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Jocelyne Richer - À son tour, le premier ministre Jean Charest a enfoncé le clou et rejeté l'essentiel du rapport Castonguay, jeudi, en affirmant qu'il n'était pas question de demander aux citoyens de payer davantage pour financer le réseau de la santé.
Seules les recommandations portant sur les gains de productivité à réaliser à l'intérieur même du système vont trouver grâce auprès du gouvernement pour maîtriser la croissance des dépenses en santé.
«Avant d'aller mettre la main dans les poches des contribuables, il faut regarder à nouveau le système, aller chercher des gains d'efficacité dans le système pour le faire mieux marcher», a déclaré M. Charest, en point de presse, après une allocution prononcée devant des gens d'affaires membres de la Chambre de commerce de Saint-Georges, en Beauce.
C'est la première fois que M. Charest émettait des commentaires, à la suite de la publication, mardi, du rapport du groupe de travail Castonguay, qui recommandait d'assurer un meilleur financement à long terme du système de santé, en haussant jusqu'à un point de pourcentage la TVQ, de même qu'en imposant une franchise annuelle aux patients, puis en permettant aux cliniques de santé de demander à leurs patients une cotisation annuelle de 100 $.
Les commentaires du premier ministre faisaient écho à ceux livrés par son ministre de la Santé, Philippe Couillard, et sa ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, en rejetant d'emblée toute hausse du fardeau fiscal des contribuables.
«Si on est pour manger un éléphant, on est mieux de le manger une bouchée à la fois», a ajouté M. Charest, qui ne semble vraiment pas prêt à se lancer dans une réforme en profondeur, en privilégiant plutôt une réorganisation des façons de faire dans le réseau, ainsi qu'une décentralisation des paliers de décision.
Interrogé à savoir si cette approche allait être suffisante pour répondre aux besoins financiers grandissants de la santé au cours des années à venir, M. Charest a esquivé la question.
«On va ramasser ce qu'il y a de mieux dans le rapport Castonguay», a-t-il dit, en soutenant que sur le plan de la fiscalité, son gouvernement s'opposait diamétralement au Parti québécois et à l'Action démocratique, qui veulent «toujours mettre la main dans les poches des contribuables».
S'il s'applique au réseau de la santé, le mot productivité semble être en train de devenir le maître mot du gouvernement, qui en fera l'axe central de son prochain budget, a indiqué le premier ministre.
Compte tenu du ralentissement économique qui pourrait plonger les États-Unis en récession, le Québec doit mettre toutes les chances de son côté pour en minimiser l'impact, a-t-il dit en substance, durant son allocution.
Par exemple, en réponse à la grogne qui se manifeste dans plusieurs régions - dont la Beauce - par rapport aux avantages fiscaux consentis aux régions-ressources, Québec s'apprêterait à modifier ce programme, voire à l'abolir, si on se fie aux propos du premier ministre.
«Il faut les éliminer ces obstacles-là», a-t-il dit en parlant des iniquités fiscales ressenties par de nombreux chefs d'entreprise qui se sentent lésés parce qu'ils ne sont pas installés dans la bonne région.
M. Charest a dit que ce dossier faisait partie des dossiers à négocier avec les deux autres partis représentés en Chambre, en prévision du budget qui sera déposé en mars.
Chose certaine, Québec entend bien «éliminer les irritants» du programme des régions-ressources, a-t-il promis.
Le premier ministre a par ailleurs tourné en boutade l'invitation lancée par le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, qui a dit souhaiter un remaniement ministériel, en raison de la réponse du gouvernement au rapport Castonguay.
«Je lui laisse le soin de gérer son caucus. C'est une job à temps plein pour lui», a-t-il dit.
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Rapport Castonguay: Charest enfonce le clou
Jean Charest ne semble pas prêt à se lancer dans une réforme en profondeur du réseau de la santé, privilégiant plutôt une réorganisation des façons de faire
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