Pourquoi je réponds à l'appel du PS français

Élection présidentielle française


Le Parti socialiste (PS) a lancé ce printemps une vaste opération citoyenne, en préparation des élections présidentielles françaises de mai 2012.
L'opération qui vise à choisir le candidat ou la candidate du PS à ces élections est particulièrement intéressante par ses dimensions innovantes et démocratiques. En effet, ces primaires respectent les principes d'une élection républicaine, garantissent la sincérité du scrutin et préservent l'anonymat du vote.
Tout citoyen inscrit sur les listes électorales françaises aura le droit de voter. Il lui suffira de se présenter dans un bureau de scrutin le 9 et le 16 octobre prochain, s'il y a un second tour (les 8 et 15 octobre à Montréal), de s'acquitter d'une participation aux frais d'organisation de un euro minimum et de signer une charte d'adhésion aux valeurs de la gauche.
L'élément le plus remarquable de ce scrutin, c'est qu'il s'adresse à tous les électeurs, et pas seulement aux membres du PS. Le PS a voulu ainsi sortir du cadre habituel rigide des partis et appelle à voter tous les citoyens qui le désirent.
À l'instar de nombreux compatriotes, je détiens, depuis 2005, en plus de ce que j'appellerais la nationalité québécoise, la nationalité française; aussi, c'est avec enthousiasme que j'ai l'intention de répondre à l'appel du Parti socialiste qui propose de vrais changements en cette ère de dictature des marchés conduisant à la servilité des États, à qui des agences privées de notation dictent leur loi au détriment du bien-être des peuples. Ainsi en est-il, par exemple, de cette notion du juste échange que le PS entend substituer au libre-échange en intégrant dans les traités économiques internationaux des normes non marchandes, sanitaires, environnementales, sociales et culturelles. Une solution de rechange au capitalisme prédateur, dans l'intérêt des peuples et de la planète.
Je répondrai à cet appel, aussi, parce que, dès l'époque de René Lévesque, le PS avait appuyé la candidature du PQ à faire partie de l'Internationale socialiste. L'opposition répétée du NPD y a fait échec, mais le PQ a quand même obtenu, toujours grâce à nos amis du PS, le statut d'observateur au sein de ce forum planétaire. J'y réponds, enfin, parce que le PS a, en 2009, réaffirmé son attachement à la position traditionnelle de la France par rapport au Québec: ni ingérence ni indifférence, abandonnée dans la controverse par Nicolas Sarkozy en 2008. Il a, par ailleurs, lors de sa convention nationale d'octobre dernier, décidé «de rétablir la relation historique entre le Québec et la France».
Deux candidates et quatre candidats sont en lice, dont Martine Aubry et François Hollande.
Entre ces deux candidatures, le choix est mal aisé. Martine Aubry est une femme déterminée qui a su par son acharnement, quand elle était ministre sous François Mitterrand, mener une politique sociale vigoureuse. Pour sa part, François Hollande incarne le socialisme pragmatique, il prévoit une audacieuse mais nécessaire réforme fiscale et économique réconciliant croissance et justice sociale, sa politique environnementale prend en compte la diminution de la part du nucléaire, sujet sensible en France. De surcroît, il est profondément enraciné dans la France actuelle, mieux que quiconque, me semble-t-il: à ce titre, il me rappelle la pensée de Fernand Dumont qui voyait dans la culture, fondamentalement, un lieu et un horizon. Il connaît bien le Québec; son entourage et lui suivent attentivement ce qui se passe ici.
Président, il mènerait une politique franco-québécoise active et fructueuse. Je le sais pour l'avoir rencontré à plusieurs reprises alors qu'il était premier secrétaire du PS et encore récemment à l'automne 2010. Il me semble, en fait, le candidat le mieux placé pour remporter l'élection présidentielle de mai 2012.
C'est pour toutes ces raisons que je voterai pour François Hollande aux primaires socialistes d'octobre prochain et, je l'espère, aux présidentielles de 2012. Je participerai la fin de semaine prochaine, à La Rochelle, à l'université d'été du PS, pour lui apporter mon appui.
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Louise Beaudoin - Députée de Rosemont à l'Assemblée nationale du Québec


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