Pour consulter le sondage au complet (PDF)
Alec Castonguay - La volonté du gouvernement Charest d'imposer un programme intensif d'anglais en 6e année du primaire d'ici cinq ans est bien reçue par les Québécois, selon un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir. Par contre, le bilinguisme pour tous présente des risques à la préservation du français au Québec à long terme, et la vigilance est de mise, soutient un francophone sur trois.
Enseigner l'anglais de manière intensive à la fin du primaire était l'un des éléments-clés du dernier discours inaugural du gouvernement. Un débat a suivi sur la pertinence de forcer le bilinguisme dans une société francophone entourée d'une mer d'anglophones. Où se situe la population dans ce débat?
Léger Marketing a posé une question simple: «Êtes-vous pour ou contre?» À 69 %, les Québécois répondent qu'ils sont en faveur d'une telle initiative du gouvernement, alors que 26 % s'y opposent. Près de 5 % ne savent pas ou ont refusé de répondre. L'appui est presque identique chez les francophones et chez les anglophones.
«La majorité est claire, on sent que les gens reçoivent bien le plan du gouvernement», affirme le vice-président de Léger Marketing, Christian Bourque.
Est-ce que le bilinguisme est un avantage pour la société? Près de 80 % des personnes sondées ont répondu par l'affirmative, alors que 15 % pensent que non. «Les Québécois souhaitent une province prospère où tout le monde a une chance égale à celle des autres Nord-Américains. Et dans la tête des gens, ça passe par le bilinguisme», dit M. Bourque.
Un certain risque
Néanmoins, le bilinguisme «mur à mur» d'un Québec français en Amérique du Nord présente des risques aux yeux de plusieurs Québécois francophones, selon le sondage. La question était: «Est-ce que le bilinguisme de tous les Québécois serait un risque pour la préservation du français au Québec?» Près de 63 % estiment que non, mais une forte minorité, à 31 %, juge qu'il y a un risque.
Lorsqu'on analyse les résultats en profondeur, on constate que 34 % des francophones et 18 % des anglophones pensent que le bilinguisme généralisé présente un risque pour la préservation du français au Québec.
Selon Christian Bourque, il y a une peur sous-jacente qu'une population parfaitement bilingue consomme davantage la culture américaine au détriment de celle du Québec, effilochant d'autant le lien social entre Québécois. «Quand on divise par région, on se rend compte que la crainte, ceux qui affirment y voir un risque, est plus forte à l'extérieur de Montréal, dans des endroits où l'anglais est plus faible ou inexistant. Il y a une peur d'une anglicisation difficile à contrôler», dit-il, ajoutant qu'à Montréal, la crainte provient surtout du fait que les immigrants choisissent l'anglais comme deuxième langue, plutôt que le français. «Les Québécois souhaitent que les allophones choisissent le français pour devenir bilingues, pas l'anglais.»
Plus de détails sur les résultats, les questions et la méthodologie dans le document PDF. Le coup de sonde a été mené du 7 au 10 mars auprès de 1005 personnes. Un échantillon probabiliste de la même taille présente une marge d'erreur de 3,1 %. Le sondage Internet a été réalisé selon une méthodologie fiable et éprouvée. Les données ont été pondérées selon l'âge, le sexe, la langue maternelle, le degré de scolarité et la composition du foyer.
Sondage Léger Marketing-Le Devoir
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