Révélations sur les enquêtes internes: des avocats sous le choc

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La crédibilité de la police et du système judiciaire est en jeu





Les révélations de notre Bureau d’enquête voulant que des policiers auraient fabriqué de la preuve dans des enquêtes contre leurs collègues a causé un véritable choc auprès d’avocats de la défense.


«Que ce soit comme avocate ou même comme citoyenne, on ne peut pas rester insensible face à ça, je suis choquée», a lancé Me Mia Manocchio, présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates de la défense [AQAAD].


L’avocate de la défense réagissait en lien avec un reportage de l’émission J.E., où d’ex-policiers montréalais affirment que la Division des affaires internes du SPVM fabrique de la preuve contre des policiers.


«Si c’est véridique et que ça s’applique aux policiers à l’interne, on se demande le sort qui est réservé à nos clients», explique Me Manocchio.


Le son de cloche est le même du côté de la criminaliste Me Alexandra Longueville, qui qualifie la situation «d’extrêmement préoccupante».


«Le reportage laisse sous-entendre que des faits sont manipulés par vengeance, dit-elle. J’ai des clients qui sont accusés sur la base de ce genre de déclarations assermentées.»


Pour l’avocate, le plus important est de déterminer si ces allégations sont véridiques et, si c’est le cas, vérifier s’il s’agit de cas isolés ou s’il s’agit d’une «culture», ce qui serait selon elle beaucoup plus inquiétant.


Système


La présidente de l’Association des avocats de la défense de Montréal, Me Danièle Roy, juge elle aussi la situation de «très inquiétante».


«Le système, à l’heure actuelle, peut amener ce genre de problème, explique-t-elle. Un juge de paix se base sur la parole d’un policier. Si un policier est malhonnête, il pourrait ne pas être démasqué. Le système actuel ne permet pas de contre-vérifier l’information.»


À la suite des révélations de mardi, le directeur de la police de Montréal Philippe Pichet a demandé l’aide de la Sûreté du Québec afin de faire la lumière sur les pratiques dénoncées par J.E. et Le Bureau d’enquête.


Mais pour Me Manocchio, le travail devrait plutôt être confié à un organisme indépendant.


«Ça prend une très grande transparence, sinon c’est la société qui va remettre en question le travail des corps de police, affirme-t-elle. Ça va au-delà des avocats, ça touche notre système de justice.»




 




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