En ne s’adressant pas au bon électorat, en courant tout à fait inutilement après l’électorat so-so-- peu nombreux, progressiste mais dénationalisé, et même, dans une certaine mesure anti-québécois, cette partie du West Island progressiste trouvant refuge auprès de Q.S. -- le P.Q. a laissé tout un flanc ouvert et vulnérable à toutes les manœuvres fédéralistes : à commencer par celle du piètre Couillard, reprise et amplifiée jusqu’à la démesure par la propagande des médias, qui consiste à tout nier des doléances indépendantistes et même du bon sens le plus élémentaire.
Le Québec n’a pas de Problème, selon Couillard, il n’a que des faux-problèmes.
Ce traître est assez prétentieux pour ajouter que s’il en reste un seul problème au Québec, c’est l’existence même du P.Q. qui s’amuse depuis 40 ans à créer des solutions aux faux-problèmes qu’il s’invente.
Non mais, ce Couillard, faut-il qu’il soit plein de vous savez quoi !
Comme les indépendantistes n’ont jamais, mais alors JAMAIS, bien perçu les signaux provenant de cette partie du Nous, en particulier ces nationalistes mous qui se refuseraient encore, parait-il, à la liberté, mais qui pourraient cependant vouloir de l’Indépendance à la seule condition qu’il n’y ait pas de brasse-camarade ( un référendum étant perçu à tort ou à raison comme du brasse-camarade) la présente campagne électorale du P.Q. est en porte-à-faux et peine à traîner un immense boulet dont le parti croyait s’être débarrassé. Le P.Q. a laissé filer puis dériver une partie substantielle de cet électorat souche, pourtant accessible, en direction des rouges, parce qu’essentiellement, cette partie de l’électorat préfère rêver et s’imaginer que tout va bien, ce qui est faux, à la possibilité présentée par les rouges que tout pourrait aller tellement plus mal avec le P.Q. et son maudit référendum, ce qui est une fausseté véhiculée à vitesse grand V par la propagande des médias.
Les stratèges péquistes ont échappé le ballon. Ils auront fort à faire pour le recouvrer s’ils ne s’avouent pas d’abord qu’ils l’ont échappé. Il reste très peu de temps à la partie…
La simple proposition d’un livre blanc aurait très bien pu être présentée par le gouvernement péquiste APRÈS son élection. Il n’y avait aucune urgence sur ce front. Sa présentation AVANT ne pouvait rien apporter en comparaison des « intentions » possibles qu’elle pouvait faire fuir, et qui ont fui effectivement. Titiller les soupçons de l’électorat à l’effet que le P.Q. tramait quelque chose de pas net- livre blanc ou noir, c’est du pareil au même dans une campagne électorale- cela n’était pas et n’est jamais une très bonne idée. Ce mauvais timing fut habilement et facilement exploité par les rouges et la propagande des médias lorsque P.K.P est venu confirmer tous les soupçons entretenus par les pourris, surtout les médias pourris, qui avaient déjà instillé une grande dose de peur et de méfiance dans la campagne. Dès lors, il a été facile aux médias de « fixer » eux-mêmes l’électorat dès la première semaine de campagne, longtemps avant que la C.A.Q. et le P.Q. et même le P.L.Q. n’aient même lancé leurs premières publicités télévisées. Je l’écris comme je le pense : cette proposition d’un livre blanc équivalait à rien de moins que de courir après sa queue.
Et cela contraint maintenant le P.Q. à faire du souverainisme de rattrapage : passer son temps à dire qu’il n’y en aura pas de référendum, lui pourtant, eh oui, lui pourtant dont la démarche constituait la plus grande menace jamais lancée au fédéralisme canadien.
En effet, la force de la gouvernance souverainiste n’avait jamais reposé sur la tenue éventuelle d’un référendum. Elle reposait sur la mainmise préalable de l’État provincial, le seul accessible. Pauline Marois n’a d’ailleurs jamais cessé d’affirmer qu’elle ne ferait pas de stratégie ouverte aux yeux et oreilles de nos ennemis. À deux semaines du scrutin, le P.Q. et tous les indépendantistes se retrouvent dans une situation difficile et même précaire.
