Maintenant, imaginez le même type (et il y en a plusieurs du même type… je sais de quoi je parle) qui revient un autre jour au même bureau du même service de l’Aide Sociale, pour une deuxième entrevue (il y a parfois plusieurs visites nécessaires pour un même client), cette fois pour une toute autre raison que la première. Le type prédisposé à se pomper s’aperçoit, wow-wow-wow, il s’aperçoit, parce qu’il en a vu une parmi le personnel du même bureau, il en a vu une qui passait, il en est certain : il y a dans le bureau une agente de même foi et de même culture que la sienne. Allez savoir, elle provient peut-être du même pays ! Nouvelle demande… nouvelle insistance… en face tout le bataclan de la parlotte et de la langue de bois sur le vivre ensemble… et un service b.s. qui résiste tant bien que mal devant ce qui devient un assaut.

Imaginez aussi ( parce l’affaire n’est pas du tout, mais pas du tout un one way…) tous les clients Tremblay d’Amérique du même bureau, témoins ce jour-là de ce qu’une agente Tremblay comme eux a déjà vécu auprès d’un pareil pompé, et qui ont bien vu le manège, qui s’en sont eux-mêmes un peu pompés, imaginez ensuite ceux qui, parmi ces témoins un peu pompés, ceux qui vont devoir traiter avec l’agente, celle-là qui affiche si ouvertement sa foi et son accoutrement…

Vous croyez peut-être que j’exagère ? À peine. C’est exactement cela le problème de Jacques Parizeau : il croit que Nous exagérons un peu, beaucoup, passionnément, qu’il est grand temps que Nous calmions le jeu.

Mais, clissss, ce n’est pas Nous qui sommes les plus pompés ! C’est précisément la fonction de la neutralité de l’État de faire baisser la température.

Il me semble que lorsqu'on s’est approprié un aussi beau nom que celui de Parti Québécois, on ne devrait pas craindre de s’adresser à Nous :

Québécois, Québécoises, faites-vous entendre !

Nous formons une société riche. Riche éconmiquement,mais politiquement entravée.C'est parce que Nous formons une société riche que les migrants choisisent de venir chez nous. C'est parce que Nous sommes entravés que Nous peinons tant avec la redistribution de la richesse.

Le débat sur la Charte est un débat de riches, que Nous sommes capables de tenir. Les canadiens-français du début de 19 ième auraient été incapables de soutenir pareil débat.

La Proposition du gouvernement n'est pas que stratégique.Elle est au coeur du programme du P.Q., mais il est vrai aussi, ma conviction,qu'elle est au coeur de sa stratégie.

Le gouvernement péquiste met la table. Cela ne Nous est pas arrivé si souvent. À Nous d'y prendre notre place.

Mais sans la détermination, la modestie et la patience sont nos plus grands ennemis.

Les indépendantistes ne sont pas tenus d’être plus vertueux que leurs ennemis, mais ils sont tenus d’être autrement plus déterminés.

Salutations à vous, Ouhgo, ainsi qu’à M.Gignac

Cela Nous serait alors d’autant plus facile d’être « inclusifs » que Nous le sommes déjà. Une Charte, à faire et à parfaire, à la bien faire, pourrait alors porter très loin, et jusqu’à la mère de toutes les batailles…Du moins, estifi de sapristi, du moins tout le Québec pourrait sortir du coma qu’il s’est infligé lui-même en 1995.

Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, une toute nouvelle génération d’indépendantistes pourrait y trouver cette flamme qui fait la chaleur des combats, disparue hélas chez nos anciens P.M. : l’appétit…eh oui,l’appétit,et dont nous savons très bien comment elle nous vient...

Et le doute à notre égard persiste. Sous le couvert de l’antiracisme et du multiculturalisme, la méfiance à l’égard du Nous s’est donnée à grand frais bonne conscience et une respectabilité totalement imméritée. Québec Solidaire est le fruit de cette méfiance, qui ne lui fera jamais rejoindre un vaste électorat. Même les plus grands succès des travaillistes du N.P.D. ne sont rien de plus que de la poudre aux yeux.

