Monsieur Trudeau, sauf votre respect, la loi 101, ce n’est pas votre business.
L’envahissant carré de sable des pouvoirs tentaculaires du fédéral ne suffit déjà plus à borner vos ambitions politiques dévorantes ? Vous aspirez, comme votre défunt père, à gruger ceux du Québec ? Mieux : vous fantasmez à l’idée que ce soit la Cour suprême du Canada qui puisse elle-même maintenir édentée et bien inoffensive la Charte de la langue française ?
Deux cents amendements: c’est le nombre d’articles que la Cour suprême, dès 1982, a commencé à amputer à la loi 101 grâce au coup de force constitutionnel de votre père. Son testament vous a-t-il nommément mandaté pour parachever son œuvre ? Chose certaine, cette mission vous rendrait populaire… au Canada anglais.
Votre tâche consiste-t-elle à venir rappeler une injustice aux Québécois, soit qu’en matière de langue, toutes les provinces canadiennes sont souveraines, à part le Québec ? C’est ce qu’ont appris à leurs dépens les Fransaskois quand, en 1966, le gouvernement de leur province a déclaré la Saskatchewan unilingue…
Quoi qu’il en soit, vos opinions sur la place de l’anglais au Québec, vous pouvez les garder pour vous. Inutile de jouer au fin finaud : les Québécois sont capables d’assumer seuls leurs pouvoirs sur la langue et l’éducation sans les sermons d’un « maître chanteur », pour reprendre des propos populaires chez les Trudeau.
Autres temps, autres mœurs : les Canadiens français devenus Québécois ne sont plus les moutons dociles et soumis de 1960. Bienvenue en/Welcome in 2012!
Vos propos seraient sûrement chaleureusement accueillis à Moose Jaw, Banff ou Charlottetown. Ça ne vous dirait pas de tenter d’aller vous faire élire par là-bas ? Avec le réchauffement climatique, de belles perspectives s’ouvrent pour les gens comme vous dans le Grand Nord canadien, à l’île d’Ellesmere, par exemple.
Là, du fond de votre beau grand Canada, nous aurions l’immense bonheur de ne plus vous entendre braire.