Plus l’enquête de la coroner Géhane Kamel sur les milliers de décès de personnes âgées dans les CHSLD lors de la première vague de la pandémie avance, plus des éléments nébuleux y sont révélés, le dernier en liste référant à la disparition de visites de vigie contenant des informations importantes concernant les ressources humaines et matérielles manquantes ou l’incapacité à fournir des services essentiels aux résidents. Les rapports de ces visites devaient être préservés, informatisés, et même transmis aux inspecteurs avant une nouvelle visite.
Or, lors de son témoignage, la sous-ministre-adjointe de la direction générale des aînés et des proches aidants, Nathalie Rosebush, a témoigné qu’aucun rapport d’inspection n’existait sur les CHSLD touchés lors de la première vague de la pandémie, les inspecteurs consignant des informations dans un fichier qui « écrasait » les constats notés lors de visites précédentes. Une version pour le moins discutable! En effet, à quoi serviraient les rapports des visites de vigie si les constats notés lors des visites précédentes étaient détruits automatiquement avant la visite suivante dans le même CHSLD?
À mon avis, de telles décisions ont été prises en haut lieu et doivent être expliquées et justifiées à l’enquête de la coroner Kamel. La vérité doit être connue, ne serait-ce que par respect et dignité envers les quelque 4 000 personnes âgées décédées dans ce triste épisode de la pandémie, et les proches qui ont perdu un être cher dans des circonstances tragiques et très éprouvantes.
QS, prochaine opposition officielle?
Devant les tensions qui règnent au sein du Parti libéral du Québec (PLQ), et un Parti québécois (PQ) qui cherche désespérément à se tailler une place sur l’échiquier politique québécois, Québec solidaire (QS) apparaît de plus en plus comme une alternative sérieuse à former la prochaine opposition officielle à l’Assemblée nationale en octobre 2022.
Depuis sa fondation en 2006, QS a toujours présenté aux électeurs des plateformes électorales basées sur une multitude de thèmes. Or lors de leur congrès tenu du 19 au 21 novembre, les militants se sont plutôt prononcés pour la concision en priorisant certaines propositions qui reflètent davantage les préoccupations quotidiennes des gens.
À titre d’exemples, des cibles de réduction de gaz à effet de serre de 55 % en 2030, par rapport en 1990, instauration d’une semaine de travail de 35 heures, faire passer l’âge du vote à 16 ans, mise sur pied d’un chantier de 50 000 logements sociaux, création d’une Commission d’enquête sur le racisme systémique, etc…
En 2018, QS a atteint un plafond historique en faisant élire 10 députés qui ont constitué la deuxième opposition à l’Assemblée nationale devant le Parti québécois. Depuis lors, force est de constater que les interventions de sa députation en chambre trouvent de plus en plus écho auprès des Québécois, les talents d’orateur de Gabriel Nadeau-Dubois n’y étant pas étrangers.
Toutefois, une ombre se profile au tableau. Depuis le compromis Bouchard-Taylor, QS s’est toujours positionné en faveur de la laïcité. Or, en 2019, lors d’un conseil national, les membres avaient décidé de se prononcer contre toute interdiction du port de signes religieux. Lors du dernier congrès, les militants ont proposé aux co-porte-parole de QS de poser les bases d’une potentielle modification à la loi 21 sur la laïcité de l’État… Reste à voir si le parti réussira à retirer cette épine de son pied avant le début de la campagne électorale de 2022!
Henri Marineau, Québec
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