La confédération canadienne de 1867 devait établir un pacte entre deux nations; les Canadiens-français et les Canadiens-anglais. Or, ce pacte n’a jamais existé. Dès le départ, la situation politique confère un avantage marqué au groupe anglo-saxon; 3 provinces à majorité anglophone, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et une seule province francophone le Québec. La chambre des communes compte alors 180 députés; 82 de l’Ontario, 64 du Québec, 19 de la Nouvelle-Écosse et 15 du Nouveau-Brunswick. À cette époque, le Québec compose environ le tiers de la population canadienne soit environ 1,1 millions d’habitants sur près de 3,5 millions de Canadiens au total. Cependant, les Canadiens-français avec le tiers de la population ne contrôlent qu’un parlement provincial sur 4 et sont déjà minoritaires au parlement fédéral.
Aujourd’hui, les Canadiens-français devenus Québécois par la force des choses ne contrôlent qu’un parlement provincial sur 10 et ne comptent que 75 députés à la chambre des communes sur 308. On pourrait croire que cette situation est normale d’un point de vue démographique, les Québécois ne forment même pas 25 % de la population canadienne; environ 7,7 millions d’habitants sur un total de plus 34 millions de Canadiens. Par contre, d’un point de vue historique, on se rend bien compte que le pacte entre les deux nations n’a jamais existé et que la confédération n'a jamais eu un autre but que de diminuer le poids politique des francophones en Amérique. Et la situation pourrait devenir encore pire avec le projet de réforme électorale de Stephen Harper qui diminuerait encore davantage le poids relatif des députés québécois à la chambre des communes en augmentant le nombre des représentants des provinces de l’ouest.
Choisir ou mourir
Devant l’évolution de fédération canadienne, les Québécois ont un choix à faire. Ils peuvent décider de continuer à voir leur influence diminuer dans un pays qui n’est pas le leur jusqu’à la disparition de leur Nation ou choisir un autre État, le leur, le Québec, et en faire un pays où ils seront majoritaires, où ils pourront faire leurs propres lois, gérer leurs taxes et impôts comme ils l’entendent et agir sur la scène internationale en cessant d'être de simples spectateurs. Choisir l’indépendance est une décision normale qui va de soit lorsqu’un peuple a atteint une certaine maturité. Le Québec est rendu à cette étape; son économie est dynamique, sa culture florissante, son existence bien réelle. Le Québec à un territoire immense et riche, ce territoire à été conquis, aménagé et mis en valeur : reste maintenant à l’État-Nation du Québec à en prendre le plein contrôle par un acte politique.
L’Indépendance est un processus
L’indépendance c’est essentiellement trois choses comme M. Jacques Parizeau l'affirme depuis longtemps :
-Faire ses propres lois
-Gérer ses propres finances
-Signer ses propres traités internationaux
Pour l’instant, le Québec peut faire ses propres lois, mais le Canada et sa cour suprême se donne le droit de les défaire au besoin. Le Québec gère une partie insuffisante de ses finances, Ottawa accaparant le reste pour ses propres visées. Sur la scène internationale, le Québec est un observateur, c’est le gouvernement canadien qui parle en son nom, c'est Stephen Harper pour le compte des compagnies pétrolières qui parle en notre nom.
Pour passer d’un statut de province inféodée au pouvoir central d’Ottawa à celui d’État indépendant, le Québec doit, morceau par morceau, créer ou arracher chacun des leviers et pouvoirs qui lui font défaut. Ce passage de province à pays ne se fera pas en un instant, en une soirée, en un moment magique ponctuel. Il n’y aura pas de grand soir, il n’y aura pas de triomphe instantané, ni de passage par la grande porte. L’indépendance est un processus, une lutte politique entre un État et un autre, un effort de longue haleine. L'indépendance, ce n’est pas un vote, ce n’est pas un moment précis, c'est une décision que l'on maintient dans le temps et qui dicte nos actions.
Le référendum et l’ordre constitutionnel canadian
Avant le référendum de 1980, l’État québécois menait une lutte tout à fait normale à l’État canadien. Dans une situation où le Québec est inféodé au pouvoir central d’Ottawa, il allait de soi que le gouvernement du Québec se batte pour plus de pouvoirs, plus de moyens afin de mieux servir sa population nationale. De Mercier à Lesage, de Duplessis à Johnson, les premiers ministres québécois confrontaient le gouvernement canadien pour améliorer les capacités et moyens de leur propre gouvernement. Or, à partir de la défaite référendaire de 1980 et du rapatriement de la constitution de 1982, Québec cesse de mener sa lutte traditionnelle pour plus d’autonomie, Québec cesse sa marche historique vers l’indépendance.
Désormais, le gouvernement du Québec se contentera de gérer la province selon le cadre et les moyens consentis par Ottawa et sa constitution, bien que nous n’en soyons pas signataires. Pour reprendre la lutte, il nous faudra désormais non seulement être élus, il nous faudra dorénavant une double victoire, celle du référendum en plus.
Pourquoi cette idée de référendum? Pour rendre le tout plus démocratique (sic)? Prendre des engagements électoraux, être élus sur cette base et réaliser son programme électoral, n’est-ce pas ça la démocratie, n’est-ce pas ça la nature de notre régime parlementaire.
Être élus pour reprendre la lutte
Élection après élection, l’option du statut quo est offerte aux Québécois, lors de chaque campagne électorale provinciale, les Québécois peuvent faire le choix du Canada dans sa forme actuelle, ils n’ont qu’à voter pour le Parti Libéral du Québec. Lors des campagnes à venir, l’autre option doit être offerte, celle de reprendre la marche vers l’indépendance, l’option de la lutte politique pour plus de pouvoirs et de moyens pour le Québec.
L’indépendance est un processus, ça ne se fait pas en un instant. Il s’agit de prendre l’État québécois sous sa forme actuelle et d’y greffer ce qui lui manque pour être un État indépendant. Il faut donc dresser une liste des gains à faire, des institutions à créer, des lois à adopter. Il faut transposer le tout en plate-forme électorale et se faire élire avec le mandat de réaliser nos engagements. Une fois élus, il faut respecter nos engagements. Au bout du mandat, le peuple jugera de notre action. S’il est satisfait des gains, des nouveaux pouvoirs et moyens de l’État québécois, il nous reportera au pouvoir et le processus se poursuivra. S’il est mécontent, il n’aura qu’à voter pour un parti qui proposera des reculs, moins de pouvoirs, moins de moyens, moins de liberté.
En politique les choses peuvent se faire et se défaire, c’est ainsi…
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