Gilles Duceppe : le nouveau Lucien Bouchard de service?

Crise sociale - JJC le gouvernement par le chaos

11 juin 2012
Lucien Bouchard étant trop grassement payé par les promoteurs anglo-saxons de l’Ontario et de l’ouest canadien, s’hyperactivant à vendre les ressources naturelles du Québec à rabais, qui de mieux qu’un désœuvré « porteur d’eau », Gilles Duceppe en l’occurrence, pour prendre le relais du « sale boulot » de la négociation Charest/étudiants, laissée en plan par les vacanciers libéraux du pouvoir - et menacer, par la bande, la CLASSE d’un ton « job de bras », par la même occasion.
Je le sentais venir celui-là. Le fils tue parfois la grandeur du père, par nécessité mercantile et opportunisme affairiste.
Je pose la question : Duceppe sera-t-il du prochain « golden-party » des Desmarais? médaille du patriote canadien (on en est plus à un non-sens près) au cou!
Après avoir été le bouche-trou d’une parole muselée à Ottawa, jouant déjà l’aliéné médiateur-souteneur d’un bloc sans puzzle où blottir sa pièce, le voici, comme une cire jaune à la Johnson, en train d’en mettre plein les oreilles à ceux qui n’entendent depuis longtemps plus rien : vous savez ces regards pantois, langue pendante et air déterritorialisé, qui voient les casseroles passer sans s’imaginer que derrière elles un peuple, si peu-ple soit-il, marche vers un but : faire avancer le Québec démocratiquement et économiquement.
Gilles Duceppe, visiblement un « sans avenir » publiquement, démuni d’un retour au bercail radicalement imposé par l’électorat québécois tombé dans la mise en boîte du défunt crackerJack, pris entre les chaises à trois pattes des droites séparatistes, vient de commettre deux erreurs en une seule laconique intervention médiatique, maladroite pas à peu près, criant à l’alarme d’une négociation urgente : 1- exclure la CLASSE des négociations avec le gouvernement Charest ; 2- Affirmer radicalistement : « la CLASSE ne négocie pas, elle exige! ».
Les fautes de rhétorique fusent de toute part, de tous les partis « pris » ou flottants aussi, en ces temps de vive lumière à hauteur de bitume : toute une richesse en pauvretés répétées, à l’instar du trou noir dans lequel Charest Ploutocratie cherche à nous évacuer de la carte de notre différence, visant à nous diluer sans retour dans le grand pantoiscanadianisme imaginaire à la Harper.
Harper/Charest jouent de la souricière-matraque sur les deux joues festivalières du Québec, visant l’engouffrement monétaire et des endettements endémiques irrésorbables. Une application du modèle Grec de la faillite étatique, le retour à l’Antiquité pré-chrétiennoColombienne.
Duceppe dénonce ce qu’il met lui-même en pratique : il EXIGE l’exclusion d’une « CLASSE » d’étudiants représentant la moitié des grévistes, comme premier principe préalable de négociation.
Cette exclusion offensante et arbitraire, pour ne pas dire simplement illogique, reflète bien le jeu manipulatoire « majorité /minorité » faussement représentatif des choix citoyens et inhérent à notre système électoral, peu démocratique ou pas du tout.
Duceppe fait ainsi du mimétisme électoraliste, de l’élitisme : des étudiants valent mieux que d’autres comme citoyens. La CLASSE représente à ses yeux des citoyens de seconde zone, marginalisables du revers de la main.
Ils se souviendront sans doute, ces étudiants lucides plus que la moyenne québécoise, comme citoyens justement, de toutes ces bavures de condescendance irréfléchie, à n’en pas douter! Une forme de discrimination affichée ouvertement.
L’attitude sous-jacente au racisme, le rejet par particularisation d’un groupe à l’intérieur d’un même groupe, la ghettoïsation, a donc cours au Québec. Duceppe a un fameux mal de Bloc, un « blackoutblocage » inexplicable. Mais, contrairement au ghetto réel, Duceppe opère une minorisation d’une majorité : un ghetto fictionnel.
Assez tordue comme stratégie… de négociation, de gestion et de résolution de conflit. C’est l’échec évident. Monsieur Duceppe mériterait à être conseillé autrement que par les nouveaux adjoints de Charest, dans son aléatoire intrusion dans le conflit Charest/étudiants.
Il prescrit aussi la vérité comme appartenant à un seul camp, unilatéralement : « la CLASSE ne négocie pas, elle exige! », pourtant, cette intransigeance fut et demeure la position gouvernementale d’origine, depuis le départ du conflit Charest/Bachand /étudiants : la hausse de 75% des frais de scolarité est non négociable.

(...)

