Recto et verso du bilinguisme

Tribune libre

« L’État bilingue est une vue de l’esprit : la langue de la majorité finit toujours par avoir raison de celle de la minorité. Au mieux, la langue de la minorité n’en arrive plus qu’à exprimer un folklore dénué de toute force politique. » Victor-Lévy Beaulieu
Tout au cours de ma carrière comme enseignant de français langue maternelle au secondaire, il m’est arrivé à maintes occasions d’inciter mes élèves à bien connaître leur langue et à la concevoir comme l’outil de communication qu’ils devront utiliser tout au cours de leur vie peu importe le domaine dans lequel ils seront appelés à évoluer.
Par ailleurs, plusieurs d’entre eux me questionnaient sur l’importance de l’anglais comme langue seconde dans l’espace anglophone qui les entourait et, à chaque fois, j’insistais sur l’importance de manipuler la langue seconde tout en arguant qu’ils devaient d’abord maîtriser leur langue maternelle sinon ils risquaient de tomber éventuellement dans un processus d’assimilation progressif et pernicieux.
Dans la foulée du commentaire de Victor-Lévy Beaulieu cité au début de ce billet, je suis d’avis qu’il faut distinguer le bilinguisme individuel du bilinguisme institutionnel, à savoir tracer la ligne entre les atouts incontestables pour un individu de maîtriser une langue seconde et les conséquences désastreuses de voir la langue de la majorité engloutir celle de la minorité et d’en n’arriver « qu’à exprimer un folklore dénué de toute force politique. »…Un bilinguisme retors contre lequel les Québécois doivent se prémunir s’ils désirent demeurer une véritable société distincte dans le contexte anglophone nord-américain.

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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