Denis Lessard (Québec) Le gouvernement Charest qui a opté pour le mode de construction en partenariat public-privé pour le Centre de recherche du CHUM s'est prononcé sur la base d'informations inexactes.
C'est ce qu'indique le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance dans un rapport de suivi sur les projets d'hôpitaux universitaires de Montréal, déposé ce matin à l'Assemblée nationale.
Les évaluations soumises au gouvernement, «ne permettent toujours pas de conclure que ce mode est plus économique que le mode traditionnel par le secteur public», résume le rapport qui avait relevé ce même problème en novembre 2009. C'est l'Agence des PPP, devenue Infrastructure Québec, qui a produit les calculs contenant «deux inexactitudes importantes».
Le dossier soulignait que le mode en PPP présentait un avantage de 34 millions pour le gouvernement. Or, une revue des calculs permet d'affirmer que le mode traditionnel était préférable, représentant une économie d'au moins 10 millions sur son concurrent.
Pour le vérificateur, Infrastructure Québec s'est basée sur des principes erronés pour évaluer les coûts d'entretien d'un édifice construit en mode traditionnel -- on lui attribuait une dévaluation de 20 %, un «indice de vétusté», dès la première année, ce qui est «impossible» estime le vérificateur.
De plus, on a estimé qu'au bout de 30 ans, on en serait à 66% de déficit d'entretien. Mais, en réalité, les experts estiment qu'on ne dépasse pas 15 à 20 %.
Autre erreur importante, Infrastructure Québec devait présenter des simulations avec un taux d'actualisation de 6,5 %, un travail qui n'a jamais été réalisé. Si ces calculs avaient été soumis au gouvernement, il serait devenu évident que l'économie réalisée avec le mode traditionnel était bien supérieure à 10,4 millions.
Dans le dossier du Centre hospitalier McGill, on s'est basé aussi «sur des hypothèses inappropriées ou non fondées».
Le gouvernement vient de donner le feu vert au projet du CRCHUM, accordé au consortium Accès Recherche resté seul en lice. Les travaux coûteront 470 millions et le nouveau centre, qui sera situé entre Saint-Antoine et Viger, doit ouvrir ses portes en 2013. L'un des partenaires principaux d'Accès Recherche est Fiera-Axium Infrastructure dont le président est Pierre Anctil, ex-directeur du PLQ et bras droit de l'ancien chef libéral, Daniel Johnson. M. Anctil a fait une longue carrière comme vice-président chez SNC-Lavalin après son départ de la politique.
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