Les 400 textes!

Pourquoi écrire?

Actualité québécoise - vers une « insurrection électorale »?

400, un chiffre rond comme les 400 ans de Québec. Pourquoi écrire, pourquoi écrire autant?
D’abord je tiens à remercier M. Bernard Frappier qui offre ce lieu quotidien de rencontre qu’est Vigile, aux indépendantistes et aux quelques souverainistes égarés qui ne voient pas la différence entre les deux.
J’ai commencé à écrire des textes à caractère politique en 2003, après être allée à la rencontre de ceux que je croyais être des députés indépendantistes, et qui se disaient à l’écoute de la population, dans le but de me faire entendre d’eux, afin de partager mes réflexions, mes idées. Je me suis vite rendue à l’évidence : la langue que j’employais leur était inconnue. J’ai vu des gens qui concevaient une certaine honte à être ce qu’ils prétendaient être, des gens qui s’exprimaient du bout des lèvres, des gens qui avaient peur de faire peur, qui raisonnaient en Canadiens. «On ne peut pas faire ça, on ne peut pas dire ça, ce n’est pas de notre juridiction, les droits acquis des Anglais», etc. J’ai alors pensé qu’ils comprendraient mieux mes mots si je les écrivais mais ils ne savent pas lire. Ils interprètent de travers, ce qui vaut aussi pour les sondages. Ils comprennent qu’il ne leur faut pas parler d’indépendance et encore moins en indépendantistes pour gagner des votes car, ce qui compte pour eux, ce n’est pas l’indépendance. C’est être élus.
J’ai vite été perçue « dans le milieu » comme une personne radicale, extrémiste, pure et dure, raciste, xénophobe, bref, un baril de poudre. Bien sûr, ceux qui ont conspiré en 1995 pour nous voler notre pays et qui continuent de le faire, jour après jour, ne sont pas, eux, des purs et durs, des racistes. Ils peuvent sans scrupule, sans appréhension et surtout, en tout impunité, poursuivre leur travail de sabotage et de propagande.
J’ai continué à écrire. Écrire, c’est réfléchir. C’est ce qui nous force à aller plus loin et, pour certains, trop loin. Mais écrire pour que le Québec accède à sa liberté, ce n’est pas normal. C’est usant. Il y a tant de sujets sur lesquels écrire, tant d’histoires à inventer, à raconter. Tout ce temps passé à chercher comment faire bouger les choses, comment faire pour passer à autre chose, pour vivre normalement, est autant de temps volé. J’aimerais pouvoir jouer l’autruche, mais elles ont des plumes. Je me sers donc de la mienne parfois avec colère, parfois avec tristesse et consternation, plus rarement dans la joie et l’espérance. La joie viendra avec le pays. À l’heure actuelle, ce pays qui se refuse à naître me pèse, m’obsède, m’oppresse. De le voir rapetisser à vue d’œil et dans l’indifférence me fait mal. Je voudrais pouvoir le secouer, lui administrer de bons coups de pied. Je voudrais le voir se lever. J’aimerais tourner cette page sur une autre toute neuve.
Pour parvenir à nos fins, il nous faudra retrouver la noblesse des mots et des discours. Il nous faudra cesser de penser à ceux auxquels on ne s’adresse pas. Il nous faudra travailler ensemble. Pour nous, pour l’avenir du Québec. Sans demander de permission à qui que ce soit.
Après quoi, j’écrirai un Goncourt, La Trilogie Québécoise, Le Code Molinari, ma biographie non autorisée, À La Moreno (recettes de cuisine) et Le Guide des marchettes!

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


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8 commentaires

  • Jacques Dubreuil Répondre

    1 octobre 2009

    Chère madame Moreno, comme je partage votre «souffrance». Mais je crois sincèrement qu'il faut, chez les gens conscientisés, lutter avant tout contre le négativisme, je veux dire,éviter à tout prix de blâmer nos concitoyens québécois parce qu'ils ne sont pas responsables du mal que le Québec a subi ces 259 dernières années. Je crois que quand nous pourrons mettre le doigt sur la cause au lieu d'avoir peur de faire de la peine aux Anglais, nous serons sur la voie de la guérison comme les alcooliques qui prennent conscience de leur problème. Sauf que nous, c'est à la liberté (mot aujourd'hui dénié) que nous accéderons.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2009