Au diable donc, une bonne fois, le référendum et tous les Parizeau-braillards du Québec ! Me semble que les élections et les sondages commencent à indiquer depuis 1995 ce qui ressemble à une tendance lourde, historique, assez claire merci ! Il n’y a plus que ceux d’O.N. qui n’ont pas encore compris. Mais ils ne sont pas nombreux.
Le P.Q. n’a plus rien à perdre. Qu’il se débarrasse de ce boulet que ses faux amis et ses vrais ennemis lui attachent au pied, et qui l’empêche de progresser. Ce n’est pas cher payé si c’est le prix à consentir pour rapatrier une partie incontournable du Nous, si minime soit-elle. Là, maintenant, le temps commence à manquer…Le plus vite le P.Q. va s’y appliquer, le plus vite il va se mettre à minimiser ses pertes et qui sait…
De toutes les façons qu’on regarde la campagne électorale et l’état de notre famille politique, la question se pose : y-a-t-il encore des indépendantistes assez inconscients pour croire qu’advenant une incroyable remontée et une improbable majorité péquiste à ce stade-ci de la campagne, l’Indépendance ne serait plus à porté de main simplement parce le P.Q. ne voudrait plus faire de référendum dans un prochain mandat ? Croire à pareille sornette et gosser là dessus, la nécessité d’un référendum au plus sacrant, c’est répéter ce que les perroquets répètent sans succès depuis 40 ans, en fait le plus sûr moyen de saccager l’avenir comme il ont saccagé le passé, et contribuer sciemment, j’insiste sur sciemment, contribuer sciemment à la stratégie de Couillard, le plus que plein de vous savez quoi déjà.
C’est à Pauline Marois, et elle seule, de prendre le leadership qu’il faut. C’est la seule capitaine du Navire. Elle était revenue au P.Q. avec cette idée qu’il fallait remiser le référendum. Elle avait raison. Qu’elle redise maintenant son fait une bonne fois.
Ça passe ou ça casse au P.Q. Mais cette hypothèque doit être levée, sinon les belles-mères vont enquiquiner l’électorat pour une autre ronde de 20 ans dans la plus splendide opposition.
S’il n’y a pas bientôt l’union sacrée de tous les indépendantistes, cette fois sans béquille ni référendum, je crains que nous formions malgré nous et pour longtemps l’équipe dont le nom nous a été affublé par nos ennemis et qui commence par la lettre L… Il reste deux semaines… j’ai beau chercher, et tous les lecteurs de Vigile peuvent chercher aussi : jamais la situation des indépendantistes n’est apparue aussi précaire, à court terme aussi bien qu’à long terme, quoi qu’on en dise…
Wake up P.Q.
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9 commentaires
Marcel Haché Répondre
25 mars 2014Salutations à tous ceux qui ont fait un commentaire. Je vous ai tous lu et relu.
Je suis facilement d’accord avec André Gignac. Une élection référendaire reste le seul moyen de forcer le jeu. Chaque fois qu’il est maintenant question de référendum, nous devrions remarquer, et puis admettre surtout, qu’il suffit aux ennemis de l’Indépendance d’agiter pareille avenue pour braquer une partie de l’électorat. Quant à moi, le ballon est crevé...Inutile de souffler dedans…
C’est sans crainte ni remord que Pauline Marois pourrait reconnaître que le référendum ne fait plus partie de l’arsenal péquiste pour un prochain mandat. Il est tard maintenant pour le faire, mais vaut mieux tard que jamais…
Il n’y a qu’un gouvernement majoritaire qui peut lancer une élection référendaire. Une… et puis une autre, puis une autre…Et priver ainsi nos ennemis de ce qui s’appelle la légitimité politique. C’est le seul langage que les institutions britanniques comprennent par ailleurs, elles qui n’entendent rien aux référendums, comme on l’a vu souvent, et qu’on le voit encore aujourd’hui même en Crimée, mais que Nous ne verrons pas de sitôt au Canada ni au Québec. Ma conviction.
