Un retour au radicalisme pour les indépendantistes ?

Tribune libre

Le radicalisme est TRÈS tentant.. irrésistible. Mais possédons-nous les moyens de ce radicalisme ? On verra.
Quand on est radical, on est porté sur la place publique par des chroniqueurs sympathiques à l'indépendance mais qui ne la défendent plus, qui laissent ses adversaires lui porter des coups qui se répercutent dans l'opinion publique. Sommes-nous vraiment représentés médiatiquement ? Autrement dit, est-ce que ne pas être radical sert à quelque chose ?
Nous, militants pour l'indépendance, regardons ce que nous voulons voir dans ces médias.. mais la population ne regarde pas du tout la même chose, de façon générale. Ainsi, «de façon générale», sommes-nous représentés comme il se doit médiatiquement ? La réponse est non. La question est plutôt : «est-il possible de l'être ?»
Bon, puis toute la dimension politique, on la connait, le PQ dira toujours publiquement, en bon appareil gouvernemental moderne qu'il doit être, que le radicalisme n'a pas lieu d'être, que la vie de personne n'est en danger, ni la sécurité, puis finira par nous dire que ça nuit à l'indépendance («la cause», diront-ils peut-être). Ça ne donne rien de s'insurger contre le PQ pour ça, c'est une réalité qui ne changera pas et en fait, il y a plus de radicaux au PQ que dans TOUS les autres partis rassemblés. Les émotions mènent à la révolte, l'intelligence mène au radicalisme.
Un parti qui fera d'une nation conquise (province) un pays doit avoir une attitude irréprochable.. ici au Québec, il en est ainsi. Nier nos fautes ne serait pas une solution, sans les étaler comme si nous devions remettre quoi que ce soit en question, il faut simplement les comprendre pour revenir plus fort.. le jour où nous choisirons entre le fédéral et le Québec. Le gouvernement que met en place le PQ de Mme Marois est nécessaire, il faut arrêter de s'en prendre au PQ à ce niveau.. néfaste. Personnellement, je suis très critique mais.. j'essaie de ne pas être stupide. Dois-je préciser que ma seule fixation, obsession, est l'indépendance ?
Donc, nous ne sommes pas représentés médiatiquement, nous sommes plutôt combattus et sans défense.. à ce niveau il ne faut attendre aucun soutien. Tant que ça ne redeviendra pas éminemment populaire, minimalement du moins. Mais encore, comme au PQ, le coeur y est pour beaucoup plus de gens qu'on ne le croit. C'est une donnée importante. On dit non mais on pense oui, cette réalité est plus forte qu'on ne le pense. De là l'importance d'être noble dans le combat.
Être radical ne veut pas dire manquer de noblesse. Il faut être intelligent pour être radical, l'émotion, comme la victimisation, ce genre de chose en espérant secouer la population, ça ne fonctionnera pas. Pour être intelligent dans ce radicalisme que je crois nécessaire, il faut être BEAUCOUP MIEUX rassemblé, c'est FONDAMENTAL, les plus idiots de la planète ne le sont pas assez pour ne pas comprendre cette réalité.. presque inscrite dans l'instinct humain. Quand le mouvement indépendantiste NON-POLITIQUE est rassemblé, tout ce qu'un gouvernement ne peut faire.. lui le peut.
Ma conclusion : le radicalisme est nécessaire et au radicalisme est nécessaire le rassemblement des forces indépendantistes. Maintenant, je crois que je n'ai pas besoin d'expliquer de quoi il est question quand je parle de radicalisme... il est évident que ça doit être acceptable dans l'opinion publique. C'est à partir de l'acceptable qu'on peut pousser plus loin pour démontrer l'importance de l'indépendance.. que l'on cache aux gens.
Il ne se passera rien de bon tant que règnera l'anarchie dans le mouvement indépendantiste.. puis tant qu'il y aura cette frange qui s'en prend au PQ. Il doit y avoir quelque chose qui s'élève au-dessus de tout ça et qui pourra s'imposer.. un rassemblement, c'est toujours le tout début qui est le plus difficile de l'obstacle, ensuite il y a une constance qui s'installe et le rassemblement prend des ampleurs que nous n'avions pas soupçonné.
Patrick Diotte


