Psychodrame au PQ

Un Québec divisé!

Montréal dit non à Québec.

Tribune libre

Le motif le plus fréquemment évoqué pour critiquer l'appui du PQ et de sa cheffe au projet de loi privé amené par le maire Labeaume est que ce projet de loi pourrait empêcher de bons citoyens d'exercer des recours en justice sur la légalité dudit projet et de l'entente Québec-Québécor. Or, si ceux qui s'opposent au projet de loi étaient tous animés par ces nobles sentiments, on devrait tous se réjouir et se dire que notre démocratie se porte à merveille. Il faudrait cependant être bien naïf pour n'y voir que d'aussi généreuses intentions.
Dès septembre 2010, un sondage publié dans Le Devoir montrait que 75% des citoyens de la région de Québec étaient favorables à un investissement public (des deux ordres de gouvernement) dans le projet d'amphithéâtre à Québec, alors que près de 70% des gens de la région de Montréal y étaient défavorables. Les politiciens de tous les partis( le PQ y compris) n'étaient pas sans connaître ces chiffres au moment du dépôt du projet de loi du maire Labeaume. Or, il est étonnant que l'on reproche aujourd'hui au PQ d'avoir voulu faire du "clientélisme" dans ce dossier alors qu'un réflexe le moindrement opportuniste aurait dû le conduire à dire non au projet dès le départ. Il faut plutôt conclure que ceux qui ont fait preuve de clientélisme et de populisme jusqu'à maintenant dans ce dossier sont davantage ceux qui, comme Amir Khadir, ont décidé de dire non au projet de loi.
Les gens qui vivent dans la région de Québec, dont le soussigné, ne sont toutefois pas dupes et comprennent très bien ce qui s'est passé dans ce dossier. Leurs concitoyens de la région de Montréal entre autres, dans une bonne proportion des anglophones et allophones dont le sport national n'est pas le hockey, ont décidé de leur tourner le dos sur un projet qui leur tient à coeur et qui les rejoint dans ce qu'ils sont identitairement. Et certains députés, chroniqueurs et autres opportunistes ont tout simplement décidé d'épouser leur façon de voir.
Il va de soi bien sûr que certains opposants au projet de loi sont motivés par d'autres considérations (concurrence commerciale et médiatique, lutte politique et autres) mais on ne pourra pas oublier, si ce projet tombe suite au rejet du projet de loi, qu'une région du Québec aura dit non à l'autre. Or, ceux et celles qui rêvent d'une société solidaire et qui veulent s'unir pour faire du Québec un pays devront peut-être réaliser encore une fois que le Québec est plus divisé que jamais et l'avenir tout aussi incertain.


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8 commentaires

  • Yves Rancourt Répondre

    9 juin 2011

    Monsieur l'engagé,
    Je respecte votre opinion mais je crois que vous faites erreur. Je me base au point de départ sur un sondage de septembre 2010 qui démontre très bien qu'une forte majorité de montréalais sont défavorables à un investissement public dans un amphithéâtre à Québec. Je n'ai rien inventé, je m'appuie sur un sondage qui m'apparaît être crédible. Encore hier, dans le Journal de Québec, un sondage Léger marketing récent nous révèle qu'à peine 42% des montréalais sont pour le projet de l'amphithéâtre, alors qu'à Québec et dans les régions hors de Montréal, c'est jusqu'à 70% qui sont en faveur. Je n'invente rien encore là.
    Vous soulevez un bon point cependant en disant que les gens en ont assez de la corruption et, croyez-moi, je suis le premier à être totalement indigné de ce qui se passe au Québec présentement. Mais, dans le dossier de l'amphithéâtre, on n'est pas du tout dans une affaire de fraude ou de corruption, du moins si l'on se fie aux témoignages de tous les avocats qui ont examiné le dossier. Que vous soyez critique à l'endroit du maire Labeaume, j'en suis aussi, je suis même intervenu publiquement plusieurs fois pour dénoncer son administration.
    Moi, ce que je trouve d'abord regrettable, c'est que nous Québécois avons à financer plein d'infrastructures à Montréal, et ce souvent à 100%( le toit du stade, la salle de concert de l'OSM, les méga-hôpitaux et quoi encore). On n'entend jamais personne à Québec questionner ces participations publiques alors que cette fois une majorité de Montréalais ne veulent même pas financer le projet, même à 50%.
    Mais, la question centrale que je soulève dans mon texte est la suivante, et vous êtes bien libre de ne pas vouloir l'entendre: est-on conscient au Québec, principalement du côté francophone, que l'un des enjeux majeurs de ce dossier est que beaucoup de gens ne veulent pas voir le retour à Québec d'une équipe francophone toute en bleue portant fièrement la fleur de lys aux quatre coins de l'Amérique?
    De la même façon que le fédéral a mis des dizaines de millions de $ dans les fêtes du 400ième et est disposé à financer des Olympiques pour nous vendre le Canada, de la même façon on ne veut pas voir renaître à Québec des symboles identitaires forts. Soyez bien libre d'y croire.
    Salutations.

