À toutes les époques, les préposés aux basses œuvres à Ottawa ont été actifs. Il ne faudrait surtout pas faire l’erreur de croire qu’aujourd’hui, ils ont pris leur retraite !
On sait maintenant comment on peut compter sur Mélanie Joly pour se mettre le pied dans la bouche comme une acrobate professionnelle ne saura jamais le faire.
On a encore tout frais à l’esprit son douloureux épisode Netflix, un épisode au cours duquel la langue de bois a tellement fonctionné qu’une scierie aurait pu en être approvisionnée durant un an ! Mais on a malheureusement déjà oublié comment la jolie Mélanie avait pris le 11 janvier 2016 la réalité historique à rebours en faisant l’éloge du Père du Canada, le sinistre Sir John A. Macdonald, à l’occasion de la journée que lui consacre le Canada. « Je vous invite à en apprendre davantage sur sa vie et sa vision d’un pays qui valorisait la diversité, la démocratie et la liberté », avait déclaré la ministre de ce qui s’appellera bientôt le Matrimoine, s’il n’en tient qu’à Justin.
Si elle avait eu un minimum de connaissance de l’histoire, la ministre n’aurait jamais osé lancer pareille invitation…
Quelques jours après cette embardée, Jean-François Nadeau, du Devoir, dressait dans l’émission animée par Annie Desrochers à Radio-Canada un portrait très peu reluisant de ce grand canadien. Devant la statue érigée en son honneur au Square Dominion, à Montréal, Nadeau, historien de formation, avait rappelé les hauts faits de ce grand homme au cœur du plus grand scandale de corruption à avoir frappé le plusse beau pays du monde.
Il avait cité John A. dans une tirade sur la démocratie lors de la conférence de Québec en 1864 : « Nous devrions avoir un gouvernement fort et stable sous lequel nos libertés constitutionnelles seraient assurées, contrairement à une démocratie, et qui serait à même de protéger la minorité, grâce à un gouvernement central puissant. » Minorité ? « Nous devons protéger les intérêts des minorités, et les riches sont toujours moins nombreux que les pauvres… »
Ce qui avait sans doute inspiré Alphonse Allais, qui écrivit quelques années plus tard : « Il faut prendre l’argent là où il se trouve : chez les pauvres. D’accord, ils n’en ont pas beaucoup, mais ils sont nombreux … »
Shoot to kill ! C’est le mot d’ordre du général de l’armée canadienne à ses soldats envoyés à Québec en avril 1916 pour y mater à la mitraillette les manifestations contre la conscription. Quatre morts dans le quartier Saint-Roch : Honoré Bergeron, menuisier ; Édouard Tremblay, étudiant ; George Demeule, fils d’ouvrier et Alexandre Bussières, mécanicien. Une plaque apposée par la CSN sur son édifice de Québec rappelle ce massacre.
Octobre
« Cette histoire de crise d’Octobre de 1970 a été la plus gigantesque mise en scène de tous les temps qu'on n’ait jamais imaginé, dans tous les pays confondus », a écrit le journaliste Claude-Jean Devirieux.
Tout n’est pas encore connu autour des évènements d’Octobre. Mais on en sait suffisamment pour comprendre que le fédéral et ses préposés aux basses œuvres s’y sont énormément activés. En juin 1995, Pierre Laberge, agent de la GRC durant 31 ans alors à la retraite, avait témoigné devant la Commission de Montréal sur l’avenir du Québec. C’était quatre mois avant le référendum. Cet homme qui s’y connaissait en la matière avait quelque peu levé le voile sur les « dirty tricks » dont Ottawa pouvait être capable capable. « Méfiez-vous des nouveaux coups de la machine fédérale », avait-il dit. La Presse avait rapporté qu’il « croit qu’une machine fédérale forte et subtile s’active encore contre la volonté d’émancipation des Québécois. Les fédéralistes multiplieront les embûches dans les mois à venir pour achever leur œuvre. Selon lui, il faut s’attendre à d’autres coups bas de la part de ces services secrets qui ne rendent pas de compte à la population ».
Quelques mois plus tard était mise sur pied l’opération des commandites…
SCRS
En 1995, le Service canadien de sécurité (SCRS) comptait 2366 employés. Le directeur général pour le Québec avait déjà été arrêté pour vol de dynamite. Son adjoint était le contrôleur de Marc-André Boivin, un informateur de police salarié à la CSN qui fournissait des bâtons de dynamite. Leur grand patron était celui qui tenait en laisse le ministre Claude Morin. En 2013, il y avait 3177 employés au SCRS avec un budget de 513 millions $. On se demande encore par quel curieux hasard Philippe Couillard a pu être nommé en juin 2010 membre du comité chargé de surveiller le SCRS, alors présidé par son grand ami et associé en affaires, Arthur Porter…
J’allais oublier : le triste Sir l’avait décidé : « Riel sera pendu, même si tous les chiens du Québec aboient en sa faveur ! » Malheureusement, les chiens sont fidèles. Nous sommes toujours Canadiens. Même que nous jouons tous pour le Canada, comme l’affirme amicalement en notre nom Canadian Tire dans ses pubs diffusées durant les JO…