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7 commentaires

  • Patrick Diotte Répondre

    25 juin 2013

    On ne peut être plus radical que lorsqu'on est stratégiques, concertés, disciplinés. Les indépendantistes doivent se soutenir, ça doit devenir très compliqué de les confronter même médiatiquement.. pour ça, les bons compromis entre les partis.. ça risque d'être compliqué avec le départ de Aussant qui devait être la seule personne pouvant imposer moins d'anarchie chez les militants de ce parti. QS ne veut pas s'entendre, tous ses espoirs reposent en la chute du PQ, peu importe l'indépendance pour ces militants.. QS et ON.. franchement, les deux se nuiraient mutuellement, ce serait incohérent, bref, il ne risque pas d'y avoir grand convergence au niveau des partis. Mais l'indépendance a besoin de rassembler ses militants à tout prix. L'indépendance ne fait que reculer lorsque des tentacules s'affrontent entre elles tout en devant affronter ses adversaires.. qui pourtant ne manquent pas.
    Il ne reste que le PQ de solide pour offrir un rassemblement, pour espérer que ne cesse cette anarchie qui est en train de nous faire exploser et sortir l'indépendance de son orbite, si je peux dire.. l'envoyer à la dérive sans savoir quand elle réintègrera son orbite.
    Donc, le radicalisme, pour y revenir, c'est un rapport de force.. et en ce moment, dispersés, affaiblis, nous ne l'avons pas, c'est presque impensable de tenter d'être radicale, ce serait du désespoir. Un désespoir inutile. On n'a aucune idée où on s'en va depuis quelques années.. le Bloc est défait et ne redeviendra sans doute pas ce qu'il a été.. et ça ne rend pas les indépendantistes plus sérieux, plus responsables.. ça ne les rend pas capable de s'entendre intelligemment, de militer intelligemment, stratégiquement, le tout pour le tout, affronter nos adversaires.. ce qu'on ne parvient même plus à faire. C'est grave tout ça, c'est ce qui empêche le militantisme d'évoluer, ce qui paralyse.

  • Marcel Haché Répondre

    25 juin 2013

    Existe-t-il une épinglette « Vigile » ? J’en achèterais bien une. Seulement la porter, M. Diotte, seulement l’accrocher à un vêtement, cela serait un geste radical. Car la seule idée de l’indépendance est une idée si radicale que je me demande si le radicalisme politique (que je ne récuse pas le moins du monde) a déjà ajouté ou ajouterait maintenant beaucoup à l’idée.
    La division des indépendantistes favorise le radicalisme des uns au détriment des autres, il s’opère une concurrence, une surenchère, parfois très mal avisée…Mais d’autre part, comment ne pas céder à la partisannerie la plus farouche si les ennemis de l’indépendance nous y poussent ? Grosse game. Grosse game. Nous sommes petits mais nous jouons gros. C’est mieux que les gros qui jouent si petits à la C.C.

  • Patrick Diotte Répondre

    24 juin 2013

    M.Cloutier, je ne comprends pas ce que vous voulez savoir au juste.. vous croyez que c'est confus, il serait peut-être à vous de dire ce que vous entendez par là..
    C'est une réflexion sur le radicalisme qui n'est plus en branle comme on sentait il y a quelques années, c'est dire que le rassemblement est essentiel à ce radicalisme tout aussi essentiel.. on pourrait parler de fermeté.. mais ce n'est jamais très clair ce terme. Je parle de radicalisme, je suis radical, j'ai posé des gestes radicaux, il ne semble plus que des indépendantistes veulent se faire dérangeant aujourd'hui.. bref, je me questionne pour savoir si on doit tendre vers le radicalisme, j'en conclue que oui.. mais le vrai, pas la révolte.. ensuite je me pose la question du comment.. la conclusion qui s'impose rapidement est qu'il doit y avoir de la discipline pour augmenter la fermeté, le radicalisme.
    En conclusion, je dénonce l'impossibilité de s'entendre de bien des gens, je dénonce l'agressivité et la lutte contre le PQ, elle est incohérente, je dénonce des gens qui ont parfois votre discours d'ailleurs, c'est ma manière de le faire.
    Le radicalisme doit se passer ainsi, il doit être le fruit d'un consensus entre les indépendantistes.. ça c'est essentiel pour ne pas que le mouvement indépendantiste explose.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 juin 2013

