Trudeau sème la confusion sur le pot

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Était-il intoxiqué ou est-ce simplement son incompétence naturelle ?

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau semble reculer sur l'échéancier de l’entrée en vigueur de la loi légalisant le cannabis au pays, selon des propos tenus dans une entrevue de fin d’année accordée à TVA Nouvelles.


« Ça ne sera pas le 1er juillet. C’est quelque chose qu’on va faire pour l’été prochain », a affirmé M. Trudeau lors d’un entretien avec l’animateur Pierre Bruneau mardi matin à Montréal.


« Je ne sais pas d’où c’est parti, cette date-là » a même ajouté le premier ministre. Justin Trudeau répondait ainsi à une question de M. Bruneau au sujet des intervenants qui demandent plus de temps pour se préparer à la légalisation du cannabis.


Ces déclarations contredisent des propos d’élus libéraux ainsi que des documents distribués par le fédéral lui-même.


Sur le site internet du gouvernement du Canada, la page sur la légalisation du cannabis avance la date du 1er juillet 2018 dans un document d’information en format questions-réponses.


À la question « À quelle date les Canadiennes et les Canadiens adultes pourront-ils acheter et consommer légalement le cannabis ? », la réponse est sans équivoque : « le gouvernement du Canada prévoit faire entrer la loi proposée en vigueur au plus tard le 1er juillet 2018 ».


Le secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice, Bill Blair, avait affirmé en conférence de presse, le jour même du dépôt du projet de loi C-45 en avril, que tout devrait être prêt avant juillet 2018.


« Nous croyons que la fin de juin est un échéancier raisonnable », avait-il dit en point de presse, insistant à plusieurs reprises sur la nécessité d’agir le plus rapidement possible.


La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a déclaré en Chambre en mai dernier que « le gouvernement a l’intention de mettre cette mesure législative en vigueur au plus tard en juillet 2018 », et non à un moment ou l'autre l’été prochain comme l’a évoqué le premier ministre mardi, ce qui pourrait vouloir dire autant juin que septembre.


Le cabinet de la ministre québécoise déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, a fait savoir qu’il travaillait toujours pour être prêt le 1er juillet 2018. Les demandes de délai de la province ont d’ailleurs été refusées.


Le cabinet du premier ministre Trudeau a indiqué que la date du 1er juillet 2018 circule de manière artificielle, et qu’une légalisation durant l’été peut autant signifier avant le mois de juillet qu’après.


Questionné par les journalistes autant que par les partis d’opposition depuis des mois au sujet du 1er juillet 2018, le gouvernement Trudeau n’a jamais nié la date.


Des provinces aux municipalités, en passant par les corps policiers et de nombreux intervenants en santé, les critiques fusent depuis le printemps dernier au sujet de l’empressement du fédéral dans ce dossier.


Le projet de loi C-45 se trouve d’ailleurs actuellement entre les mains du Sénat, dont plusieurs représentants ont mis en doute l’échéancier du gouvernement.