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La militante québécoise Madeleine Parent, figure de proue des mouvements syndicalistes et féministes des 50 dernières années au Québec, est décédée le 12 mars 2012 à l'âge de 93 ans.
Née en 1918 à Montréal, Madeleine Parent s'est fait surtout connaître pour son travail à la tête du mouvement de syndicalisation des usines de Dominium Textile, à Valleyfield et à Montréal, dans les années 1940. En 1942, lorsque la grève éclate, elle fait preuve de courage, de leadership et de détermination contre des ennemis de taille. En 1946, les grévistes ont finalement gain de cause et plus de 6000 ouvriers du coton se syndicalisent.
En raison de son engagement envers les travailleurs, elle a été la cible du premier ministre québécois Maurice Duplessis qui l'accusait d'être communiste. Elle a d'ailleurs été arrêtée à cinq reprises et condamnée en 1948 pour conspiration séditieuse.
En 1952, les ouvriers québécois, trahis par la direction des Ouvriers unis du textile d'Amérique qui conclut avec la Dominion Textile un accord qui reflète étroitement les exigences de Duplessis, Madeleine Parent contribue à fonder le Conseil des syndicats canadiens, voué au rapatriement au pays des syndicats d'allégeance américaine. La détermination et la patience de Mme Parent et de ses alliés portent fruit: en 1998, seulement 30 % des ouvriers québécois cotisaient à un syndicat américain, comparativement à 70 % en 1968.
En 1967, elle s'expatrie en Ontario pour continuer son oeuvre de syndicalisation. Ses combats se poursuivront jusqu'à sa retraite, en 1983, mais elle continuera sans relâche à appuyer diverses causes. Elle est notamment restée impliquée dans le Comité canadien d'action sur le statut de la femme, et a continué de militer pour l'avancement des femmes immigrantes et autochtones.
En 1996, elle déclarait que «c'est aussi difficile aujourd'hui de se battre pour la justice que cela l'était autrefois: quand on lutte pour garder et améliorer les acquis sociaux, on se trouve toujours devant une coalition de gros financiers qui ont beaucoup d'influence sur nos gouvernements».
De plus, elle a toujours trouvé aberrant que les gouvernements songent à privatiser certains services publics pour renflouer leurs coffres. «À la fin, ça va nous coûter plus cher, car les compagnies sont là pour faire des profits, pas pour servir le public (...) Les multinationales et les grosses compagnies n'ont qu'une idée en tête: gober, gober et gober encore plus», prévenait-elle. Pessimiste, elle affirmait aussi qu'«à moins que les forces populaires s'unissent et continuent à faire pression, le système lui-même ne trouvera pas de solutions».
Madeleine Parent, cette Québécoise militante ardente, passionnée de justice et d'équité, restera pour toujours un modèle, un sujet de fierté et d'admiration pour les désormais rares témoins de sa génération et, sa mémoire, sa vie, le courage et la détermination sans borne qu'elle a incarnés devront être présentés en lettres d’or aux générations montantes dans les livres d’histoire du Québec.
Henri Marineau
Québec
Madeleine Parent (1918-2012)
Une figure de proue des mouvements syndicalistes et féministes s'éteint
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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