Jean-Marc Fournier et le respect de la justice

Affaire Michaud 2000-2011



Je brûle d'envie de faire parvenir une sommation de rétractation au revenant Jean-Marc Fournier qui s’est répandu en commentaires blessants me concernant lors d’un point de presse brouillon, vendredi le 3 décembre dernier. M. Charest, à ses risques et périls, n’en a fait rien de moins que son ministre de la Justice sans prendre la juste mesure d’un dérailleur et d’un zigoto qui n’a guère ennobli la fonction de député et de ministre depuis qu’il siège dans le salon de la race.
Un vrai ministre de la Justice devrait respecter sa fonction et garder une petite gêne ou un soupçon de réserve dans un débat concernant une affaire judiciaire, dont il été partie prenante. Surtout lorsqu’il s’agit d’une bavure sans précédent depuis quatre siècles de l’histoire du parlementarisme. On ne se juge pas soi-même.
D’autant, que son patron, Jean Charest, n'a de cesse depuis quelques semaines de tonitruer sur toutes les places publiques " l'Assemblée nationale n'est pas un tribunal populaire". Le député de Sherbrooke disait le contraire le 14 décembre 2000, alors qu’il parrainait une motion friponne pour me crucifier sur la place publique.

Lorsque Jacques Parizeau et Lucien Bouchard furent apparentés à des nazis, ou quelque chose du genre par un loustic du monde financier il y quelques années, ils ne se servirent pas de l'Assemblée nationale pour obtenir réparation. Ils assignèrent le malotru devant une cour de justice et obtinrent réparation de cette diffamation. Étonnant, suspect et inquiétant, que Lucien Bouchard, excellent rhéteur et avocat renommé, n'ait pas suivi la même voie en lieu et place de la motion infamante du 14 décembre 2000. Glissons mortels, n'appuyons pas! Je suppose qu'il est avec la conscience de M. Bouchard des accommodements raisonnables...

Revenons à nos oignons : Eussé-je tenu des propos offensants envers qui que ce soit aux États généraux de la langue française,- ce qui est faux -, dans un État de Droit, il y a des tribunaux pour réprimer pareille dérive.
L'un des plus ferrés au Québec en matière d’histoire du droit parlementaire, Gaston Deschênes, vient de publier un ouvrage qui fait du bruit, L'AFFAIRE MICHAUD, CHRONIQUE D'UNE EXÉCUTION PARLEMENTAIRE. Tout y est passé au peigne fin avec impartialité, mesure, et une interprétation des faits hors de pair.
Jean-Marc Fournier, plaideur de basses cours, récemment bombardé ministre de la Justice, n'a manifestement pas lu cette remarquable référence à l'usage des élus du peuple. Il y aurait trouvé (page 212) le commentaire d’un des magistrats les plus respectés, non seulement au Québec, mais d’une frontière à l’autre des trois océans qui bordent le Canada. Le ministre de la justice (?) du Québec, n’a manifestement pas lu ce texte lumineux du juge Jean-Louis Baudoin, de la Cour d’Appel du Québec :

« Je ne peux m’empêcher de penser que le Droit est ici devant un étrange paradoxe. Pour préserver la démocratie parlementaire, et donc la libre circulation des idées, le Droit à l'époque des Chartes et de la prédominance des droits individuels permet qu'un individu soit condamné pour ses idées (bonnes ou mauvaises, politiquement correctes ou non, la chose importe peu), et ce, sans appel et qu'il soit ensuite exécuté sur la place publique sans, d'une part, avoir eu la chance de se défendre et, d'autre part, sans même que les raisons de sa condamnation aient préalablement été clairement exposées devant ses juges, les parlementaires. Summum jus summa injuria ( le droit strict est la suprême injustice), auraient dit les juristes romains. »



Dix ans après la bavure parlementaire du 14 décembre 2000, je me retrouve toujours gros Jean comme devant, après mon exécution sommaire commandée par deux anciens ministres fédéraux, Lucien Bouchard et Jean Charest. Faudra-t-il attendre que je devienne centenaire avant qu’un vrai ministre de la Justice du Québec et une Assemblée nationale digne de respect restituent ma réputation écorchée par un parlement bouffon le 14 décembre 2000?


