COVID-19: un retard de l’aide fédérale?

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Pouvoir de dépenser : il ne faut pas laisser le champ libre à Trudeau


OTTAWA – L’adoption rapide des mesures économiques d’urgence de 82 milliards $ promises par le gouvernement Trudeau pour répondre à la crise de la COVID-19 était retardée, mardi, aux Communes, laissant donc dans l’incertitude les milliers de travailleurs et entreprises qui attendent de l’aide du fédéral.  


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Un désaccord subsistait entre libéraux et conservateurs, sur la portée du projet de loi permettant de lancer officiellement les programmes d'aide.  


Les députés de chaque parti politique ont voté en faveur d'une prolongation des travaux parlementaires, mardi soir, puisque la Chambre devait ajourner à 18 h 30.  


Des sources ont toutefois précisé qu’aucune entente n’avait été conclue pour permettre l’adoption du plan d'aide de 82 milliards $.  


«Les Canadiens ont besoin d’aide pour passer au travers de la crise. Rapidement», a insisté sur Twitter le leader parlementaire du gouvernement Trudeau, Pablo Rodriguez.  


Celui-ci tentait de s’entendre avec les conservateurs sur la teneur du projet de loi à déposer en Chambre pour lancer officiellement les programmes d'aide aux travailleurs et entrepreneurs touchés par la pandémie. Un groupe restreint de députés à recommencé à siéger, mardi midi, mais les travaux parlementaires ont aussitôt été suspendus pour laisser plus de temps aux négociations.  


En fin d’après-midi, tant les conservateurs que les libéraux avaient espoir de parvenir à une entente d’ici la fin de la journée de mardi.  


Lundi soir, on a appris que les libéraux proposaient, dans une ébauche du projet de loi, d’accorder au conseil des ministres le pouvoir de faire des dépenses sans obtenir l’approbation des parlementaires. On souhaitait aussi que M. Morneau puisse réduire ou augmenter les impôts sans obtenir l’aval des partis d’opposition, et ce, jusqu’en décembre 2021.  


Ces dispositions ont soulevé l’ire des conservateurs, qui refusent d’accorder leurs appuis nécessaires pour une adoption prompte du projet de loi.  


Dans les rangs de l’opposition officielle, on voudrait que le projet de loi ne s’en tienne qu’aux mesures annoncées la semaine dernière, totalisant 82 milliards $ et que les questions de pouvoirs exceptionnels soient traitées séparément. Un élément de discorde a été retiré par les libéraux, mais d’autres demeuraient.  


«Plusieurs aspects de la mesure législative du gouvernement sont antidémocratiques et en annuler un seul ne règle pas le problème», a déploré le chef conservateur Andrew Scheer.  


De leur côté, les bloquistes étaient prêts à donner leur aval si les pouvoirs extraordinaires au conseil des ministres n'étaient accordés que jusqu’au 30 septembre prochain, plutôt que jusqu’en décembre 2021.  








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«On avait rassemblé quelque chose qui laissait une certaine latitude au gouvernement, mais qui n’était pas du tout un chèque en blanc», a expliqué à TVA Nouvelles le chef bloquiste Yves-François Blanchet.  


Or, même avec cette concession, les conservateurs ne seraient pas prêts à donner leur appui, selon les dires de M. Blanchet.  


Mardi matin, M. Trudeau a tenté d’apaiser les craintes en faisant un plaidoyer à la défense des institutions parlementaires.  


«On a besoin de faire fonctionner notre démocratie de la bonne façon même dans des situations extrêmes», a-t-il dit dans son point de presse quotidien à sa résidence de Rideau Cottage.  


«Je crois en nos institutions démocratiques. Chacun de nous au Parlement doit travailler ensemble et les Canadiens doivent nous voir faire cela», a-t-il ajouté.  


-Avec la collaboration de Raymond Filion et Guillaume St-Pierre




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