    1) Les institutions politiques québécoises actuelles, du type démocratie bourgeoise parlementaire britannique, résultent de notre histoire et de notre géographie.
    2) L’Assemblée nationale du Québec, la bien nommée, est le cœur et la tête de notre nation – quelque soit l’origine des peuples ou des individus qui la compose -. Les pouvoirs dont elle dispose sont insuffisants pour une nation qui se respecte.
    3) Le français est la langue commune de la nation.
    4) Les partis politiques québécois sont plutôt centristes et modérés.
    5)Il y a des individus et des groupes de pression aux intérêts convergents ou divergents.
    6)Les publicitaires sont très efficaces.
    7) Les médias sont concentrés en deux grands monopoles.
    8)Si on veut faire avancer certains objectifs il y a les élections et les référendums. On peut aussi se réunir dans diverses associations, manifester, parler, écrire…ou autre chose.
    Il faut une stratégie et un plan d’action, inspirés de notre histoire et notre géographie, sinon… c’est ¨cause toujours¨.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2009

    Pourquoi écrire madame Moreno? Parce que vous exprimez ce que beaucoup d'autres personnes pensent et qui n'ont pas nécessairement le même talent que vous pour l'écrire. Il est vrai que les gens que vous vouliez d'abord atteindre par vos écrits ne semblent pas comprendre...mais par contre, des inconnus, comme moi, sommes très heureux de constater que des personnes comme vous, monsieur Yvan Parent et d'autres, exprimez des idées qui sont aussi les nôtres, ce qui nous stimule à maintenir notre volonté de ne pas laisser tomber l'idée de nous libérer en tant que peuple. Il y a tellement de propagande fédéraliste qui cherche à nous culpabiliser de vouloir l'indépendance du Québec que vient un temps où l'on peut se demander s'il n'est pas illégitime de penser la normalité. Les gens comme vous ne pouvez pas lâcher, même si la tentation de le faire doit être très forte, car tous les gens qui pensent comme vous ne verraient plus leur point de vue représenté. Merci pour votre support à la normalité.

  • Luc Bertrand Répondre

    30 septembre 2009

    Bonjour madame Moreno,
    Votre réflexion est tout à fait appropriée, comme d'habitude. Bien sûr, notre automne politique s'annonce aussi gris que le temps qu'il fait, mais nous, indépendantistes et nationalistes québécois, demeurons toujours une masse critique suffisante pour faire le pays si nous jouons enfin nos cartes de manière stratégique et disciplinée. Mais il est évident que le temps joue contre nous. Si rien dans les mauvais agissements du gouvernement Charest ne parvient à faire chuter le degré de confiance des Québécois envers lui, c'est tout dire de la perception qu'a l'électorat de l'actuelle opposition officielle. Il faut dire que Jean Charest profite actuellement d'un contexte politique et économique qui ne favorise guère ses opposants. Mais Pauline Marois passe toujours aussi mal auprès de la population que ses conseillers l'appréhendaient et l'actuelle chef du PQ est toujours associée aux mauvaises décisions prises par le dernier gouvernement péquiste. Quant à l'ADQ, sa course à la direction risque de finir de discréditer ce parti, lui qui est à toutes fins pratiques déjà disparu de l'écran-radar des électeurs.
    En attendant, les votes ethniques non intégrés à la communauté francophone continuent à affluer avec la bénédiction de Passeports et Immigration Canada et de la complaisance de Yolande James. Michael Sabia et la clique de Power Corp continuent à profiter de nos deniers durement gagnés, la télévision et les Canadiens de Montréal continuent à captiver l'attention des gens, les jeunes à perdre leur temps sur leurs iPods, leur messages textos ou leur console Wii et la nation québécoise disparaît un peu plus chaque jour dans l'indifférence générale.
    Il nous appartient donc à nous, indépendantistes, à instruire la masse des nationalistes mous et à convaincre, à la longue, les péquistes que leur parti nuit plutôt qu'il ne sert la cause de l'indépendance. Nous faisons peur à la population? C'est parce que celle-ci, à l'instar du Parti québécois, ne pense qu'en fonction des lois de la confédération canadian, la constitution de 1982 et sa charte des droits et libertés fussent-elles imposées sans l'accord des partis politiques du Québec. Il faut commencer par dénoncer l'illégitimité de cette constitution et sans cesse démontrer que tous les reculs du Québec et du tissu social des Québécois origine de cette mise en tutelle de l'État québécois. Il faut carrément aller au fond des choses, convaincre les gens à qui nous nous adressons que le Québec est, dans les faits, un État occupé par un autre qui n'a pas les mêmes préoccupations que nous et que, en dépit des bravades des fédéralistes - trop souvent relayées par les bien-pensants du PQ ou du BQ - c'est le peuple qui est souverain.
    Le parti qui sera élu à la majorité des sièges à l'Assemblée nationale ne sera pas un parti politique conventionnel. Si l'on veut que tous les gens qui souhaitent que ce soit Québec plutôt qu'Ottawa qui parle en notre nom, le seul programme officiel de ce parti ne pourra être que ce qui nous unit (l'indépendance politique du Québec). Il faudra faire comprendre aux gens que l'élection d'un parti comme le Parti indépendantiste (ou le PQ, ou Québec solidaire, etc si ceux-ci comprennent enfin le principe) ne sera pas tant la mise en place d'un nouveau gouvernement que la mise en oeuvre d'un nouveau cadre politique et juridique (c'est d'ailleurs le pourquoi de devoir présenter une constitution provisoire et une charte québécoise comme pays AVANT l'élection décisionnelle). Seules les grandes orientations (en attendant qu'une première élection nationale ou qu'un référendum soit tenu) avant l'adoption d'une constitution populaire pourront être énoncées dans le programme de ce parti puisque ce pourrait être les actions proposées par un autre parti (une fois le Québec reconnu comme indépendant) qui finiront par s'appliquer effectivement après la première élection nationale québécoise. Cependant, puisque les Québécois auraient choisi de changer de cadre constitutionnel en élisant une majorité de députés indépendantistes, il ne pourrait être question pour le Québec de redevenir une province canadienne qu'à la condition qu'une majorité de Québécois appuie les nouvelles conditions d'adhésion posées par le Canada.

