Le petit manège d’Ottawa contre Québec

Tribune libre

En 2015, l’unifolié canadien flottera partout autour et à l’intérieur du nouveau manège militaire de Québec, pourtant rénové à grands frais avec l’argent des impôts que les Québécois paient à Ottawa. Le drapeau du Canada battra chaque jour au vent pour mieux rappeler aux Québécois qui domine vraiment. Et que nulle part les Québécois ne sont à 100 % chez eux, même et surtout au cœur de leur propre capitale. C’est ce que les Français appellent se faire... anglaiser.
Le gouvernement du Québec a voulu en vain acheter le manège… Rêver qu’un jour le fédéral n’en concède que la plus infime parcelle est utopique : avoir des possessions visibles agissant comme des vigiles subliminaux en territoire dominé est un atout majeur du jeu de cartes de tous les dominants du monde. Le manège militaire n’est qu’un petit morceau du grand casse-tête canadien qu’on veut faire avaler comme une couleuvre aux Québécois. Il est néanmoins précieux pour rappeler aux dominés leur statut de peuple conquis en 1760, annexé en 1840, puis placé en minorité définitive en 1867. Ça aussi, le fédéral va venir le remettre en mémoire aux Québécois en 2017, pour le 150e d’une fédération canadienne déguisée en fausse confédération.
Que les Québécois se résignent: tant qu’ils resteront dans le Canada, jamais ils ne verront flotter le fleurdelisé à place George V, en face du manège, ou dans ses murs. Même tout au long du 400e, l’unifolié battait seul au vent. Régis Labeaume peut se rassurer: le manège sera bel et bien reconstruit « à l’identique en avant », comme dans ses rêves. Dans la petite ville provinciale qu’il dirige, sa façade sera le témoin que la hiérarchie ne changera jamais; chacun sera toujours à sa place : le fédéral bien en selle au sommet, le Québec en second et la ville au dernier rang. La révolution n’est pas pour demain. Les partisans du statu quo colonial ont de belles et longues décennies devant eux, croyez-moi.

Featured 22fbb88912f1dbce87e719bb999b55c4

Jean-François Vallée91 articles

  • 88 838

Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 novembre 2012

    des collabos, des traîtres, des judas comme nous le sommes présentement au Québec ;
    Le pire monsieur Gignac, c'est que ces mots existent et ils figurent encore dans les dictionnaires. Comme nous vivons dans une société où la langue de bois et la rectitude politique règnent en maître, ils ne sont jamis utilisés...enfin!

  • Archives de Vigile Répondre

    21 novembre 2012

    Monsieur Vallée
    Que voulez-vous? Lorsque vous êtes dirigé par des collabos, des traîtres, des judas comme nous le sommes présentement au Québec; vous devez ronger votre os ou descendre carrément dans la rue pour une révolution, rien de moins! Nous n'avons plus le choix, c'est une question de survie collective avec toute cette immigration qui déferle, actuellement, sur le Québec.
    Je ne comprends pas que la SSJBM et l'Action Nationale qui sont sensés être les phares au Québec pour la question nationale ne réagissent pas plus que ça face au génocide dont nous sommes victimes en passant une pétition au niveau international pour alerter l'opinion publique. Je leur ai même fait parvenir une adresse (AVAAZ.COM) à cet effet et nada (rien).
    Je me demande, de plus en plus, si ça vaut réellement la peine de dépenser autant d'énergie pour un peuple écrasé de la sorte. VIVE LE CANADIEN DE MONTRÉAL ET VIVE LE JOURNAL DE MONTRÉAL !!! (J'ironise) J'ai bien aimé votre texte choc. Les Québécois dorment au gaz comme c'est pas possible !!!
    André Gignac 21/11/12

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    21 novembre 2012

    "anglaiser" porte aussi un autre sens: Les chevaux de parade qui portent haut la base de la queue (comme la queue de cheval des fillettes) ont subi une petite opération chirurgicale qui consiste à sectionner les tendons inférieurs de la queue pour que les tendons supérieurs dominent et relèvent en permanence l'orgueilleux chasse-mouches. On dit de ce cheval qu'il a été anglaisé!
    Pauline a voulu paraître civile à l'étranger, en ne confrontant pas Harper: elle vient de recevoir la réplique anglaise: ignorée devant son propre parlement pour la première annonce de ce manège qui n'a pas fini d'être annoncé!
    La bataille de drapeaux, à l'Assemblée nationale, lui fournira une deuxième réplique anglaise: Président d'assemblée libéral et représentant de la Reine!
    Son calvaire de gouvernement minoritaire se terminera-t-il en troisième réplique anglaise? Si Mini-Bachand est élu chef des corrompus (encensé par Dutil et Fournier) elle ira lécher ses plaies (infectées de flèches empoisonnées) sous la table de l'opposition...
    Pauvre Québec! Sombrer dans un immense déficit de Québécois citoyens conscients, résistants, libres de voter!