En faisant de la défense de l’identité québécoise le thème de prédilection de leur congrès cette fin semaine à Québec, les jeunes libéraux ont poussé les potentiels candidats à la chefferie de leur parti à se positionner sur les enjeux identitaires.
Quelques heures après que 68 % des militants de la Commission-jeunesse du Parti libéral du Québec aient voté en faveur d’une loi qui reconnaîtrait «l’interculturalisme» comme modèle d’intégration des immigrants, Dominique Anglade s’est engagée dimanche à faire la promotion de cette idée si elle succède à Philippe Couillard au printemps prochain.
«Dans ma plateforme, qui sera dévoilée ultérieurement, il sera question d’une future loi sur l’interculturalisme, qui viendrait réitérer la manière d’encadrer les immigrants à la majorité francophone», a promis la candidate à la chefferie en entrevue à l’Agence QMI.
Dominique Anglade a tenu à rappeler que «l’interculturalisme» avait toujours été la doctrine officielle du parti depuis Robert Bourassa, mais a reconnu que sa formation politique n’avait pas assez insisté sur cet élément dans les dernières années.
«Il n’y a jamais eu de loi par contre pour définir le concept. Ce ne sera pas que symbolique. On ne fait pas des lois qui ne servent à rien. Une loi sur l’interculturalisme va permettre une meilleure concordance des politiques d’intégration gouvernementales», a assuré l’ancienne ministre.
La veille, Gaétan Barrette s’était lui aussi enjoué de la proposition de la Commission-jeunesse. Toujours en réflexion, il avait indiqué que s’il décidait de se lancer dans la course au leadership, il serait un ardent défenseur de l’identité québécoise et de la langue française. L’ancien ministre de la Santé avait même écorché le chef de la Commission des communautés culturelles du parti, Mohammed Barhone, qui avait fait une sortie la semaine dernière pour défendre le modèle multiculturel canadien.
Une constitution québécoise au sein du Canada
De son côté, Marwah Rizqy – dont l’annonce de la candidature serait imminente - s’est non seulement prononcée en faveur d’une loi sur l’interculturalisme, mais elle veut aussi enchâsser ce modèle d’intégration dans une future constitution québécoise.
«Ça nous prend une constitution comprenant aussi la Charte des droits et libertés et la Charte de langue française. C’est un geste d’affirmation fort. On n’est pas juste une société distincte, on est une nation», a insisté la députée de Saint-Laurent, qui est farouchement opposée à la loi sur les signes religieux adoptée par le gouvernement caquiste, mais qui assure ne pas être moins nationaliste pour autant.
Cette idée de constitution a d’ailleurs aussi été adoptée par les jeunes libéraux à la suite d’un vote serré dimanche.
«La constitution canadienne permet aux provinces d’avoir leur propre constitution. La Colombie-Britannique a la sienne depuis plusieurs années d’ailleurs. C’est donc tout à fait possible dans un cadre canadien», a expliqué le président de la Commission-jeunesse du parti, Stéphane Stril, satisfait que ces débats à connotation identitaire se soient faits «dans le respect» cette fin de semaine.