  • L'engagé Répondre

    8 juin 2011

    Traitez-moi de disque rayé, mais quelqu'un qui écrit ceci :
    « Les gens qui vivent dans la région de Québec, dont le soussigné, ne sont toutefois pas dupes et comprennent très bien ce qui s’est passé dans ce dossier. Leurs concitoyens de la région de Montréal entre autres, dans une bonne proportion des anglophones et allophones dont le sport national n’est pas le hockey, ont décidé de leur tourner le dos sur un projet qui leur tient à coeur et qui les rejoint dans ce qu’ils sont identitairement.»
    Celui qui écrit ceci donc, et qui ignore que ce qui a été le plus convaincant lors de la commission parlementaire sur la loi 104, c'est le témoignage lucide et lumineux d'une chargée de cours de l'Université Laval ainsi que celui de citoyens de Québec justement, et bien celui-ci est tout autant empêtré dans une guerre d'egos.
    D'ailleurs, insinuer que les Montréalais vous ont tourné le dos est particulièrement insultant, les Montréalais francophones luttent constamment pour l'indépendance et la langue. Si seulement les gens de Québec comprenait le danger qui nous guette. Vous osez écrire qu'une région a tourné le dos à l'autre alors que c'est le contraire, c'est la solidarité et la démocratie qui doit être préservée et on ne peut vendre pour un plat de lentille l'administration d'un amphithéâtre pour lequel nous allons devoir nous saigner s'il est construit.
    Vous parlez de «tourner le dos», mais un citoyen d'une ville fusionnée à Québec est venu se plaindre que son quartier n'a TOUJOURS PAS D'ACCÈS À L'ÉGOUT! Et que la ville invoque que c'est parce qu'elle n'a pas d'argent pour refuser les investissements nécessaire. Il n'arrive pas à contacter Labeaume. Il nous a bien avisé qu'il fallait donc se méfier de Labeaume. Et avec qui Labeaume a-t-il négocié? Avec Monsieur PKP, c'est-à-dire Monsieur 14 Lock-out. On va donc emprunter pour enrichir PKP pendant qu'une partie de la ville de Québec n'a toujours pas d'égouts?
    J'ai écouté un citoyen de la ville de Québec (plus d'un en fait) et c'est ce qui m'a convaincu d'inciter Curzi et Baudoin à être intègre et c'est ce qui m'a incité à communiquer toute mon indignation à Madame Maltais.
    Monsieur, permettez-moi de vous citer une étude de Pierre Drouilly de l'UQAM sur l'année politique 1995-1996 : « Mais alors qu'en 1980 le vote francophone pour le OUI ne dépassait guère les 55% dans la région de Montréal (et qu'il n'était que de 50% dans le Québec urbain et de 45% dans le Québec rural), en 1995 le vote francophone pour le OUI atteint les 63% dans la région de Montréal, et environ 58% dans le reste du Québec (l'Outaouais exclu). »
    À Montréal, « [l]es meilleurs résultats du OUI, parmi les francophones, se situent dans les milieux populaires de l'est de Montréal (66,7% pour le OUI), ainsi que dans la couronne de banlieues de Montréal (65,2%).»
    «Le vote francophone pour le OUI diminue à mesure que l'on passe de la région métropolitaine de Montréal vers la région métropolitaine de Québec (57,0%), les circonscriptions urbaines ou à forte composante urbaine (59,5%), et les circonscriptions à forte composante rurale (57,0 %). La région de Québec, néanmoins, se situe à un niveau plus faible que ce à quoi on aurait pu s'attendre: elle a accordé un appui plus faible au OUI que l'ensemble du Québec francophone, même si cet appui est quand même majoritaire.»
    Je n'en veux pas aux habitants de Québec, je pense simplement qu'ils sont si éloignés de la «réalité canadienne» véritable du Québec, qu'ils ne comprennent pas l'urgence de l'indépendance.
    Et on vient nous faire la morale pour un amphithéâtre que TOUS LES QUÉBÉCOIS PAIERONT, parce que nous nous sommes mêlés du côté éthique qui nous regardait de plein droit?
    Nous sommes divisés, mais peut-être pas dans le sens que vous croyez, il y au Québec des gens qui n'en peuvent plus de la corruption, de Montréal à Matane en passant par Québec et il y en a d'autres qui la tolèrent ou qui l'encouragent. Je comprends tout à fait le désir de retrouver les Nordiques, mais pas au prix qu'il faut payer au tandem Labeaume-PKP.
    Sortez de votre gué-guerre, les Montréalais aiment Québec, mais criss qu'ils la trouvent têtue des fois; et en cela, Montréal ressemble sans doute à bien des régions...
    Salutations quand même, camarade...
    P.-S. L'engagé travaille dans les Laurentides...

