«Tous à poil!»

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La résistance humoristique des Français à l'islamisation de leur pays


C’est en train de devenir routinier. Une sorte de rendez-vous annuel qui vient combler la disette médiatique de la belle saison. Dès que l’été pointe le bout de son nez et que le thermomètre prend son envol, en France, on réentend parler du burkini. La séquence est presque toujours la même. Un commando de militantes font irruption quelque part pour se baigner tout habillées. Cela suscite évidemment des réactions spontanées d’une population aussi rétive à l’islamisme qu’à la pudibonderie. Aussitôt, la presse s’empare du sujet et la nouvelle fait le tour des médias, de Winnipeg à Vladivostok.


Difficile d’imaginer un meilleur « effet média », comme disent les publicitaires. Confiée à une grande agence de publicité, une telle campagne coûterait des millions. À Grenoble, il aura suffi de quelques militantes déterminées pour parvenir aux mêmes résultats. Le 23 juin dernier, quelques-unes ont fait irruption dans la piscine municipale Jean Bron. Revêtues de la tête aux pieds, elles ont sauté à l’eau malgré le règlement qui, comme dans la majorité des piscines françaises, impose le port de ce que dans nos contrées on appelle communément un maillot.


La photo a fait le tour du monde. On y voyait quelques femmes dans cet accoutrement inconnu il y a quelques années à peine et expressément utilisé à des fins politiques. Sur la photo, elles sont étrangement entourées d’hommes en maillot, alors qu’elles sont les premières à réclamer des heures de baignade séparées en fonction du sexe.


Comme cela s’est déjà produit en Méditerranée, ces opérations commandos sont l’oeuvre de groupes bien organisés. Heureusement, cette année, la réponse a été humoristique. Un groupe de joyeux lurons a répliqué en invitant les Grenoblois à aller se baigner… à poil ! Aussitôt, 190 participants se sont inscrits à « Tous à poil » et plus de 1100 personnes se sont dites intéressées. Histoire de rappeler aux puritains que la France n’est pas leur terre d’élection.


Vue de l’étranger, cette guéguerre peut sembler futile, et même déplacée. Mais vue de l’intérieur, elle ne représente qu’un élément de ce qu’il faut bien appeler une véritable guérilla. Celle que mènent les islamistes afin de tester toutes les institutions françaises. En se baptisant les « Rosa Parks musulmanes », du nom de la célèbre militante des droits civiques, ces intégristes déploient ce que le politologue de gauche Laurent Bouvet appelle une « stratégie de provocation victimaire ». Un modus operandi que l’on retrouve aussi au Québec, où les islamistes tentent de s’associer aux combats des Noirs et des Autochtones.


Ainsi, partout en France voit-on se multiplier le nombre de fillettes portant le voile, alors qu’on n’en voyait jamais il y a quelques années à peine. Dans nombre de quartiers, les femmes ne peuvent plus sortir en jupe ou porter un décolleté sous peine de subir les remontrances des islamistes. En mai dernier, un chauffeur de bus musulman a été suspendu à Paris. Il est accusé d’avoir refusé de laisser monter une jeune fille court vêtue à qui il aurait dit d’aller se rhabiller. Même s’il nie les faits, le chauffeur a reconnu une « faute de service ».


Un rapport de l’Assemblée nationale sur les services publics faisait récemment état de locaux interdits aux femmes dans des terminus, de mises à l’écart de collègues musulmans ne respectant pas le ramadan, d’agents priant sur leur lieu de travail ou refusant carrément de serrer la main aux femmes.


Entre l’étude exhaustive publiée l’an dernier par l’Institut Montaigne et l’enquête des journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Inch’Allah. L’islamisation à visage découvert, ÉditionsFayard), les faits à charge ne manquent pas. Ils démontrent que, contrairement à d’autres régions du monde, la France ne fait pas face à de simples cas isolés mais à une véritable offensive.


Il ne faudrait pas non plus sous-estimer l’aspect culturel de ces affrontements qui touchent à des questions aussi délicates et profondément ancrées dans l’âme des peuples que la mixité, les moeurs et les rapports au corps. Dans le pays qui a inventé le bikini, la tentative d’imposer son exact contraire dépasse, et de loin, la simple question des droits. Au-delà de l’affrontement politico-religieux se dessine en effet une guerre culturelle destinée à imposer une forme de puritanisme mondialisé à un pays qui s’enorgueillit au contraire d’une certaine légèreté des moeurs devenue depuis longtemps un trait culturel national.


Heureusement, les peuples ne sont pas ces masses informes sans saveur ni couleur dont rêvent quelques grandes ONG mondialisées. Les Québécois l’avaient bien montré en 2007 lorsque, réagissant spontanément à la décision du directeur des élections de laisser voter les électeurs portant un voile intégral, ils avaient répondu en menaçant de se présenter aux urnes avec des sacs sur la tête.


En invitant leurs concitoyens à se baigner à poil, les Grenoblois expriment le même bon sens populaire. Ils le font surtout avec cet humour délicieux qui, en l’occurrence, sera toujours au pays de Rabelais la meilleure et la plus percutante des réponses.









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