Un nouveau cycle politique

Commencer « quelque chose » de grand !

Commencer par le commencement...

Tribune libre

Depuis que P.K.P. est le nouveau chef du P.Q. personne ne peut douter de la ferveur du P.Q. de faire le Pays. Il serait grand temps que ceux d’O.N. se rallient au P.Q. tout simplement, si évidemment la réalité garde ses droits, et que ces indépendantistes ne décident pas plutôt que, dorénavant, ils marcheront sur la tête.

Devant si peu de pertinence-- O.N. ne représente aucun électorat dont on pourrait voir que ce parti émergera des limbes—c’est la loyauté elle-même à la Cause de ses dirigeants qui pourrait être remise en question, de même façon par ailleurs que la loyauté indépendantiste de l’état-major de Q.S. est pour le moins questionnable.

Car souhaiter du P.Q., pire, exiger du P.Q. qu’il se commette en faveur de la tenue rapide d’un référendum à la suite de l’élection qui le porterait au pouvoir, c’est l’équivalent de s’attendre du P.Q. qu’il fasse une élection référendaire. Cela révèle de la bravoure, certes, mais aussi du plus élémentaire manque de réalisme politique : le P.Q. courrait à vitesse grand V en direction du Mur. À ce qu’on sache, P.K.P. n’est pas venu en politique pour entreprendre une carrière de loser.

Depuis que le gouvernement Marois a subi la défaite aux mains (sales) du parti le plus corrompu de l’histoire (cela sans même compter les deux retentissantes défaites du Bloc) précisément parce que les libéraux en ont fait une de ces satanées « élection référendaire », (en accusant simplement le gouvernement sortant de préparer un référendum), il devrait être évident que si le P.Q. de P.K.P. s’engageait dans la voie promue par O.N., P.K.P. lui-même perdrait rapidement, au nom d’une fable, la cohésion indépendantiste, il perdrait lui-même le peu de crédibilité qui reste à son parti auprès de l’électorat.

Sur le chemin de l’Histoire, vaut mieux un p’tit caillou dans son soulier que pas de soulier du tout… Clairement, ce n’est pas l’électorat d’O.N. que le P.Q. doit convoiter- advenant un hypothétique référendum, cet électorat serait acquis au Pays de toute façon- c’est celui de la C.A.Q. que le P.Q. ferait mieux de zieuter, précisément là où Nous sommes en grand nombre, à supposer, évidemment, que le P.Q. et P.K.P. lui-même convoitent « autre chose » que la notoriété et les victoires morales, ce qui est vraisemblable.

Ce qui est proprement invraisemblable, et même farfelu, c’est la posture égocentrique des dirigeants d’O.N. en particulier qui semblent s’imaginer que l’Avenir leur appartient. Devraient plutôt réaliser que, le Québec étant bloqué, toutes les conditions politiques sont réunies pour que ce soit plutôt l’avenir de la gang à Couillard qui dure longtemps, et même dure très-très longtemps.

Le défi de P.K.P n’est pas tant le ralliement que la cohésion des indépendantistes, en particulier la mise sur la touche des quelques losers qui font carrière, ou qui voudraient en entreprendre une… ces losers qui encombrent le chemin et qui ralentissent la Marche de l’indépendance. À cet égard, aussi bien à Q.S. qu’à O.N., les plus losers, de même qu’au P.Q. lui-même, le moins loser des « partis frères », chacun des partis indépendantistes compte sa bonne part de traîneux et de traîneaux, au mieux capables de se dépêcher lentement lorsque le temps presse, emberlificotés serrés qu’ils sont dans une multitude de mini-projets citoyens de mini-sociétés citoyennes.

Comme si Nous n’étions pas un seul Peuple ni une seule Nation…

Pour le dire dans une comme dans mille : ni Pierre Bourgault, ni Andrée Ferretti, ni bien d’autres aussi, ne renoncèrent jamais-jamais il y a longtemps, ni à ce qu’ils étaient, des indépendantistes, non plus qu’à leur droit de parole. Mais ces deux-là en particulier avaient chacun à leur façon cette qualité rare : le réalisme politique, sans lequel la bravoure et l’entêtement deviennent bravade et fanfaronnade. Ceux du R.I.N. furent de loin les plus durs et les plus braves, de fait ceux-là à qui il fut le plus demandé. Ils sont moins nombreux maintenant, mais encore parmi les plus pugnaces. À ceux d’O.N. et de Q.S. d’y voir ce qu’il y a à voir, et se raccorder eux aussi maintenant à « quelque chose » de grand.