5 décembre 2010



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13 commentaires

  • Nicodème Camarda Répondre

    6 décembre 2011

    À Monsieur Christian H.

    Quand vous aurez accomplit le parcours d’Yves Michaud peut-être comprendrez-vous ce qu'est une atteinte à la réputation. Pour le moment vous faite plutôt dans les patates en bretelles.
    Quant à la portée autrement plus considérable des propos dit publics; lesquels choisiriez-vous: ceux d’un fieffé menteur si ministre de la justice soit-il ou ceux d’un ardent défenseur du peuple québécois si Yves Michaud soit-il ?
    Puisqu’il s’agit aussi, en grande partie, de liberté d’expression. Je trouve malvenu, malsain et surtout antidémocratique le fait qu’une personnalité si public soit-elle ne puisse exprimer librement et surtout publiquement le fond de sa pensée. De mon côté c'est comme ça que je les aimes franc, droit, authentique et surtout véridique comme Yves Michaud; Le reste n'est que mascarade bouffonnerie et poudre aux yeux..
    Même si ces propos expriment mon opinion croyez-vous qu’ils portent sincèrement atteinte à votre réputation?. Si tel est le cas, je m’en excuse, je fais peut-être moi aussi dans les patates et les bretelles sauf que...

    [Yves Michaud est un homme politique et un journaliste québécois. Au Québec, il est surtout connu pour ses prises de position tranchées à propos de la défense du fait français. Les médias l'ont également surnommé le « Robin des banques » d'après ses actions comme président fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).
    Après une formation en journalisme, Yves Michaud devient rédacteur en chef et directeur du journal le Clairon maskoutain à Saint-Hyacinthe de 1954 à 1962. En 1959, il reçoit une bourse du Conseil des arts du Canada pour étudier en journalisme à l'Université de Strasbourg. De 1962 à 1966, il est rédacteur en chef et directeur du journal la Patrie.
    Il est élu député pour le Parti libéral du Québec en 1966 dans la circonscription de Gouin. Trois ans plus tard, il forme un groupe avec René Lévesque pour s'opposer au projet de loi 63, qui maintenait le statu quo en matière de langue d'instruction pour les enfants néo-québécois. Il démissionne en octobre 1969 à la suite de l'adoption de cette loi et siégera comme député indépendant.
    De 1970 à 1973, il est Haut-commissaire à la Coopération au ministère des Affaires intergouvernementales. De 1973 à 1976, il est fondateur, rédacteur en chef et directeur du journal Le Jour.
    Par la suite, il occupe différents postes à l'intérieur du Gouvernement du Québec. De 1979 à 1984, il est Délégué général du Québec en France. Il sera fait Commandeur de la Légion d'honneur française. Il devient directeur du Palais des congrès de Montréal, puis représentant en vins.
    En 1993, il perd de grosses sommes d'argent suite au rachat d'une banque en faillite. Cela l'incitera à fonder, en 1995, l'Association de protection des épargnants et investisseurs du Québec (ancêtre du MÉDAC). À diverses occasions, il défend les intérêts des actionnaires minoritaires aux différentes assemblées des actionnaires des banques. Ainsi, par exemple, il réclame des règlements de régie interne qui rendent les dirigeants de banque plus responsables envers les actionnaires minoritaires. Ses gestes lui vaudront le surnom de « Robin des banques»
    Le 12 décembre (…) il se présente comme candidat à l'investiture du Parti québécois dans le comté de Mercier. Le 13 décembre, lors des états généraux du français tenus à Montréal, il fait des déclarations qui, dans le contexte, cristallisent l'adoption unanime d'une motion de blâme à l'Assemblée nationale du Québec le 14 décembre 2000.