Et dernièrement, notre « baillonneur » de fonds Raymond Bachand, suite à la rupture des négociations avec les étudiants – rupture provoquée par Courchesne paillasson ( Duceppe est inapte à le reconnaître publiquement, par bâillon ou complicité ou conflit d’intérêt!?), a énoncé comme LE seul vrai premier ministre, celui de l’Argent au-dessus de Charest le valet-administro-fonctionnaire : « Tant que les étudiants voudront parler de la hausse des frais de scolarité, a-t-il dit à l’opposition officielle, il n’y aura pas de négociation! ».

Bachand, ne pouvant résister à sa pulsion d’arrogance coite, s’est démasqué lui-même : il ne négocie pas, il exige! Mais à la différence de la CLASSE, il fait semblant depuis le début, donc il a fait mentir les ministres de l’Éducation, l’une après l’autre. Beauchamp en fut peut-être exaspérée, poussée à la démission?
Monsieur Duceppe, non seulement ne fait pas ses classes, mais devrait se recycler à l’éducation permanente du Québec en marche, car, comme médiateur publique improvisé, choisir son camp ouvertement en faveur du gouvernement Charest, inattaquable à l’entendre, et devant les caméras de SRC, c’est de l’incompétence crasse.
Et crasse est bien le mot : ces « choses » vautours du passé qui s’incrustent politiquement et contractuellement en coulisse, qui couvent et profitent indéfiniment des maux dont le Québec est contaminé par le Haut, par la dérive des gouvernances de surface au service des banksters , alors qu’opérer une véritable cure de développement démocratique des institutions devient urgente, essentielle.
Finalement, de par cette attitude autoritariste et sectaire, épicée de la plate stratégie « diviser pour mieux régner », Duceppe n’a pas l’envergure provinciale d’un véritable leader politique, digne du pouvoir citoyen. Son retrait face à Pauline Marois est sans doute le signe de cette carence.
Au lieu de partis fermés, peut-être est-il temps de penser regroupements « ouverts » aux causes diverses et en terme de députés indépendants, des chargés de mission politiques, autonomes défenseurs des intérêts de la population.
Le mode de scrutin du système électoral québécois demeure oligarchique, favorisant les intérêts personnels de carriéristes.
Un représentant politique véritable ne se compte pas en bulletins de vote, mais en mandats citoyens menés d’aplomb et accomplis dans un délai court au sein de l’État. L’assemblée nationale et la rue devraient former un pont favorisant le passage de la majorité à l’expression, la volonté d’agir et l’audace de faire un pays avant-gardiste face à l’oppression mondiale galopante.
Le rôle des médias et le lapsus-vérité de Nadeau SRC télé
France Nadeau, aux nouvelles de SRC 18h (samedi 9 juin 2012) qui s’enfarge en voulant présenter Duceppe , l’appelant Gilles « Villeneuve » : ça n’a pas de Prix! Merveilleux lapsus, criant de vérités : un condensé de sens assurément involontaire! Comme si du « vrai », enfin, avait parlé, traversé l’écran, sorti du jeu politico-formatage.
Après tout, entre nous, avouons-le franchement, les médias écrits, mais plus encore télévisés, dits traditionnels, errent totalement et sont inaptes à un niveau minimal d’intelligence requise pour traiter ces événements de « crises » de manière objective, dynamique et surtout, ouvrante, questionnante, accueillante de facto.
Ces organes d’information ressemblent à des artéfacts fossiles d’ossements inarticulables, contrôlés par de décadents et arbitraires chefs de pupitre, une piètre image donnée de la population québécoise, un portrait moche de provincial profond, projetée aux yeux de la presse internationale.
Depuis le début des crises, car dire qu’elle n’est qu’étudiante ou qu’une est un détournement intéressé de réalité – ce que Duceppe laissait entendre réductivement à SRC télé, reflétant une conscience peu élevée, voire méprisante, face aux enjeux sociaux criés par la rue, pire encore, une vision strictement utilitariste, asservie à des fins ponctuelles du gouvernement en place.