Le référendum, ce n’est pas l’Indépendance. Pas plus d’ailleurs que le fédéralisme n’est le Canada… Pour parler net : dans la réalité (pas dans le Rève, ce qui est autre chose) les indépendantiste qui veulent naturellement faire l’Indépendance ne veulent pas briser le Canada, ils veulent d’abord faire échec ici au fédéralisme canadien. Ils y sont même contraints.
Si nous acceptions ces contraintes, nous comprendrions mieux cette partie de l’électorat parmi Nous qui reste attaché au Canada mais braqué, non pas contre l’Indépendance, mais contre une crise politique majeure. Majeure au plan intérieur si le référendum était perdant encore une fois, ou majeure à l’extérieur (au Canada) s’il était gagnant, ce qui est plus qu’improbable.
L’Indépendance passe par ce qui nous horripile le plus : le provincialisme. Québec est le seul état qui Nous reste. Et le P.Q., notre dernière chance, peut-être…
Pierre Cloutier Répondre
24 mars 2014Pauline a copié l'idée du livre blanc sur les indépendantistes écossais qui eux, en novembre 2013 ont publié un livre blanc de 467 pages sur L'INDÉPENDANCE DE L'ÉCOSSE intitulé : Scotland's Future. Pauline veut publier un livre blanc non pas sur l'indépendance du Québec, mais sur l'avenir du Québec où seront invités à s'exprimer les fédéralistes, Un genre de commission bicéphale fédéraliste-souverainiste Bélanger-Campeau qui a fini sur les tablettes. Nous prenez-vous pour des imbéciles finis ou des ignorants?
Pierre Cloutier
Gérald McNichols Tétreault Répondre
24 mars 2014Monsieur Haché, c'est vous qui écriviez il y a deux semaines "Le P.Q. a tout intérêt à faire baisser la fièvre que les fédéralistes rêvent de voir monter et atteindre son pic AVANT qu’il ne forme un gouvernement majoritaire. Ne pourrait-on pas remarquer que ce sont les fédéralistes qui rêvent d’une élection avec en arrière plan un autre référendum."
Et bien votre voeu s'est réalisé et la fièvre référendaire est retombée comme un soufflé et avec elle l'intérêt des Québécois pour le parti Québécois. En refusant d'assumer pleinement son intention de faire l'indépendance du Québec le PQ devient un parti comme les autres sans identité et voilà que QS lui ronge ses appuis en s'appuyant de façon opportuniste et intéressée sur l'idée de l'indépendance.
Quand on a peur de son ombre, qu'on est né pour diriger une province soumise on n'impressionne pas grand monde.
Archives de Vigile Répondre
24 mars 2014Le PQ est comme un chien qui se courre après la queue, pris dans l`engrenage de PKP Ils sont allés en election beaucoup trop rapidement. Le PQ était a son plus haut niveau dans les intentions de votes et maintenant ils ne peuvent pas faire mieux que descendre malheureusement.
Mme Marois n`est pas Margaret Thatcher et le controle lui a échappé.
Archives de Vigile Répondre
24 mars 2014Monsieur Haché
C'est quoi votre solution pour faire advenir le pays du Québec? Après vous avoir lu, je suis toujours dans un grand flou; je me dis, il s'en va où lui? Du vrai patinage de politicien! Moi je le dis carrément sans détour, c'est l'élection référendaire et vous, c'est quoi? Tant qu'au livre blanc que Marois propose; ce livre est blanc depuis la fondation du PQ; il n'y a rien dedans, les pages sont blanches! Ce parti n'a jamais parlé d'indépendance depuis sa création, pas surprenant que beaucoup de Québécois aient encore peur et qu'ils n'embarquent pas. Que de temps et d'énergie perdus! Il serait temps qu'on passe à autre chose, il me semble.
