Pauline Marois, chef du Parti québécois
Photothèque Le Soleil, Laetitia Deconinck
Que de déceptions cette semaine dans cette interminable secousse tellurique qui secoue encore le Parti québécois! J'ai eu beau écouter les explications brumeuses des trois premiers démissionnaires, elles ne m'ont pas convaincu. Au risque de donner dans l'âgisme, j'ai l'impression que ces trois députés ne représentent pas le renouveau politique dont ils se réclament.
La hargne de Lisette Lapointe était la plus désolante démonstration d'antipathie envers la chef du Parti québécois. Louise Beaudoin, de son côté, nous a juste montré qu'elle était lasse de la politique. J'aurais préféré une sortie plus élégante que cette tentative maladroite de se donner des airs de celle qui veut repenser la façon de faire de la politique. Quant à Pierre Curzi, il a déjà eu de meilleurs élans que cette autre référence au miroir où il aurait peine à se regarder.
Mme Marois a certes mal paru dans cette saga de l'amphitéâtre; elle reconnaît d'ailleurs avoir mal évalué tout ça, ce qui est rare en politique. Que diable le Parti québécois allait-il faire dans cette galère? Il n'avait qu'à laisser aller le gouvernement Charest se débrouiller dans ce panier de crabes du maire Labeaume.
Pour les gens du Parti québécois, et j'en fais encore douloureusement partie, il faut évaluer l'ensemble du parcours de Mme Marois, avant de lui enlever toute chance de devenir première ministre du Québec. Le plus grand reproche qu'on semble lui faire serait sa tiédeur à l'égard de la souveraineté et d'un éventuel référendum lors d'un premier mandat.
À ce que je sache, il n'y a que deux chefs qui ont tenu une consultation populaire, René Lévesque et Jacques Parizeau, avec les résultats qu'on connaît. Il faudrait bien que ce 3e référendum, quand il aura lieu, soit le dernier. Les conditions pour cette victoire ne poussent pas seules. Il faut une pédagogie de la souveraineté, ce sur quoi nous avons un contrôle. Il faut aussi un contexte politique favorable, et là-dessus il y a des éléments qui nous échappent, d'où l'importance de se garder une marge de manoeuvre pour prendre de telles décisions. C'est le discours de Mme Marois et il me semble tout à fait défendable, mieux en tout cas que celui des rêveurs de la souveraineté instantanée!
Regardons l'histoire récente du Parti québécois et sa déconfiture après le passage de M. Boisclair. Il a fallu le retour de Mme Marois à la tête du parti pour lui redonner de l'élan, pour le rendre crédible et éventuellement lui permettre d'envisager le retour au pouvoir après trois mandats de Jean Charest. Mme Marois avait l'espoir légitime de former ce nouveau gouvernement et elle devait avoir cette chance. Ses états de service lui permettaient d'y croire Le pouvoir était à portée de mains du PQ. L'est-il encore? Les prochains mois nous le diront.
Bertrand Lavoie, Québec
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