    Les députés ont voté cette motion sans avoir pris connaissance des propos présumés antisémites de Michaud et sans que celui-ci ne soit entendu. Depuis, de multiples élus du temps se sont excusés pour avoir voté cette motion de blâme sans avoir pris connaissance des propos de Michaud. Certains observateurs [Qui ?] disent que cette controverse aurait contribué à la démission, en 2001, de Lucien Bouchard, à ce moment chef du Parti québécois et premier ministre du Québec. [Ici une référence est nécessaire]

    En 2006, il est président de l'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS).
    De juin à septembre 2009, il tient un blogue hébergé par le magazine L'actualité...]

  • Christian Huot Répondre

    11 décembre 2010

    « Faudra-t-il attendre que je devienne centenaire avant qu’un vrai ministre de la Justice du Québec et une Assemblée nationale digne de respect restituent ma réputation écorchée par un parlement bouffon le 14 décembre 2000 ?
    Yves Michaud
    Tribune libre de Vigile - lundi 6 décembre 2010 »

    Qu'est-ce un vrai ministre de la justice ?... Qu'est-ce un parlement qui n'est pas bouffon ?...
    Pourquoi ne voulez-vous par reconnaître que l'Assemblé nationale, le 14 décembre 2000, s'est prononcée sur vos propos ? Et non sur votre personne et réputation.
    Niez-vous, encore aujourd'hui, que vous avez transformé tout seul une question de choix politique en une question ethnique, sans interprétation ou aide de qui que ce soit ?... Comme ceci...
    Le 5 décembre 2000, à l'occasion de votre passage à 1'émission de Paul Arcand, à CKAC, à la question de savoir si vous étiez « toujours séparatiste », vous avez répondu:...
    « Oui je suis séparatiste comme tu es juif. J'ai dit, ça pris à ton peuple 2000 ans pour avoir sa patrie en Israël. J'ai dit moi que ça prenne dix ans, cinquante ans, cent ans de plus, je peux attendre. Alors il me dit que ce n'est pas pareil. Aie, c'est jamais pareil pour eux. Alors j'ai dit c'est pas pareil. Les Arméniens n'ont pas souffert. Les Palestiniens ne souffrent pas. Les Rwandais ne souffrent pas. J'ai dit c'est toujours vous autres. Vous êtes le seul peuple au monde qui avez souffert dans l'histoire de l'humanité. Là, j'en avais un peu ras-le-bol. »
    Cela, est-ce votre opinion ou bien est-ce un trait de votre réputation ?...
    Le lendemain, le 6 décembre 2000, devant les états généraux sur la langue, n'avez-vous pas, tout seul, fait un lien entre « intolérance » et vote ethnique contre la souveraineté ?... Dans ces citations...
    « (Parlant du vote référendaire dans Côte-St-Luc) aucun OUI, 2275 NON. Il n'y a même pas un étudiant égaré, un aveugle qui s'est trompé. C'est l'intolérance zéro. »
    « Pis il y en a douze comme ça jusqu'à 2075, là je me dis que l'on doit se poser des questions sur notre capacité d'intégration de ceux-là qui massivement, c'est l'intolérance zéro vis à vis, il y a un vote ethnique contre la souveraineté du peuple québécois. »
    « Je ne retirerai pas un mot de ce que j'ai dit. (...) (Les membres du B'Naï Brith sont) des extrémistes anti-québécois et anti-souverainistes. »

    Ces propos, expriment-ils votre opinion ou bien un trait de votre réputation ?...
    N'avez-vous pas été informé que... « Personne n'a assimilé vos propos à de la littérature haineuse, de la diffamation ou une atteinte à l'intégrité des personnes physiques ou morales, comme vous le laissez croire. »
    N'avez-vous pas été conscient, lors de la diffusion de vos propos, que vous étiez... ... candidat déclaré à l'investiture du Parti québécois du comté de Mercier. Vos propos publics s'inscrivent donc dans le débat politique et prennent une portée autrement plus considérable que dans le cas d'un citoyen qui n'aspire pas à siéger à l'Assemblée nationale.
    CH