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    8 juin 2011

    Toute cette histoire quoi qu'on en prétendre dans les beaux cercles intellectuels aura servi à alimenter le noeud de vipère des radios poubelles de Québec. L'impression laissée par cette saga sera de renforcer l'opposition Montréal Québec entre la capacité de déterminer les éléments du vrai à partir de la région de Montréal contre les éléments du faux dans la région de Québec en amalgamant toute l'affaire du Colisée avec la question de l'intégrité en politique et la capacité du PQ de défendre la souveraineté et la réaliser. C'est mélanger beaucoup de choses en même temps.
    D'autant que c'est d'associer la question du Colisée avec le sujet de l'intégrité comme si la corruption municipale, du gouvernement libéral explosait à travers un changement d'infrastructure dans la capitale nationale.
    Ce serait trop facile de faire croire que toute la vérité rayonne implacablement à travers la démission des 4 députés dont les motifs débordent la question de l'amphithéâtre seul justement.

  • Yves Rancourt Répondre

    8 juin 2011

    Eh bien, je persiste et signe, et en ajouterai même un peu plus. Député de Charlevoix, un comté largement francophone attaché à son identité, madame Marois comprend très bien ce que représente pour les Québécois de souche la présence d'une équipe de hockey à Québec aux couleurs de notre drapeau national, voyageant aux quatre coins de l'Amérique. Un symbole puissant de notre identité que beaucoup de gens, à Montréal surtout, ne veulent surtout plus voir à Québec.
    Ceux qui ont suivi cet hiver sur TVA la série Québec-Montréal ont pu entendre Biz de Loco-Locass interpréter l'"hymne national" de Québec devant 15 000 personnes, agitant notre drapeau national; ils sont très nombreux, croyez-moi, à ne pas vouloir voir ça en permanence dans notre capitale nationale. PKP est peut-être d'une certaine droite détestable mais il ne refuse pas de jouer et même de promouvoir ces symboles identitaires forts.
    Quoiqu'on en dise, madame Marois a aussi compris depuis longtemps l'importance de tels symboles dans notre lutte nationale. On peut lui reprocher bien des choses mais, à ce que je sache, personne n'a remis en cause son intelligence. Et,je le dis tout de suite, je ne suis pas membre du PQ. Chacun est bien libre de penser ce qu'il veut mais ce parti a encore à coeur la promotion de notre identité, beaucoup plus que le brave Amir et QS qui se font les défenseurs d'un certain multiculturalisme à la Trudeau.
    Je répète donc à ceux qui doutent encore, et les sondages le démontrent clairement malgré les négations hypocrites de plusieurs: dans le dossier de l'amphithéâtre, Montréal, cette ville de plus en plus anglophone et multiethnique, a tourné le dos à Québec et au Québec profond.
    Il est regrettable que plusieurs souverainistes, et même certains démissionnaires, n'aient pas compris le véritable enjeu de ce dossier. Ils préfèrent colporter de faux prétextes véhiculés par les pseudos défenseurs d'une certaine intégrité, se fermant totalement les yeux sur le reste. Comme le dit en gros un certain adage, devant celui qui montre la lune de son doigt, certains ne fixent pas la lune mais le doigt. Avec des visions aussi courtes de la réalité, il devient de plus en plus difficile de croire encore à un Québec affranchi et souverain.