  • Jean-Charles Morin Répondre

    30 septembre 2009

    Les tièdes et les mous percevront toujours ceux et celles qui ne pensent pas comme eux comme des radicaux et des extrémistes. Ne vous en faites pas pour ça, Madame Moreno, moi je vous aime bien telle que vous êtes.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    30 septembre 2009

    Chère Madame Moreno je vous lis toujours avec un grand intérêt, mais je peux dire qu'aujourd'hui votre texte nous fait tous extrêmement réfléchir, tant il est vrai qu'il en faut du temps, pour arriver à décrire ses propres idées, et pour les transcrire, puis accepter aussi le jugement, quelquefois peu amène, de certains lecteurs qu'une phrase mal tournée ou une idée trop pointue peuvent contrarier .. Et tout cela, tout en contenant ce besoin furieux qui vous donne à tous envie de faire bouger votre Québec, de le forcer à se lever enfin, et d'arriver en plus à forcer les ramollis qui vous bloquent tous dans votre avancée, ceux qui sont dans un agréable confort bien établi et qui ne font pas l'effort nécessaire pour agir ensemble, avec vous tous les Vigiles, si Vigilants.. Aussi aprés le départ de votre grand Pierre Falardeau ce n'est plus le moment de laisser tomber, comme vous le dit aussi Monsieur Ivan Parent, attendez un peu avant d'écrire un Goncourt ou votre trilogie québécoise, tous ici ont besoin de vous , un besoin urgent, car Pierre de là-haut vous a, en vous quittant, passé le flambeau, il est plus que temps, sur votre belle terre Québécoise, de le relever . .

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2009

    N'attendez pas après pour le Goncourt, madame Moreno,cela peut se faire pendant. Plusieurs se sont au contraire servis de leur colère pour écrire de grandes oeuvres, en y rajoutant des touches de tendresse...

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2009

    Mme. Moreno,
    Continuez, ne nous abandonnez pas. Je me suis fait détesté plusieurs fois pour l'intransigeance de certains de mes textes. On m'a même parlé de haine. On comprends ce qu'on veut n'est-ce as? J'ai quelquefois envie d'arrêter tout ça" Devant l'apparente inutilité de nos actions, le découragement me frôle mais devant l'image de Pierre Falardeau qui nous a cédé la place, il ne faut pas lâcher, surtout pas.
    Ivan Parent