  • Archives de Vigile Répondre

    8 décembre 2010

    Pouquoi ne pas demander les gens qui assistaient a votre conférence de témoigner de votre discour?Ce qui m'étonne de vous tous très politisés devriez savoir que Charest est majoritaire donc Mme Marois aurait étébattue et les libéraux auraient encore rient d'elle et ce pendant des semaines et même des mois.Attendez qu'elle aie du pouvoie et réessayez vous...final.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 décembre 2010

    Monsieur Michaud
    Voici le commentaire que j'ai écrit, aujourd'hui, dans le journal Le Devoir suite à l'édito de Michel David (LA FRILEUSE) et que j'ai intitulé comme suit: MONSIEUR MICHAUD, UN GRAND PATRIOTE!
    Le refus du PQ de réparer l'erreur du 14 décembre 2000 démontre encore une fois que ce parti a les mains liées avec l'establishment économique (banques, lobbying juif etc.) L'Assemblée Nationale s'est attaquée à notre Robin des banques parce qu'il ne défendait pas les mêmes intérêts que ceux de nos partis politiques à Québec. Monsieur Michaud, vous êtes un grand Patriote! L'histoire et le temps vous rendront justice. Fin de mon commentaire. Je voudrais rajouter ceci dans le présent commentaire: un gros merci pour nous avoir défendu face aux requins de la finance comme se plaisait à les nommer M. Réal Caouette de mon ancienne région, l'Abitibi. Aujourd'hui, je comprends mieux pourquoi le PQ n'est pas sur la ligne de front pour parler du pays, de l'immigration envahissante et de notre langue qui devient de plus en plus folklorique. Les intérêts de la classe dominante passent avant ceux des travailleurs. Il m'a fait plaisir.
    André Gignac, indépendatiste convaincu!

  • Pierre Schneider Répondre

    7 décembre 2010

    L'attitude méprisante de Jean-Marc Fournier n'est pas surprenante; Cet homme qui reprend du service après avoir encaissé sa prime de départ, a toujours démontré sa servilité envers le fédéralisme assimilateur. Son loyalisme à la couronne et à ses institutions coloniales ne m'inspire que dégoût.
    Quant à la cheffe du Pq, elle affiche une fois de plus son manque de conviction profonde ainsi que son absence de leadership. Pas étonnant que les Québécois lui répètent sondage après sondage qu'ils ne l'aiment pas....probablement parce qu'elle n'inspire pas le respect que l'on porte aux grands bâtisseurs de pays.
    Monsieur Michaud, seul le peuple vous rendra justice, en espérant que ça se fasse avant Pâques ou trinité.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2010

