Les jeunes se battent comme jamais pour un Québec meilleur

Ce serait dommage si la population se faisait un hara-kiri

Tribune libre

Un petit texte qui sera vite "passé date", mais je l'écris pareil. En ce moment, 15h59 au Québec, 27 avril 2012, il y a un chaos social. Je le suis depuis le début ce chaos, j'ai écrit énormément à ce sujet, dont encore trois textes aujourd'hui, dont celui-ci.
Je suis objectivement contre la hausse des droits de scolarité, j'ai lu tout sur le sujet et j'ai pu comparer le système québécois avec celui de la Suède. J'ai utilisé les deux systèmes, et le système au Québec n'assure pas l'accessibilité aux études pour toutes et tous avant la hausse et ce sera pire après la hausse. Le problème, il est au niveau de l'Aide financière aux études, principalement parce que la contribution demandée aux parents, les étudiants ne la reçoivent pas toujours simplement parce que le niveau d'endettement des parents ne permet pas d'aider leurs jeunes, même si l'AFE juge que oui. En Suède, tous les étudiants sont indépendants des parents, tous les étudiants peuvent avoir un prêt et une bourse, en autant qu'ils ne gagnent pas plus de 14 000$ dollars par année. Ils peuvent aussi seulement prendre la portion bourse. Alors, voyez-vous l'écart entre les deux systèmes?
Mais je suis aussi subjectivement contre la hausse car en 2005, j'étais dans la rue. C'était la première année durant laquelle j'aurais eu droit à une petite bourse, car je n'étais plus à la charge de mon père et parce que j'avais passé un an à l'étranger, donc je n'avais pas eu beaucoup de revenu. Eh bien, en 2005, nous avons réussi à faire reculer le gouvernement, et la transformation de 103 millions de bourses en prêts a été annulée, mais pas pour l'année 2004-2005. Alors aujourd'hui je suis endetté d'environ 4000 dollars de plus. Sauf que j'ai fait parti des manifestations. Je me suis battu pour les étudiants qui, depuis l'année 2005-2006, sont moins endettés, grâce à nous, les jeunes dans la rue en 2005.
Enfin, en ce moment, à Québec, les policiers viennent d'entourer plus d'une centaines d'étudiants. Je suis peut-être en Suède, mais je suis au courant et j'ai des connaissances sur place. Quand cette personne me dit qu'il n'y avait eu aucune violence, je la crois. Et la majorité des manifestants sont en fait des manifestantes qui manifestent contre la hausse en tant que femmes.
Au même moment, la radio-poubelle de Québec encourage à la radio en direct les automobilistes à aller déranger la manifestation et les manifestantEs au Complexe G ce soir.
Alors, pour celles et ceux qui m'ont lu auparavant, ils savent que j'ai peur que le Québec s'elvisgratonnise, s'auto-assimile, se radio-poubellise. Les fédéralistes n'attendent que ça.
Au moment d'écrire ces lignes, il y a une manifestation d'étudiantes et d'autres femmes qui sont en train de se faire arrêter. Les clowns de la radio-poubelle invitent les automobilistes à aller déranger les manifestants. C'est à Québec. N'est-ce pas possible qu'il y ait au moins seulement 10% du monde qu'il y a eu à la Marche bleue?
Il est là le Québec en ce moment. Ça passe ou ça casse. N'abandonnez pas les jeunes, car ils vont s'en souvenir.


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3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 mai 2012

    "Il se passe quelque chose ici au Québec. Tranquillement mais sûrement." (salinger)
    Mais il se passe surtout que nous sommes aux mains de la police...
    Même dans le métro, loin de la cohue, quand, débarrassés de leur armure, ils se tiennent en troupeaux, ils cherchent une proie: le moindre oubli de ta passe devient crime sans merci: à quatre, ils encerclent une "pauvre vieille" (comme disait Lise Thibault) pour la terroriser d'un humiliant questionnaire dans la foule, avant de la laisser aller avec un ticket de 217.$
    État policier. Maire démissionnaire, ville laissée au génie de la matraque. Le moindre rassemblement devient "illégal" dès que tu regardes un beu en fronçant les sourcils.
    Bientôt les "mesures de guerre" que ça ne serait pas étonnant...

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2012

    Les Elvis Gratton de la ville de Québec, ce sont les "satisfaits" et le "repus" de la société québécoise.
    Ils défendent leur statut social en le refusant aux autres.
    J'aimerais les voir à la place des assistés sociaux à $575 par mois.
    L'une de mes connaissances au langage cru me disait récemment que présentement c'était l'époque du maudit plein d'm...; c'est malheureux, mais à écouter certains animateurs de radio de Québec et à regarder aller certains Québécois, il a peut-être raison.
    C'est le regretté Michel Chartrand qui avait raison. Il faut instaurer un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment et heureux au Québec.

  • Stefan Allinger Répondre

    28 avril 2012


    J'étais à Montréal hier soir et je peut vous affirmer qu'il y avait au moins 15000 personnes et non 1500 ou 3000 comme voudrait le laisser croire certains médias.
    J'ai confiance que la victoire étudiante est possible parce que ce que j'ai vu hier était beau, inspirant, créatif, pacifique et festif. Imaginez 11 semaines comme ça. C'est exemplaire.
    Il ce passe quelque chose ici au Québec. Tranquillement mais surement.