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5 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    3 novembre 2015

    @ François Ricard et James A. Wilkins
    Est-ce que les gangs à Couillard et Trudeau, la même gang, la gang que j’appelle souvent le West Island, précisément parce que ce sont sur les intérêts financiers d’une p’tite gang ( Radio vous savez quoi et Power vous savez quoi) qui peuvent compter sur les votes ethniques au Québec, en particulier sur ceux du West Island, est-ce que toute cette gang anti-Indépendance du Québec, tous ces parlementaires élus, anti-Indépendance du Québec, les entendez-vous constamment déclarer que ce serait une bonne chose que la province de Québec se rallie à la « nouvelle constitution » canadienne ?
    Pas souvent. Et pourtant...
    Voyez-vous, (voyez-vous?), ils se préparent lentement. Tant qu’ils ont le pouvoir, ils sont prémunis contre l’Indépendance. Il ne leur est jamais-jamais venu à l’idée, pas une clisse de fois, cela ne leur est jamais passé par la tête que le pouvoir provincial était un pouvoir de merde, et que ce serait sans conséquence de s’en aller drette dans le Mur en élection. Les libéraux de Couillard ont-ils fait la dernière élection sur l’Austérité ? Trudeau n’a-t-il pas pris les bonnes distances à l’égard de l’Austérité ?
    Ces pas-bons semblent mieux savoir que nous, hélas, comment gagner des élections et surtout, SURTOUT après, faire ce qu’il y a faire avec le pouvoir pour retourner l’opinion publique.
    Le mot référendum est devenu lui-même un repoussoir. On peut le déplorer du matin au soir¹, certes, mais il y a mieux à faire. « À faire »…avec le Pouvoir.
    Le retour en arrière consiste à penser que nous pourrions reprendre ce qui n’a pas marché et obtenir des résultats différents. De ce point de vue attardé-car c’est un point de vue « attardé »- les conditions sont maintenant moins bonnes qu’elles ne l’étaient en 1995. Suis surtout d’avis qu’en Politique, la menace (du Pouvoir) est autrement plus conséquente et efficace qu’un programme politique, qui ne vaut pas plus que le papier sur lequel il est écrit. Pas besoin de gomme baloune ni du grand Bouboule pour comprendre cela…
    @Pierre Yves Dubreuil
    D’accord avec vous. Plutôt qu’une vieille carte toute raturée et pas fiable pour deux sous, une boussole…ce qui est le flair politique.
    ¹ je le déplore aussi.



  • James A. Wilkins Répondre

    2 novembre 2015

    Totalement d'accord avec vous Monsieur Ricard. Va falloir finir par dire oui à quelque chose et assumer pleinement notre choix. Se donner des attributs d'un état avec un coffre d'outil provincial nous amène à la faillite. La stratégie du choix et ça presse. Moi je suis confiant de la réponse pour un Oui au Québec.

  • Pierre Cloutier Répondre

    2 novembre 2015

    Bon ça recommence. Haché a acheté une boule de cristal chez Canadian Tire et prédit la défaite du PQ si ce dernier met le cap sur l'indépendance. C'est le retour en arrière, partie II, la veille rengaine hyper usée de l'étapisme à Claude Morin, de l'affirmation nationale à la Pierre-Marc Johnson, de l'attente des conditions gagnantes de Lucien Bouchard, de la feuille de route provinciale d'André Boisclair, de l'hypocrite "gouvernance souverainiste" de Pauline Marois et de la "défense des intérêts du Québec" qui a coûté la cuisante défaite du Bloc. Et Haché nous remet cela. Une vieille soupe à l'ancienne servie à la moderne. Si on fait ce que vous dites, monsieur Canadian Tire, les québécois vont nous haîr encore plus et c'en sera fait du PQ. Est-ce là votre objectif dans le fond? Décourager les militants, saper leur moral, fuckailler avec le puck avant d'aller s'écraser sur la bande comme Marois l'a fait? Pénible. La bonne vieille pensée électoraliste de la petite politique professionnelle partisane de merde qui va finir par écoeurer tous les militants. Basta. On vous a supporté pendant les 10 dernières années. On va pas remettre cela encore une fois. On n'est pas maso. Vous n'auriez-pas le goût, par hasard, de prendre votre retraite comme commentateur et vous consacrer uniquement à la culture de vos légumes ou de lire des romans de science-fiction?

  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    2 novembre 2015

    bonjour.
    ON ne sera pas un problème. Ce sont des patriotes. Ils sont jeunes, mais assez intelligents pour reconnaitre que le référendum ne sera pas ce qui fera le pays ou non.
    Nous avons besoins d'abord d'institutions, de regroupements qui garantissent l'intégrité de la nation d'abord. Nous avons la base d'un état souverain, mais il manque encore plusieurs institutions nationales (par exemple une banque centrale).
    L'indépendance est une randonnée, un voyage, pas un souhait ou une commande. Il faut donc une équipe prêt à l'imprévisible, avec une vision, une discipline, quitte à perdre le pouvoir en 2018.
    Je ne crois pas à cohésion avec la CAQ ou QS, car ces partis, selon moi n'ont aucun avenir quelqu'il soit. S'ils existent, c'est par effondrement de la ferveur souverainiste et pas plus. Ils occupent le terrain laissé vacant.
    Don on risque de voir BEAUCOUP de changement en route vers l'indépendance.
    Dans cette optique la venue de PKP en est un bel exemple de "gars qui fit pas" dans le lot.
    j'espère en voir d'autres survenir.

  • François Ricard Répondre

    2 novembre 2015

    Pourquoi ne pas confronter les Québécois avec le véritable choix qu'ils doivent faire?
    Plutôt que de dire «oui» ou «non» au seul projet d’indépendance, ne serait-il pas préférable de placer les Québécois devant les deux seules options réalistes et concrètes: l’indépendance ou la fédération ? La question pourrait être libellée ainsi:» Voulez-vous que l’Assemblée nationale proclame la souveraineté du Québec ou proclame son adhésion à la fédération canadienne?»