Dur dur la realpolitik

Mme Marois n'est pas Mme la Marquise

Tribune libre


Conforté dans l’idée que les souverainistes, non plus que les indépendantistes, n’arrivent jamais à s’entendre, l’électorat n’accorderait plus aucune valeur à une nouvelle chefferie péquiste, si tant il est peu vraisemblable que Mme Marois puisse « tirer élégamment sa révérence », comme le souhaite M. Le Hir. : un nouveau chef n’aurait pas le temps de s’imposer, quand bien même ce serait M. Duceppe, mais pourrait fournir bien malgré lui à la fois ET l’argument ET le temps nécessaire aux libéraux de se ressaisir et se réorganiser.
En langage de football, un quart-arrière peut vivre au premier et au deuxième quart avec des linemens qui discutent son choix de jeu jusque sur la ligne de mêlée. Mais au quatrième quart—et le Québec est au quatrième quart, le temps manque, le temps presse –c’est plutôt un triste spectacle à voir, à lire, que celui des coups les plus durs et les plus gratuits, proviennent régulièrement à Mme Marois du camp souverainiste lui-même. Le timing est pourtant indissociable de la politique. Les élections générales sont proches.
Mme Marois n’est pas Mme La Marquise. Elle est sur place, elle, et n’est pas distancée ni en retrait du combat. Elle est au front. Elle n’est pas « virtuelle », et L’Assemblée Nationale est tout à fait réelle.
Surtout, Mme Marois apparaît très digne dans ce bôôô Québec indigne. Et Charest, lui, qui Nous inflige son affligeante indignité, rend odieux à lui seul l’acharnement de M. Le Hir à l’égard de Mme Marois. C’est bien le droit de M. Le Hir de tirer sur tout ce qui bouge, et même sur le P.Q., qui bouge peu, trop peu à la vérité. Wake up P.Q. ! Mais je m’interroge. C’est bien mon droit aussi.
Qu’a-t-il donc à proposer, l’ex-ministre Richard Le Hir ?
Et puisqu’il ne croit pas à la venue de Force Québec, de quel « aggiornamento » nous prévient-il maintenant ? Celui avec la gauche peut-être ? C’est-à-dire souffler toujours plus fort dans le ballon crevé de la social-démocratie ?
Malheureusement, si c’était le cas, les électeurs susceptibles vouloir « souffler »plus fort dans ce ballon-là sont de moins en moins nombreux.
Allez savoir : c’est peut-être moins Mme Marois elle-même que la Marois sôôôciale-démocrassste qui serait « boudée » par l’électorat, la tendance lourde à l’encontre de la messagère révélant bien davantage être une tendance lourde à l’encontre du message lui-même. Car enfin, personne ne voit Québec Solidaire, plus à gauche, s’envoler dans les sondages ! Fa que…
Fa que Mme Marois est dans la realpolitik ! Dur dur, en effet, la realpolitik


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4 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    19 octobre 2010

    Ne vous méprenez pas Luc Potvin. Je suis social-démocrate. De gauche aussi. Mais la sôôôcial-démocrassstie existe aussi. C’est l’étatisme. Le tout à l’État.
    Le cœur est à gauche. Je sais. Et la gratuité toujours préférable. Je sais aussi. Mais si le service gratuit est mal rendu par l’État, ou même, parfois, pas rendu du tout, la gauche aurait tort de ne pas faire l’examen de la sôôcial-démocrassstie.
    Par ailleurs, je suis assez peu impressionné par le fait que les centrales syndicales exercent un leadership à l’encontre ou en faveur de quoi que ce soit. Comme bien des milieux affairistes—il y a là une méchante gang de têteux autour de l’argent public—les centrales syndicales sont au cœur de la sôôôcial-démocrassstie.
    Les « ennemis du peuple » ne sont pas tous à drette.

  • Marcel Haché Répondre

    19 octobre 2010

    M. Barberis-Gervais.
    Je suis venu à Vigile tout à fait par hasard. Ai été longtemps à penser qu’il n’était plus possible de surmonter la déroute de 95.J’ai reconnu tout de suite ici une certaine fidélité. Une fidélité certaine.
    Je traînais deux dettes très différentes envers deux femmes qui l’ignoraient. Mme Ferretti et Mme Marois. Je n’ai pas besoin d’expliquer. Depuis, je crois m’être « égalisé », comme on disait parfois, jadis, dans l’Est (de Montréal).
    Fa que…J’ai maintenant une dette envers Vigile.
    Je l’ sais. Et là, ben, hélas, le maintenant saint frère André ne me sera d’aucun secours. Je l’sais itou…

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2010

    Une manif a lieu à Montréal en ce lundi 18 octobre contre l'infâme loi 115 autorisant les écoles passerelles.
    Qui l'organise ? La SSJBM avec le soutien actif de tous les syndicats (CSN, FTQ, CSQ) ainsi que du PQ, du Bloc, du SPQ Libre et de QS.
    http://www.vigile.net/Manifestation-de-la-colere-contre
    Je cherche, je cherche et je cherche encore dans la liste le Conseil du Patronat du Québec (CPQ), l'Institut économique de Montréal (IEDM) ou même l'ADQ.
    Je cherche et je ne trouve pas. Sont pas là, ces champions du néolibéralisme. Ont-ils d'ailleurs déjà été là, ne serait-ce qu'une seule fois, pour la défense du français et de la loi 101 ?
    On sait bien : pour la plupart d'entre eux, vendre du pain ou vendre du «bread»... Pourvu que le «cash» rentre.
    C'est ça aussi la réalité, la realpolitik...
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2010

    Marcel,
    vous m'enlevez les mots de la bouche.
    Merci d'avoir exprimé à votre façon ce que j'ai voulu dire
    dans "le camp des nihilistes contre le camp Marois"
    (Vigile.net, 13 octobre 2010) qui était une sorte de
    cryptogramme qui m'a été imposé à cause de mes
    oppositions antérieures au diplômé de l'université
    de Barcelone.
    Je vois aussi qu'Ivan le Terrible fait maintenant partie du
    camp Marois. J'ai prié le frère André pour que cela arrive.
    Et bien cela est arrivé. C'est un autre miracle qu'on doit
    attribuer au saint frère André. N'oubliez pas que pour
    qu'il y ait miracle, la guérison doit avoir un caractère
    permanent...
    Robert Barberis-Gervais, 18 octobre 2010