Charest est allé en Europe à des fins de démonstration. En se montrant en train de discuter de mondialisation et de globalisation avec le premeir ministre français puis avec le représentant de la Bavière, il voulait prêcher pour l'autonomie des Etats non souverains.
Le minsitre -président bavarois lui a répondu qu'il lui était impossible de conclure une entente sur la reconnaissance mutuelle des compétences avec le Québec. Ce fut un couac après que le premier ministre français ait affirmé que ça lui plairait bien de voir un délégué du Québec sous le chapeau des envoyés du Canada aux colloques, quasiment post-mortem, touchant les accords de Kyoto.
On ne sait pas si cela tournera à plus qu'à une patte de chaise dans une délégation canadienne. N'importe. Les fédéralistes ont tant tourné en dérision le goût des indépendantistes pour les ambassades, leurs rêvasseries d'avoir le fleudelysée sur des limousines.
On se souviendra en effet que le camp fédéraliste prétendait lors du premier référendum que l'intermédiaire du Fédéral était nécessaire à notre rayonnement international. Ce grand pays jouissait d'une crédibilité que n'aurait jamais notre "Etat ethnocentrique", comme le dit si bien Michael Ignatieff. À présent, Charest juge que le point de vue québécois ne sert pas de référence au Canada, pire pays du G8 dans l'épineux dossier de l'émission des gazs à effet de serre selon une étude.
Pour la première fois de sa vie, et Charest est quinquagénaire, le premier ministre québécois ne semble plus si content que le Canada ne parle que d'une seule voix. Il essaie de rallier des structures intermédiaires, des paliers gouvernementaux. Son grand rêve serait de prouver que le Québec, bonne structure intermédiaire a créé une sorte de solidarité avec d'autres intermédiaires pour demander aux pays reconnus d'instituer une instance régulatrice en matière d'environnement et de transfert de la main-d'oeuvre.
Il semble que Jean Charest tienne absolument à démontrer que pour avoir de l'influence, mieux vaut être une structure intermédiaire qu'un pays reconnu. Quel dommage que le représentant de la Bavière n'ait pas pu parler de la fluidité de la main d'oeuvre avec lui.
Charest discute d'environnement avec des maires, des chefs de départements ou de provinces. L'obsession de Charest à solliciter des entrevues avec des paliers gouvernementaux étrangers subalternes visent à montrer que les décisions peuvent mûrir à bien des niveaux et que le cadre national étatique n'est pas le seul cadre des compromis.
Quand Charest se fait répondre comme en Bavière par un ministre que la question soulevée n'est pas de son ressort, il se félicite que ce soit du ressort du Québec.
Charest y voit la preuve de l'énorme pouvoir du Québec à son niveau de simple palier gouvernemental. Le Québec a tellement de pouvoirs que le voilà paré des attributs du progrès environnemental planétaire, de la modernité en marche, des échanges de main-d'oeuvre contre tous les chauvinismes villageois.
Oui, Charest est reçu pour dire qu'il n'y a pas d'autres politiques possibles que celle de la protection de la planète. On l'écoute dans les mairies et les départements européens disserter sur la certification des maîtres, des médecins, des technophiles. Ses visites veulent nous convaincre que les Etats non souverains peuvent avoir aussi bien une politique internationale qu'un Etat souverain.
André Savard
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