lors de la présidentielle de mai 2007, les gens n’ont pas voulu obéir aux esprits éclairés qui, eux, savent ce qu’il faut faire et ne pas faire. De sorte qu’ils ont voté à hauteur de 53 % pour un “petit singe”. Pour un “p’tit con”. Bref, pour Nicolas Sarkozy. C’est le patriarche et virtuose de l’humour français, Guy Bedos, qui le rappelle avec pertinence (dans Le Devoir ).
    Bedos se produit à la Place des arts, dans quelques jours, et ce sera sans doute excellent.
    En plus, il a trouvé une solution, pour la démocratie. Il explique (à Radio-Canada) : “Il y a des permis de chasse, de pêche, de conduire. Pourquoi pas un permis de voter, avec un petit examen avant ? Les gens ne sont pas tous prêts à voter”.
    C’est une grandiose idée.
    Comme ça, on pourrait deviner dans quel sens les gens s’apprêtent à voter et interdire l’isoloir à ceux qui, visiblement, n’ont rien compris. (C’est une méthode qui a d’ailleurs été adoptée sous diverses formes dans quelques pays et qui a très bien fonctionné: on n’y voyait jamais, jamais, d’erreurs électorales.)
    Ainsi, à la dernière présidentielle, on aurait pu écarter ceux qui ne prisaient pas Ségolène Royal et donc éviter l’entrée d’un “petit singe”, d’un “p’tit con”, à L’Élysée.
    Ce serait ça, une vraie démocratie.
    Je suis sûr qu’au Québec, plusieurs seront d’accord avec Guy Bedos.''
    Le paragraphe qui a fait sursauter Mario Roy est sans doute le suivant :
    "Le portrait n'est pas jojo. Le constat d'échec est évident, tout comme d'ailleurs les artisans de ce grand malheur, un groupe de «têtes» dans lequel Sarkozy, Nicolas de son prénom et chef de son État, trouve facilement une place. «Ce petit singe de président et ses amis milliardaires, c'est une erreur de distribution, résume Bedos, la malice incrustée à la commissure des lèvres. C'est ma bête noire, c'est vrai. La haine n'est pas un sentiment qui m'est familier. Mais je n'ai pas envie de ce p'tit con. Il ne me mérite pas comme citoyen. Depuis qu'il est là, j'en arrive à remettre en question la démocratie.»"
    Quand on travaille pour Gesca, on devrait se garder une petite gêne à réinterpréter aussi librement de tels propos, propos dont on se refuse par ailleurs à signaler correctement la source. (DEGLISE, F. Guy Bedos, ou le devoir de résister. Journal Le Devoir, adresse url : http://www.ledevoir.com/2009/02/12/233200.html, page consultée le 14 février 2009)
    La démocratie, au Québec, est déséquilibrée par l'action même de GESCA.
    Simon Couillard