    @PC,
    Crampe de cerveau, vous avez peut-être raison, mais ça daterait même de R. Lévesque: La lutte, dès le début, se passe de l'intérieur d'un empire anglo-saxon qui ne vise qu'à nous assimiler. Il fallait frapper fort dès le début, avant que l'immigration ciblée nous ait fait perdre le nombre de voteurs.
    Maintenant que les médias se liguent contre nous, il faut sortir du carcan fédéral pour aller recruter nos alliés. Sommes-nous capables de démontrer aux parlants français du monde qu'il y a ici génocide à contrer? Pouvons-nous leur faire voir notre force de caractère au point de les inviter à se joindre à un pays civilisé naissant? Tout ça ne peut se faire dans les règles canadiennes qui nous bâillonneront. Tous les moyens seront bons.
    Imaginons qu'un Québec advienne au statut de pays. Les Anglos voudront en retirer le grand Montréal, l'Outaouais, l'Estrie, la Gaspésie et le Nord des Amérindiens. Les laisserons-nous s'organiser pour y arriver? Lutterons-nous pour l'intégrité de notre territoire? Tenterons-nous de maintenir l'unité du pays Québec contre toute faction séparatiste?
    Peut-être aurons-nous à ce moment guéri notre crampe de cerveau au point de négocier des accommodements, qui ne seront pas destructeurs d'humanité.

  • Pierre Cloutier Répondre

    24 juin 2013

    Message à Ougho
    Ce n'est pas les deux bras retenus dans le dos par les fédés, c'est plutôt une crampe de cerveau des leaders péquistes des dernières années.
    Pierre Cloutier

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 juin 2013

    On aime comprendre votre expression de radicalisme intelligent. En étais-je bien loin dans ce commentaire à RBG?
    "Indépendantistes qui nous battons contre le Canada de l’intérieur même de ses murs, nous savons que depuis 1995, c’est la guerre ouverte, donc nous avons les deux bras retenus dans le dos par les forces fédéralistes.
    Cette lutte ne peut être gagnée dans le respect de leurs règles, dont la première, incontournable, est L’UNITÉ CANADIENNE. Ouvertement contre ce catéchisme, nous mangeons tous les coups. Si nous ne voulons pas prendre le maquis, il faudra avoir le nombre avec nous... le voyons-nous poindre à l’horizon ?..."
    Ou encore, sous le "Destin" de M. Perry:
    "Le destin de la Nation québécoise, c’est de durcir son noyau. Des exemples existent pour rappeler chez-Nous même la diaspora française du Canada. Hier soir, est entré en scène aux Francofolies, Daniel Lavoie qui avait débuté sa carrière en chantant : "Y’a des jours de plaines, où je n’entends plus la langue de ma mère": il reconnaît qu’au Manitoba, on n’entend plus la langue de sa mère. Il a d’ailleurs choisi le Québec depuis longtemps. Il se permit même de demander à son auditoire non captif, Place des Festivals, si c’est Pauline qui nous sauvera... pour ajouter vite qu’il faut donner la chance au coureur, peu de temps après l’élection. Et à la même question pour Justin ou Steven, la rumeur réprobatrice alla croissant... Rappelez-vous-en aux élections, hein, conclut-il avant de poursuivre son spectacle de plus en plus déterminé. Sera-t-il un exemple pour les Acadiens, de plus en plus malmenés dans leur coin de Kanada ?"

  • Pierre Cloutier Répondre

    23 juin 2013

    Sincèrement, M. Diotte, je n'ai pas très bien compris où vous voulez en venir. Votre texte est confus et ambigü. Qu'est que vous voulez au juste? Expliquez-nous cela en quelques lignes.
    Pierre Cloutier