PLQ: la fin du déni

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« Le PLQ s’illusionne toutefois s’il croit pouvoir éviter le purgatoire. »


« Bing bang rentre dedans »... 


Le refrain de la pub télé de « Smash-Up Derby », un jeu de démolition d’autos miniatures des années 1970, illustre bien l’actuelle course à la direction au PLQ. 


La députée Marwah Rizqy et son poulain Alexandre Cusson reprochaient au camp Anglade, dimanche, d’être dans le « déni » concernant les questions éthiques. 


« Il y a cette ombre qui continue de planer et on doit montrer aux gens que c’est une préoccupation pour nous qui est prioritaire », m’a confié M. Cusson en entrevue à QUB. 


Attaques « personnelles » ? 


Après l’avoir nié la semaine dernière, les Carlos Leitao, Marie Montpetit et Dominique Anglade ont accepté le constat du bout des lèvres, hier. Leitao a précisé qu’il s’agit sans doute davantage d’une « perception » que d’une « réalité ». 


Le cœur de leur discours était ailleurs : dans la dénonciation indignée de ce qu’ils ont considéré comme des « attaques personnelles » de la part des Cusson-Rizqy. Ce n’est pas « le style de chefferie que les militants du Parti libéral du Québec souhaitent », a insisté Montpetit. 


(Au fait, on a bien hâte de savoir ce que l’ancienne ministre de l’ère Charest Lise Thériault pense de tout cela, elle qui appuie Cusson, mais qui brillait par son absence à son lancement, dimanche.) 


Rixe prévisible 


Cette course en forme de rixe était à prévoir. 


Il n’est jamais facile pour un parti de « faire » son purgatoire après plus d’une décennie passée au pouvoir. 


On a beau se répéter que les électeurs n’ont pas de mémoire, pour un parti, se redéfinir, faire oublier ses mauvais coups les plus saillants est extrêmement ardu. Et demande parfois des autocritiques et des gestes de rupture propres à engendrer des clivages douloureux au sein des troupes. 


Pendant des années, sur la scène fédérale, le Parti libéral du Canada a été plombé par une guerre de tranchées sans fin entre les « Chrétien » et les « Martin », même après le départ de ces deux personnages ! 


Les divisions dans les partis sont toujours aggravées lorsqu’il est question d’honnêteté. Lorsqu’un camp prétend être plus pur, ou moins compromis que l’autre, et qu’il prétend être le seul à vouloir un « vrai » ménage. 


Au PLC, les Martin avaient lancé la commission Gomery sur le scandale des commandites devant laquelle l’ancien premier ministre Jean Chrétien avait été contraint de comparaître. Les Chrétien leur en ont voulu à mort. 


Le 1er juin 


Le clan Anglade craint ce scénario comme la peste. Il fallait entendre Carlos Leitao, hier, rappeler qu’il y aura un lendemain au 31 mai et dire, presque paniqué, « le 1er juin, nous allons tous devoir travailler ensemble ! » 


Le PLQ s’illusionne toutefois s’il croit pouvoir éviter le purgatoire. Lors de la course 2012-2013, il a réussi à escamoter les vraies et douloureuses remises en question pour ensuite, en 2014, revenir comme par magie au pouvoir. 


Le clan Anglade rêve secrètement de reproduire ce scénario. Le clan Cusson-Rizqy lui rappelle, d’une façon brutale certes, que c’est impossible, compte tenu de la perception du PLQ chez les francophones. 


Au-delà de la rixe, il y a peut-être là une occasion à saisir.




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