La Crise est d’abord « Charest et Compagnies » vs la population (mais la population n’est pas que réactive, il y a insurgeance, du revendicatif, du pro-actif), et la neutralité médiatique, quoique virtuelle et normative, n’existe même plus : comme si la réalité d’une désinformation permanente devenait transparente, évidente à jamais. C’est du moins la perception d’aplaventrisme que tout ce monde servile nous donne à voir désormais.
L’intégration du conflit , dit étudiant, à l’intérieur d’une crise sociale généralisée, bien que déjà là depuis un bout de temps, est en train de s’opérer.
Et, c’est par l’intelligence stratégique étudiante elle-même que cette intégration se réalise actuellement, car, les étudiants, derrière la hausse des frais de scolarité, avaient saisi dès le début de la grève que les intérêts socio-économiques de tous les québécois étaient un seul et même tout soulevé par la hausse indiscutable des frais de scolarité. Plus que les adultes réactionnaires de la majorité silencieuse, les étudiants ont le sens intergénérationel éveillé, en praxis sociale pour ainsi dire.
Les coffres de l’État, ouverts aux rapaces financiers d’un côté et fermés (ou prétendus vides) de l’autre pour l’utilisateur payeur, c’est encore le clivage inversé par le haut, le même tableau d’une Crise inavouée et accrue: une majorité de citoyens aux mains des Droits outranciers d’une minorité silencieusement agissante contre la population et son développement sur tous les plans.
Cristal de Paix


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2012

    Eh oui! Avec la loi 78, tous les masques tombent. Duceppe n'a jamais été qu'un carriériste. Il faut se méfier de ces populistes à la langue trop bien pendue - mais souvent insipide.
    Ah! Défendre le Québec! En bon père de famille. Mais ils n'ont pas compris qu'on en a marre du bon Papa freudien! Duceppe et les autres n'ont rien entendu du désir de liberté, notamment la liberté de penser par soi-même. Un leader devrait guider ses pairs - et non ses enfants! - vers cette liberté et non les infantiliser, rêves de tous les bourgeois et bourgeoises de la Terre!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    Gilles Duceppe a contribué à la mise à mort de la salle des nouvelles indépendante de CKAC en collaboration avec Jean Lapierre et Lucien Bouchard. Je me souviens !

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    «Monsieur Duceppe, non seulement ne fait pas ses classes, mais devrait se recycler à l’éducation permanente du Québec en marche...»
    Monsieur Duceppe, qui a fait toute sa carrière à Ottawa, question de nous montrer qu'on pouvait faire de la politique autrement que Bujold et Jutras, finira (selon sa trajectoire) sénateur à Ottawa pour y défendre les intérêts du Québec. Son alibi préféré : «La politique du pire est la pire des politiques.» Cette phrase qu'il a l'habitude de répéter n'est assurément pas tirée de Jean Moulin ou de Marc Bloch. C'est tout le contraire ! Mais le Canada est si bon pour ceux qui s'y couchent.
    GV

  • Stéphane Sauvé Répondre

    11 juin 2012

    "Monsieur Duceppe, non seulement ne fait pas ses classes, mais devrait se recycler à l’éducation permanente du Québec en marche, car, comme médiateur publique improvisé, choisir son camp ouvertement en faveur du gouvernement Charest, inattaquable à l’entendre, et devant les caméras de SRC, c’est de l’incompétence crasse."
    Rien à rajouter, sinon que cette crise aura eu le mérite de dévoiler le jupon des Duceppe, Cournoyer, Rozon,Villeneuve, et j'en passe.
    Encore une fois, merci pour ce texte.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    Quand un "has been" péquiste tente de se trouver une job ou du travail au sein du PLQ, vraiment, c'est le boutte du boutte. Pitoyable, ce n'est pas le mot, médiocre, ultra moche, lamentable, une déchéance telle que je suis certain que son défunt père songe à le battre à toutes les nuits pour le réveiller et lui crie: je te renie.
    Son père doit se dire: si ça continue, il va se louer une chambre à Sagard ou va offrir ses services comme palefrenier. Tant qu'à faire de la marde avec les étudiants, autant ramasser la marde des chevaux, il va être plus compétent et moins pédant.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    Certains se sont réveillés avec cette crise étudiante: ceux qui pensaient que Duceppe était de leur côté par exemple ou que Foglia était de leur côté etc...
    Et les jeunes qui pensaient que les animateurs de radio "cools" étaient de leur côté, qu'ils étaient les "amis des jeunes" parce qu'ils font jouer à la radio de la musique que les jeunes aiment...
    Les étudiants, dans le contexte actuel, ont de quoi être inquiets pour leur avenir. Et ils se sont aperçus qu'ils ont moins d'alliés qu'ils pensaient dans leur lutte pour une société plus juste.
    Le "chacun pour soi" et le "au plus fort la poche" sont tellement ancrés depuis des décennies au Québec que pour certains, une société solidaire n'est pas concevable.
    Ils sont comme enfermés dans la caverne de Platon.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne

  • Pablo Lugo Herrera Répondre

    11 juin 2012


    « Duceppe dénonce ce qu’il met lui-même en pratique : il EXIGE l’exclusion d’une « CLASSE » d’étudiants représentant la moitié des grévistes, comme premier principe préalable de négociation. » Mon Gilles... Les étudiants se souviendront du PQ aux prochaines élections!