    M. Michaud,
    Toute cette histoire ne sent pas bon, non en ce qui vous concerne, bien sûr, mais toutes ces tractations sous-marines qui ont fait naître une telle injustice dans un pays qui se dit de droit. Que Jean Charest se permette des bassesses de ce genre, je n’en suis pas surpris, ce personnage me fait vomir, mais toute la clique du PQ, Lucien Bouchard en tête; tout le monde se lève pour vous condamner sous fausse représentation, sans droit de réplique, sans appel. C’est à peine croyable!
    Quelle était la vraie raison de toute cette hargne? Pourquoi vous en voulait-on à ce point et surtout, pourquoi, encore aujourd’hui, on refuse de voir l’évidence et certains vous envoient au bûcher une seconde fois? Il est très clair que plein de monde ne voulait pas vous voir être candidat du PQ dans un compté, ils ne voulaient pas, à ce moment-là, vous voir à l’Assemblée Nationale. Vous faisiez certainement peur à quelqu’un, mais à qui?
    Vous avez lutté depuis longtemps pour votre peuple contre des gens puissants, vous avez montré à plusieurs reprises non pas un certain courage mais un courage certain. Comme nous dirions dans un ancien français québécois, j’ai une doutance que c’est cette oligarchie des banques et autres malfaiteurs calamiteux qui vous devaient un chien de leur chienne et c’était une façon de vous clouer au pilori. Sans une force des ténèbres aussi puissante, je ne vois pas comment vos pairs aient pu, à ce point, vous trahir et pour certains, conserver dix ans plus tard, le relent d’une telle traîtrise. Pour vous, le coq avait chanté trois fois.
    Par ses entourloupettes, Mme. Marois ne vous condamne pas en fait, elle se condamne elle-même de petitesse et de manque de vision. Malheureusement, et nous n’avions pas besoin de ça, toute cette saga vient désagréger à sa base, notre avenir vers l’indépendance. Un tout petit geste d’excuses envers vous aurait, au contraire, fait remonter notre respect envers elle. On ne peut donner que ce que l’on possède n’est-ce pas?.
    Ivan Parent

  • Lise Pelletier Répondre

    6 décembre 2010

    @Maude Levasseur
    Vous dites que Mme Marois a d'autres chats à fouetter en ce moment et personne en doute..
    Quand vous mentionnez ¨elle le fera dans le plus grand honneur et le respect qu'elle vous doit¨
    Pourquoi maintenant honneur et justice, ce n'était pas le cas voici 10 ans ?
    M. Michaud possède ces 2 qualités depuis toujours, un grand homme.
    Lise Pelletier
    p.s. mon anniversaire est le 10 décembre, Mme Marois peut m'offrir un cadeau d'une grande valeur sans le savoir, en
    soulignant cette journée d'une façon remarquable à l'assemblée nationale en réhabilitant M. Michaud devant la population du Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2010

    Mme Levasseur, si Mme Marois ne s’excuse pas maintenant, elle ne le fera jamais. Il n'y a pas de bons ou de mauvais moment pour s’excuser. Il faut toujours s’exécuter le plus rapidement possible pour le bénéfice de la personne lésée...me semble. Ça la grandirait de le faire et ça va continuer de la rapetisser de s’en exempter.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2010

    Moi je crois M.Michaud que vous devez attendre 2 ans ou à l'élection de Mme Marois comme première ministre du Québec. Ne comptez pas sur le PLQ tant qu'il sera au pouvoir, misez sur le PQ et vous allez être gagnant car M.Bouchard n'a plus un mot à dire là dessus et il est mieux de ne plus rien dire non plus, car il a été le pire premier ministre du PQ depuis sa fondation.
    Je crois aussi que vous n'êtes pas arrivé au bon moment pour faire cette demande car le Québec est sans dessus dessous et les gens sont préoccupés pour l'avenir du Québec, par la corruption des élus etc. et Mme Marois mène une grosse bataille pour se faire élire et nous faire un pays.
    Là ou je vous rejoins c'est d'en faire la demande à Mme Marois, car je suis certaine que Mme Marois est la meilleure personne pour vous rendre justice en temps voulu et je suis complètement convaincue qu'elle le fera dans le plus grand honneur et le respect qu'elle vous doit.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    6 décembre 2010

