Sortie de Landry contre les libéraux

MEECH - 20 ans plus tard...

La Presse Canadienne - MONTRÉAL - Sali par les libéraux, l'horizon politique ne pourrait qu'être éclairci par l'indépendance du Québec, a soutenu l'ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, qui juge que la désaffection de la population à l'égard des politiciens est attribuable à un gouvernement obsédé par le pouvoir.
«L'indépendance, c'est une nouveau jour qui se lève. On fait le ménage dans ce qui doit l'être et on gère nos affaires de manière responsable. C'est comme cela que l'optimisme va revenir et qu'on va remobiliser les jeunes et les gens de tout âges», a exposé celui qui a été à la tête du Québec de 2001 à 2003.
Interrogé samedi à l'occasion d'un colloque portant sur l'avenir du Québec dans le Canada, 20 ans après l'Accord du Lac Meech, Bernard Landry a saisi cette occasion pour dénoncer les agissements du Parti libéral du Québec qui a connu une semaine particulièrement difficile.
Selon M. Landry, les libéraux de Jean Charest ont créé une atmosphère «décourageante» en favorisant leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la province.
«Les libéraux, depuis les deux dernières années, ont répandu de nouveau de la poussière. Écoute, pour salir les garderies, c'est une de nos plus belles réalisations. Répandre la honte, sur un secteur aussi crucial que celui de la petite enfance, faut le faire!», s'est exclamé M. Landry, avant d'admettre que l'indépendance ne réglera pas tous les problèmes mais qu'elle «rendra responsables (les Québécois) de (leur) destin».
Discussions fructueuses sur l'indépendance
L'ancien premier ministre québécois a par ailleurs affirmé que le colloque de samedi, qui était organisé par le Bloc québécois et les Intellectuels pour la souveraineté (IPSO), était «l'une des meilleures discussions sur l'indépendance» qu'il n'ait jamais entendue.
Lors de cet événement, plus d'une dizaine de conférenciers, dont certaines figures de proue du mouvement souverainiste, ont débattu de la question de l'avenir du Québec dans le Canada en s'appuyant sur les donnés d'un sondage commandé par les deux organisateurs du colloque et qui confirme, selon eux, que seuls les Québécois sont favorables à l'ouverture des négociations constitutionnelles.
M. Landry croit d'ailleurs que les résultats du coup de sonde démontrent clairement qu'il y a deux pays. «S'agit qu'on dise blanc pour que le Canada dise noir, et ce, dans un peu près toutes les questions», a-t-il fait remarquer.
Invité à prendre la parole sur l'heure du midi, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe a quant à lui martelé que les Québécois qui croient que le Canada est ouvert aux aspirations de leur province se laissent bercer par une grande illusion.
M. Duceppe a dressé un tableau très sombre du Québec d'«après-Meech» devant les centaines de personnes rassemblées, soutenant que la réforme du fédéralisme canadien n'était tout simplement pas réalisable dans un tel contexte.
Selon lui, le Canada n'est plus prêt à accommoder la Belle Province comme jadis et les portes du débat constitutionnel sont désormais fermées à double tour. C'est d'ailleurs ce qui aurait profondément changé depuis Meech.
Son récent voyage à travers le Canada l'a aussi confirmé, a soutenu Gilles Duceppe, qui a parfois puisé quelques anecdotes de cette tournée pour renforcer ses propos.
M. Duceppe a tour à tour dénoncé les politiques d'Ottawa en matière de langue, de citoyenneté, de culture, d'économie et de politique internationale avant de présenter, en conclusion, ce que pourrait représenter un Québec souverain, sous les applaudissements de la foule.
Par ailleurs, l'événement s'est tenu sans le chef fondateur du Bloc québécois, Lucien Bouchard, qui n'aurait pas été invité malgré le rôle majeur qu'il a joué dans les événements entourant Meech. Le chef du Parti québécois, Pauline Marois, était aussi absente, samedi.


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