Les médias, l'enjeu toujours ignoré

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«Il y a urgence d’agir. Il faut cesser d’ignorer cet enjeu fondamental.»

Les étudiants ont bien vu lors du Printemps québécois où logent les principales entreprises de presse au Québec : du côté du pouvoir. Or si nous voulons de réels changements sociaux et politiques pour le peuple québécois, il faudra bien finir par attaquer de front ce problème. À l’organisation du Québécois, il y a des années que nous tentons de réveiller le mouvement indépendantiste sur cette question. Il y a urgence d’agir. Il faut cesser d’ignorer cet enjeu fondamental.
Il y aurait plusieurs choses à faire, mais retenons, ou plutôt répétons!, quelques idées simples rapidement.
Tout d’abord, le Québec est une des sociétés en Occident où la propriété des médias est la plus concentrée. Comme disait Michel Chartrand, il y a essentiellement deux messieurs qui disent aux Québécois quoi et comment penser : Péladeau et Desmarais. Quant à Radio-Canada, à quoi peut-on s’attendre d’une société d’État fédéral dont le mandat est de promouvoir l’identité (lire : l’unité) canadienne? Alors qu’attend donc le PQ pour mettre en place une commission sur la concentration de la presse au Québec? Ce serait un gros minimum, non?
Ensuite, il urge de faire de Télé-Québec une véritable entreprise d’information qui éclairerait honnêtement les Québécois sur le Québec, ses régions, sa réalité nationale. D’ailleurs, le PQ s’est jadis engagé à développer un service de l’information à Télé-Québec. Où en est-on dans ce dossier? Nul ne le sait. Il faut que ça se fasse au plus vite. Plus encore, il faudrait également développer une radio d’État québécoise comportant un volet journalistique à l’instar de ce qu’a fait le gouvernement canadien avec la Première Chaîne de Radio-Canada. C’est la base!
Aussi, pour faire un minimum de contrepoids aux médias de masse, qu’attend donc le PQ pour établir une vraie politique de soutien aux médias indépendants et alternatifs? Une telle politique devrait notamment établir l’octroi d’une part importante de la publicité gouvernementale à ce genre de médias, essentiels en démocratie, sans discrimination eu égard à la ligne éditoriale de ces médias.
Les indépendantistes pourraient aussi créer, et ce dès maintenant, un Observatoire des médias afin de documenter la couverture de la question nationale dans les médias québécois. Cela permettrait de réagir beaucoup plus efficacement à la désinformation canadienne et de montrer la nécessité de doter le Québec de médias qui n’ont pas le biais fédéraliste des grandes entreprises de presse. Car c’est bien à cela qu’il faudra finir par aboutir si nous voulons vaincre : doter le mouvement indépendantiste et progressiste d’au moins un média d’envergure. Si on commençait simplement par y réfléchir?
Enfin, il importe de soutenir les médias alternatifs indépendantistes et progressistes, car c’est essentiellement par l’appui des militants qu’ils existent. Je vous lance donc une invitation en terminant. Ce samedi, ce sera l’événement Québec-Radio au pub Brouhaha à Montréal : prix de présence, invités spéciaux, etc. Pour info. : http://bit.ly/TAie92

Dernière chose : sur le mouvement étudiant, la répression policière et les médias, il faut absolument voir et diffuser le film Dérives. Ça remet bien des choses en place…


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