  • Marcel Haché Répondre

    8 juin 2011

    L’électorat n’entend rien aux explications des démissionnaires du P.Q. Et d’autant plus que parmi eux et elles, plusieurs continuent de souhaiter un amphithéâtre et le retour d’une équipe de hockey à Québec. L’électorat ne demande rien de plus, mais remarque néanmoins que le P.Q. reste un nid de chicaniers.
    Une déstabilisation de la chefferie de Mme Marois était à craindre. « Était à craindre », puisque maintenant ce leadership s’en trouve maintenant renforcé.
    Décidément, c’est Mme Marois qui a le dernier mot, et même le bon mot : assez le niaisage.

  • Jeannot Duchesne Répondre

    8 juin 2011

    M. Rancourt et Mme Vallée, il faut vraiment vous lire pour le croire.
    Si nous suivons vos raisonnements ce ne sont pas les Khadir le député de Mercier, les Parizeau, les Lapointe, les Aussant, les Beaudoin, les De Belleval, les Miville-Deschesne et tous les autres branleux dans le manche qui sont populistes; car ils mettent à dos toute la population de la grande région de Québec.
    Une loi suspendant un droit démocratique sur une fausse urgence d'une entente à huis-clos, entre un maire et un consortium privé à des fins lucratives, dont personne autre que les intéressés, ne connaît les tenants et aboutissants de toutes les implications de part et autre.
    La défense du droit démocratique incombait à Madame Marois en premier lieu. C'est déplorable mais elle a échoué.
    Les vrais populistes, les vrais antidémocratiques ce sont bien les Maltais, Marois et autres petits politiciens de même acabit dont le libéraux.
    Je ne peux conclure vos commentaires comme ceci: Du pain et des jeux.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    8 juin 2011

    Je sais pas où vous êtes allé chercher ce vieux cliché, mais je peux vous dire que les Montréalais aiment Québec. Il faut arrêter ce délire de persécution qui nous divise et qui consiste à propager l'idée qu'il existerait un conflit entre Montréal et Québec.
    Québec et Montréal ont chacun leur identité, tout comme chaque ville et village du Québec et c'est tant mieux. À chaque visite à Québec les Montréalais sont en mesure d'admirer la beauté de cette ville, la qualité de son entretien, la richesse de sa culture et de son patrimoine et cet atmosphère qui nous fait ressentir la survivance de l'esprit des Anciens Canadiens. La réinstallation de Québec dans la LNH contribuera à l'affirmation nationale de l'ensemble du Québec.
    Le rôle historique de Montréal complémentaire et non opposé à celui de Québec en a fait une métropole culturelle et économique, porte d'entrée sur l'intérieur du continent nord-américain. Montréal a donc été le foyer d'accueil de l'immigration tout en maintenant sa forte population de culture française. Elle a donc un visage différent de Québec . Mais nos différences ne nous empêchent pas de nous apprécier.
    Même les députés démissionnaires du parti Québécois ont mentionné qu'ils n'étaient pas opposés au projet d'amphithéâtre à Québec. La joute qui s'est jouée à l'Assemblée Nationale a seulement servi du prétexte de l'amphithéâtre pour permettre un nouvel affrontement entre le chef de Québec Solidaire, Amir Khadir et l'ensemble du corps politique québécois.
    Québec aura son amphithéâtre et bientôt son équipe de hockey. Et monsieur Khadir trouvera d'autres batailles à livrer contre tout ce qui pense et agit en dehors de son paradigme idéologique à lui, de son moralisme théocratique : c'est sa façon personnelle de faire de la "nouvelle politique".

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    Victoire du député de Mercier et des Parizeau, Lapointe, Aussant, Beaudoin, de Belleval, Miville-Deschesne et autres branleux dans le manche.
    Ils auront plus fait pour diviser les Québécois que tous les fédéralistes réunis. Ils viennent de donner raison à ceux qui opposent Québec et Montréal. Bravo et merci ! Et ensuite ils se surprendront de la balkanisation du Québec.
    Je m'en souviendrai de cette guerre des égos.
    Et il n'était point besoin dans les circonstances d'utiliser madame Marois comme bouc émissaire, afin de défendre la démocratie si mal en point ces dernières années au Québec.