André Gignac 24/3/14
Archives de Vigile Répondre
24 mars 2014Est-il encore temps pour dire pas de référendum ?
Avouons que l'on peut-être effrayé par l'impréparation de l'équipe de Pauline Marois, pour l'ajout de PKP, la gestuelle sincère, mais désastreuse, immédiatement exploitée par le PLQ.
Francoise David qui a remercié pour le cadeau du PQ va t-elle avoir raison ?
Actuellement même si Pauline Marois peut assurer publiquement qu'elle ne fera pas de référendum, il est facile, pour l'opposition de mettre en relief les déclarations contradictoires, des uns et des autres, regagner la confiance d'un électorat flottant, indécis, appeuré, va être difficile.
La campagne électorale du PQ me fait penser a un bateau qui prend l'eau de toute part, et ou l'équipage court de trou en trou, tentant de contenir l'innondation, pendant que d'autres voies d'eau s'ouvrent ailleurs.
En face, le message est simple (simpliste, simplet ?), relayé massivement, une mécanique implacable, un roulement de tambour, sinistre, tous les jours, une presse qui a besoin de sang, pour vendre du papier.
référendum...référendum...référendum...référendum...
Finalement pour être réélu faudra t-il dire, pas de référendum, pas de charte, pas de livre blanc, des accomodements raisonnables ?
Sommes-nous comdamnés a un réalisme comptable ? La bonne gestion de l'état est-elle, maintenant, au Québec, un horizon indépassable ?
Archives de Vigile Répondre
24 mars 2014Le PQ est totalement dépendant des militants indépendantistes. Si Mme Marois a sorti de son chapeau ce livre blanc, c'est qu'elle sentait le besoin de rassurer les indépendantistes que le PQ a toujours à coeur le projet indépendantiste.
Parce que, sans ce livre blanc, on aurait de la misère à distinguer le PQ du PLQ dans cette campagne électorale. Tous deux visent à faire un docile gouvernement provincial sous la supervision et la tutelle d'Ottawa, comme le décrit si bien Jean-François Nadeau dans sa chronique de ce matin du Devoir.
De plus, ce livre blanc est destiné à passer au hachoir des fédéralistes. Le plan est de rédiger ce livre blanc, puis de le soumettre à une vaste consultation populaire où tous pourraient s'exprimer.
Je peux voir d'ici les Justin, Charest, Couillard, Pierre Moreau, Christian Paradis, Denis Lebel, etc... venir semer la confusion et la peur la plus totale dans ces consultations. Les québécois seront tellement mélangés qu'ils vont conclure que le projet souverainiste n'est vraiment pas assez clair
Fernand Durand Répondre
24 mars 2014Je suis aussi en colère pour le déclenchement hâtif des élections, on avait juste à continuer la bonne gestion et attendre, laisser le médiocre Couillard pourrir à la chefferie d’un PLQ amoché, attendre qu'on le congédie.
C'est évident que le journalisme est devenu un job de ''peddler'', c'est triste mais la complicité de ces pseudo journalistes qui orientent la manchette est à faire vomir et promouvoit le retour de la mafia au pouvoir, il ne faudrait pas oublier pourquoi le PLQ fut sorti aux dernières élections…
C’est pathétique.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
24 mars 2014La réponse de Pauline viendra-t-elle au prochain "débat"?
De son placard, Péladeau pourrait faire contrepoids à Gesca, par la voix de tribuns supérieurs à lui-même.
Et les scripteurs de Pauline pourraient suppléer à son ton trop facile à enterrer par le moulin à paroles déguisé en cul de marmotte.
Ils sont en guerre, rappelons-le, et à date, les gros canons n'ont même pas été distraits de voyages en Israël et en Ukraine. La souris qui couche avec l'éléphant doit user de ruse!