La gauche ne fait pas fausse route. Mais elle traîne à notre égard une méfiance comme un boulet depuis si longtemps, qu’elle en est venue à croire que c’est cette méfiance qui la distingue des « ennemis du peuple ». Pourtant, ni le peuple québécois, et moins encore les indépendantistes, n’ont du goût pour les états voyous. Ce n’est pas ça le Rêve.

Il est encore temps que la Gauche allume…et devienne véritablement solidaire.

Le multiculturalisme, le canadien comme tous les autres, c’est la négation des peuples, de Nous comme de tous les autres.

Non mais…Mais c’est partout à travers le Canada que les nôtres, et cette fois par centaine de milliers,ont dû subir des interdictions et des restrictions relatives à leur identité canadienne-française. Nous n'avons pourtant jamais utilisé le langage que l'on utilise actuellement contre Nous.

Tous ceux-là qui sont à genoux, dans tout le spectre politique gauche-droit, ils voudraient bien que Nous nous agenouillions avec eux, comme des peureux, devant le dieu Immigration.

Tourner la page, passer à autre chose, se faire une vie, reprendre notre survivance devant ce que les lâches parmi Nous appellent une fatalité économique : si Nous les écoutions jusqu’aux détours de leurs démissions, Nous serions bien avisés de brûler nos drapeaux, à commencer par ce crucifix qui a été le premier étendard d’une formidable épopée française en Amérique, et jusqu’à cette vieille « guenille » qui constituerait maintenant notre drapeau, comme Nous l’avait d’ailleurs suggéré la plus lâche des lâches de Laval, pourtant ministre, pourtant prête à s’essuyer les pieds dessus.

Nous sommes bien plus que des entrepreneurs, des travailleurs et des consommateurs. Et Nous sommes bien plus que des parlant français : Nous sommes un peuple, amplement capable de s’occuper de toutes ses affaires. De toutes… cela incluant les affaires et les dieux de tous et chacun, de tous et chacun et chacune…

Le pays, c’est Nous.

Il n’y a pas que les caquistes qui sont nerveux. Françoise David, qui n’est surtout pas en reste en ce qui regarde la petite politique, doit bien flairer quelque chose. Elle doit se poser des questions quant à la solidité et la « solidarité » de son comté. C’est une chose, en effet, de poignarder le P.Q. dans le dos, et d’autant plus facile, mais lâche, que le gouvernement séparatiste honni est minoritaire, c’en est une autre de devoir l’affronter à visage découvert pour en découdre…

Il paraîtrait-rien n’est certain- que Jacques Parizeau serait à concocter une autre de ses dénonciations du gouvernement péquiste, cette fois relative à la Proposition d’une charte.

Si cela se matérialisait, une autre de ses séniles fanfaronnades, alors même que tout le West Island est littéralement monté à l’assaut de la démocratie québécoise et que pas un seul par là n’a jamais-jamais-jamais voté pour lui, ni ne votera d’ailleurs jamais-jamais-jamais pour aucun séparatiste comme lui, alors, et pour la première fois, je ne serais pas outré le moins du monde, j’espère même, plutôt, qu’un péquiste quelque part lui appliquerait l’exacte même médecine que celle que St-Pierre a appliqué récemment à Pauline Marois… Moi non plus pus capable…

Jacques Parizeau n’a pas appuyé le P.Q. lors de la dernière élection. On ne l’entend guère présentement sur un sujet qui divise tout le Québec et même nos ennemis, ce qui est une incontestable bonne nouvelle. Hélas! Jacques Parizeau est un de ces « amis » qui rumine pour absolument rien sur une défaite péquiste, comme si tout l’électorat péquiste était aussi captif que l’électorat du West Island, et pourrait conséquemment se retourner en bloc vers O.N.

Nous-Nous-ne sommes pas comme le West Island. Nous ne sommes pas dans l’ethnicité, Nous peinons à simplement prendre la mesure de ce qu’est la neutralité de l’État.

Si le P.Q. faisait cela (appliquer la méthode St-Pierre à l’endroit de Jacques Parizeau), je crois qu’il pourrait aller en élection le cœur tranquille, ce qui serait bien différent que d’y aller avec des poignards plantés dans le dos…