Entente avec Uber: l'industrie du taxi prête à monter aux barricades

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«Une entente mafieuse»





L'industrie du taxi dénonce avec véhémence l'entente conclue par le gouvernement Couillard avec Uber et promet de bloquer les rues pour y faire obstacle.


«On ne pourra pas empêcher des actions. N'importe qui, qui voit son gagne-pain chuter de 25% à 30% réagirait (...) On ne se laissera pas faire», a promis, jeudi, Guy Chevrette, porte-parole du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCDIT). Une action en justice n'est pas exclue, l'industrie du taxi jugeant que le projet pilote avancé par le gouvernement et Uber est illégal.


«C'est un gouvernement à quatre pattes devant une multinationale véreuse, a rugi l'ex-ministre péquiste des Transports, en conférence de presse. C'est des voleurs, Uber ne respecte aucune entente, ils prennent l'argent et l'envoient dans les paradis fiscaux (...) Ça a pris trois ministres des Transports en 30 mois pour se faire baiser de la sorte.»


Guy Chevrette soutient que l'entente conclue tard mercredi ajoutera aux préjudices portés à l'industrie du taxi depuis l'arrivée d'Uber. La valeur des permis de taxi payés, en moyenne, 200 000 $ l'unité, a diminué d'au moins 15 % au cours des derniers mois et continuera de fondre comme neige au soleil. Des propriétaires de permis n'arrivent plus à les vendre, même réduits de 15% ou 20%, a-t-il signalé.


Le CPCDIT en a particulièrement contre l'abstention du gouvernement d'obliger les chauffeurs d'Uber à acheter des permis de taxi en plus de leur permettre de monter leurs tarifs jusqu'à 150% en cas de force majeure. Québec n'avait toujours pas fait connaître les détails de l'entente en fin de journée jeudi.


Guy Chevrette suggère au gouvernement de racheter les 8000 permis de taxi existants pour dédommager les chauffeurs. «L'industrie va se détériorer, les gens vont faire faillite», entrevoit-il.


«Carré rouge»


Propriétaire de trois permis de taxi à Québec, Nancy Drolet, promet de descendre dans la rue. «J'avais quatre permis, j'en ai trois dont un que je n'arrive pas à vendre. Il faut que je travaille pour rembourser les permis (...) C'est vraiement décourageant. Le gouvernement a négocié avec des illégaux. Il va créer des emplois avec Uber mais nous, on va s'en aller en faillite?


«Je suis rendue aux grands moyens, je vais être de toutes les manifestations, je vais faire comme les carrés rouges (manifestations étudiantes en 2012), j'espère que les gens vont sortir dans la rue, on ne se laissera pas faire», promet Mme Drolet.


QUELQUES RÉACTIONS


« C’est une entente mafieuse, un fiasco. On fera tout, mais alors tout, pour que M. Couillard, qui est censer faire respecter la loi et respecter ses citoyens, démissionne. On va travailler fort, fort, fort. »


— Fateh Sadi, chauffeur de taxi

« J’ai tout perdu. Il n’y en a pas un qui va s’avancer à acheter un permis de taxi demain matin. Je demande la démission claire et nette du premier ministre. Il joue avec les intérêts de 22 000 familles. »


— Mohamed, chauffeur de taxi

« Ma conciliation travail-famille, je la fais par Facetime. Je mets au défi M. Couillard de me donner le prix de mon sacrifice, mon permis de taxi, et je retourne dans mon pays, dès demain. »


— Nabil Fezza, chauffeur de taxi

« Le premier ministre vient de déclarer la guerre aux taxis. »


— Abdallah Homsy, président du RITQ


«Le gouvernement avait dit qu'il ne créerait pas deux catégories de chauffeurs de taxi et c'est exactement ce qu'il a fait (...) Une qui est obligée d'avoir des permis de taxi qui coûtent entre 150 000 $ et 200 000$ et Uber qui n'a pas besoin de permis de taxi.»


— Martine Ouellet


«On a averti Uber très clairement. Toute dérogation à l’entente sera immédiatement suivie de conséquences. Ce n’est pas dans leur intérêt à déroger à l’entente.»


— Philippe Couillard


  «On va faire l’expérimentation. Le Québec est capable d’expérimenter des choses. On a un cadre, on se donne un an pour le faire et le mesurer.»


— Laurent Lessard




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