Mali : attaque «sans précédent» contre les Casques bleus et les forces françaises à Tombouctou

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Bientôt, il y aura des militaires du Québec qui affronteront les djihadistes maliens

Tirs de roquettes, assaillants déguisés en Casques bleus montés à bord de véhicules piégés, échanges de coups de feu... Les camps de la Minusma et de la force Barkhane à Tombouctou ont été la cible d'une attaque ayant fait au moins un mort.


L'assaut, «sans précédent» selon les autorités maliennes, s'est produit en début d'après-midi du 14 avril sur le site aéroportuaire de Tombouctou, où sont cantonnés des Casques bleus de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) et des hommes de l'opération française Barkhane : alors que des assaillants et les forces onusiennes et françaises échangeaient une «dizaine de tirs de roquettes», des hommes portant des Casques bleus ont tenté de «s'infiltrer» dans la zone militaire à bord de deux véhicules piégés, selon un communiqué du ministère malien de la Sécurité. 


Selon la Minusma, un de ses Casque bleus a été tué lors d'«échanges de tirs». Une dizaine d'autres ont été blessés. L'état-major français a pour sa part fait savoir que sept de ses soldats avaient été blessés et qu'une quinzaine d'assaillants avaient été tués.


L'un des véhicules portait les couleurs des Forces armées maliennes (FAMas) et l'autre le sigle «UN» des Nations unies. Le premier «a explosé», tandis que le second «a pu être immobilisé».



«Les combats ont pris fin vers 18h30» heure locale, plus de quatre heures après les premiers échanges de feu, selon le ministère. Bamako et la Minusma ont assuré que, par la suite, la situation était redevenue «sous contrôle».


Sur Twitter, la force de l'ONU a évoqué une «importante attaque complexe» associant «mortiers», «échanges de tirs» et «attaque au véhicule suicide».


«C'est la première fois qu'il y a eu une attaque de cette envergure contre la Minusma à Tombouctou», a relevé une source sécuritaire étrangère, citée par l'AFP. «C'est une attaque qu'on n'avait jamais connue», a confirmé un responsable du gouvernorat de Tombouctou.


Mise en cause dans cette attaque, une coalition de deux groupes armés qui participent aux opérations de sécurisation avec les troupes françaises et maliennes, le MSA et le GATIA, a rejeté le 14 février ces accusations. Ces deux groupes sont soupçonnés de profiter de leur proximité avec Barkhane pour régler de vieux contentieux territoriaux, notamment avec la communauté peule.


Des zones entières du Mali échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU


Déployée au Mali en juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12 500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle avait, avant l'attaque du 14 avril, perdu plus de 160 Casques bleus, dont 102 dans des actes hostiles, ce qui représente plus de la moitié des soldats de l'ONU tués sur cette période dans le monde. 


Des groupes liés à Al-Qaïda ont dicté leur loi dans le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, date du déclenchement d'une opération militaire internationale à l'initiative de la France. Bien qu'ils aient depuis lors été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, des zones entières de ce pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques.


Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et à la partie sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, où quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade en octobre 2017.