Chronique du lundi - Carlo Mosti

Les planètes sont bien plus alignées que le PQ.

Pacte électoral - gauche et souverainiste



Écrit par Carlo Mosti - Récemment, Pauline Marois a déclaré :

« Il doit y avoir un changement de stratégie. On ne peut plus se comparer aux référendums de 1995 ou 1980. En 1995, il y avait l'échec de l'accord du Lac-Meech, la naissance du Bloc québécois. Les planètes étaient alignées. On n'en est pas là. Il faut s'engager tranquillement à préparer un référendum, mais aussi prendre acte du contexte politique actuel. Il n'y a pas un appétit délirant pour la souveraineté, même si dans les sondages, on est encore à 40-45 %. La nouveauté, c'est de ne pas attendre le référendum. »

Les planètes ne seraient pas alignées selon elle. Personnellement, je crois qu'il y a une effervescence pour l'indépendance, car contrairement à l'habitude, nous n'avons pas de crise, comme l'échec du Lac Meech par exemple, mais nous avons une situation qui ne fait que faire escalader la tension des Québécois. Pensons à tous les gestes de destruction de l'État québécois par le gouvernement Charest depuis plusieurs années : la vente des nos ressources à rabais, la collaboration à l'affaiblissement la loi 101 avec la loi 115, le vol de la Caisse de Dépôt pour les intérêts d'une poignée de gens influents, la corruption qui s'étale allègrement dans le monde de la construction sans qu'il n'y ait enquête, et j'en passe! Pensons seulement aux politiques impopulaire de Harper et ses récents choix d'évacuer graduellement les Québécois de son parti. Les planètes de ne sont pas alignées? Les conditions ne sont pas encore assez gagnantes? Ça prendrait quoi Mme Marois? Une guerre civile? 40-45%, ce n'est pas un début suffisant pour commencer à faire de réels gestes de rupture avec le gouvernement canadien? Vous attendez quoi, la majorité claire selon les barèmes de la loi C-20 ? À un moment donné, faut arrêter de faire du surplace.
« Les conditions gagnantes », ça ne tombe pas du ciel. On les crée tout simplement. On a plusieurs enjeux politiques qui mettent en colère les Québécois parce qu'ils sont réglés sans l'approbation de ces derniers. On a un gouvernement provincial qui agit en dictateur duplessiste, il a carte blanche pour faire ce qu'il veut. Et oui, en passant, si vous ne mettez pas de X aux élections, votre carte électorale reste blanche, c'est ça que ça veut dire! Alors pour les bougons de salon, je pourrais bien dire : « Qu'ils pataugent dans leur marde, ils méritent c'qu'ils N'ont PAS choisi ». Mais est-ce que le parti dit souverainiste au Québec offre une alternative emballante? C'est quoi une alternative emballante? N'est-ce pas l'indépendance du Québec? C'est un projet qui est différent de tout ce qui a déjà été essayé au Québec. L’indépendance, c'est ça le CHANGEMENT, pas la vague orange bout d'viarge!
Nous on l'a compris, est-ce que le PQ l'a compris? Qui vivra, verra. C'est bien beau en parler à huis clos, mais faut en parler quand c'est pertinent, c'est à dire lorsque la visibilité est maximale. Faut s'exposer sans retenu sur le projet. Je me permets de reprendre une phrase qu'un intervenant de Cap sur l'Indépendance a exprimé récemment sur le problème du PQ, je le cite : « L'indépendance, c'est un projet extraordinaire, qui demande à un parti extraordinaire d'avoir un argumentaire extraordinaire. Mais le PQ est un parti ordinaire avec un argumentaire ordinaire. » Je crois que ça résume pas mal tout l'essentiel du problème péquiste depuis plus de 15 ans. Le référendum, ce n'est pas LA seule solution qui nous amène à l'indépendance nationale, il y a plusieurs alternatives. En offrir une seule, d'après moi, restreint les possibilités d'accession à un pays. L'ouverture réelle, c'est de laisser le peuple décider l'alternative qui lui convient. Quant à moi, si on est sérieux, et que l'objectif c'est l'indépendance et non le pouvoir provincialiste à tout prix, même l'élection référendaire ne devrait pas être écartée.
On m'a demandé hier dans une rencontre avec des militants de Montréal où en était le RRQ et l'organisation du Québécois par rapport à leur choix d'appuyer le PQ ou pas... Bien que dans l'état actuel des choses, nous n'appuyons pas la direction vers laquelle le PQ se dirige, rien ne garantit quel sera notre choix dans les mois à venir. Je vous répondrai tout simplement que tout ce qui nous rapproche de l'indépendance, on embarque, tout ce qui nous en éloigne, on débarque. Ça résume notre position à tous dans l'organisation. Au PQ de faire les gestes essentiels pour regagner la crédibilité des électeurs et des mouvements indépendantistes citoyens, qui pour l'instant ont perdu toute confiance en ce parti. De mon côté, je n'y crois plus vraiment, mais bon, je vais continuer à faire mon bout sur le terrain avec le RRQ, car pour moi c'est l'arène politique privilégié pour démarrer notre révolution, et je continue à observer attentivement ce que l'élite politique propose comme complément de nos actions.


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