    M. Michaud,
    Le juge Baudouin a beau être l'éminent juriste que vous décrivez et avoir été mon professeur de droit civil à l'Université de Montréal, ce n'est pas un spécialiste des libertés civiles et du droit constitutionnel.
    Pour avoir étudié cette discipline avec le Prof. Herbert Marx (devenu ensuite ministre de la Justice puis nommé juge à la Cour supérieure)et avoir été à l'époque de mes études son adjoint de recherche pendant quelque temps, j'avoue être très surpris du contenu du commentaire du juge Baudouin que vous citez.
    Je ne vois sur quelle base il peut affirmer que "... le Droit à l’époque des Chartes et de la prédominance des droits individuels permet qu’un individu soit condamné pour ses idées (bonnes ou mauvaises, politiquement correctes ou non, la chose importe peu), et ce, sans appel et qu’il soit ensuite exécuté sur la place publique sans, d’une part, avoir eu la chance de se défendre et, d’autre part, sans même que les raisons de sa condamnation aient préalablement été clairement exposées devant ses juges, les parlementaires...".
    Le droit ne permet justement pas une chose pareille. En effet, même si l'Assemblée Nationale n'est pas à proprement parler un organisme judiciaire ou quasi-judiciaire, elle est tenue de respecter les règles élémentaires de justice naturelle (ce qu'on appelle en droit anglo-saxon le "due process")à chaque fois qu'elle adopte une motion susceptible d'affecter les droits d'une personne, en raison de son statut de corps public.
    En l'occurrence, vous êtes la personne visée par cette motion, et celle-ci porte atteinte à votre image et à votre réputation. Or le droit à l'image et à la réputation est reconnu par le Code civil, et même si vous ne pouvez pas poursuivre les membres de l'Assemblée Nationale en raison de leur immunité parlementaire, vous êtes certainement bien-fondé à demander réparation sous forme de rétractation, même si vous ne pouvez pas requérir pour ce faire l'intervention des tribunaux. Vous devez procéder par voie de demande formelle à l'Assemblée Nationale signifiée au Président de celle-ci. Pour peu qu'elle soit médiatisée, cette demande sera lue à l'Assemblée Nationale et celle-ci devra se prononcer. S'il fallait qu'elle soit rejetée, l'Assemblée s'enferrerait dans l'erreur et deviendrait la risée du monde entier.
    Vous citez Gaston Deschênes pour l'ouvrage qu'il vient de publier sur votre cas. Voici le commentaire qu'il a eu l'amabilité de laisser à la suite de l'article que je viens d'écrire sur votre cas (http://www.vigile.net/Le-cas-Michaud) :
    "Excellente argumentation : quels que soient les propos, l’Assemblée a erré. C’est ce que le juge Beaudouin a dit, et personne ne l’a accusé de nationalismne ethnique !
    Gaston Deschênes"
    Richard Le Hir

  • L'engagé Répondre

    6 décembre 2010

    Quand je parle de hargne, je veux bien sûr faire référence à la pugnacité, à la force de caractère qui est la vôtre et à cette juste indignation. Vous n'avez pas eu peur d'être un individu redoutable pour les vautours et les charognards qui se repaissent en parasitant la société québécoise. Vous vous êtes fait des ennemis...
    On ne ménage pas un cancer, on ne cajole pas un parasite, c'est ce que vous cherchez à nous montrer. Toute cette affaire vous tombe dessus alors que votre révolte (au sens où l'entendait Camus) montre que vous êtes précisément honnête et juste, vous expliquez dans un royaume d'idiots que 2 et 2 font 4 et on vous punit pour cela. J'aurais donc dû écrire «FOUGUE», puisque la hargne est précisément ce qu'on vous reprochait, à tort...

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2010


    Texte beau et juste sur une affaire sale et injuste.
    Quand des Jean Charest et des Jean-Marc Fournier détiennent les leviers fondamentaux d'un État, c'est au mépris de nos propres instititutions nationales qu'ils travaillent. Avec ardeur et conviction.
    C'est donc au mépris de nous-même comme peuple qu'au « meilleur » d'eux-mêmes ils s'acharnent.
    Ce gouvernement constitue en soi un terrible aveuglement de l'Histoire.
    Pis encore : une tragédie.

  • L'engagé Répondre

    6 décembre 2010

    Votre détermination dans cette affaire infamante est un exemple pour nous tous; votre engagement pour votre peuple l'est tout autant.
    Je vous remercie pour toute cette hargne et cette ardeur au combat qui est la vôtre, vous êtes inspirant.