“ La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique” Blaise Pascal
Les excuses que vient d’offrir M. André Boulerice à M. Yves Michaud ne laissent pas d’étonner. Je ne pense plus, comme je l’écrivais conjointement avec M. Barberis-Gervais, que l’Assemblée nationale ait agi sur la foi de ragots. Contrairement à ce qu’il écrivait récemment sur cette question, les excuses de M. Boulerice ne confirment pas ce que nous écrivions ("De la gravité des propos d’André Boulerice"). Elles présentent une situation bien pire. Jusqu’à ce que je lise le texte de M. Boulerice, je croyais que l’Assemblée nationale avait agi sur la foi de ragots colportés par des députés libéraux, le bureau du Premier ministre, l’occupant du dit bureau et d’autres députés. Il n’est pas besoin d’avoir fréquenté bien longtemps ni bien souvent l’Assemblée nationale pour savoir qu’y circulent régulièrement les rumeurs les plus fantaisistes. De plus, quiconque a joué le jeu du téléphone sait qu’un message même simple, même court, va se retrouver déformé au bout de quelques participants. C’est ce que je comprenais des accusations proférées contre M. Michaud. Ce n’est malheureusement pas la version des faits que donne M. Boulerice.
Ce qu’il décrit est ni plus ni moins qu’un complot malicieusement ourdi en toute connaissance de cause au moins par l’opposition mais qui ne serait resté qu’une sinistre farce sans le concours du Premier ministre lui-même. L’Assemblée nationale n’a donc pas été induite en erreur par des ragots qu’elle aurait imprudemment gobés, mais par des mensonges savamment orchestrés pour salir la réputation de M. Michaud et ainsi l’empêcher de se présenter sous la bannière péquiste. M. Boulerice ne va pas jusqu’à dire que Lucien Bouchard en était, mais cette machination ne pouvait fonctionner sans lui. Et comme il ne s’est toujours pas excusé, et comme les propos de M. Boulerice vont dans le sens de ce qu’a déjà dit André brassard sur ce qu’il savait des propos de M. Michaud, ils (au moins Lucien Bouchard et André Brassard) sont dans le coup tout comme les libéraux.
Il s’agit d’un comportement malicieux particulièrement odieux, qui aboutit à un libelle planifié et exécuté froidement à l’abri de l’immunité parlementaire. Jean Charest et Lucien Bouchard étaient tous deux chef de parti, ils pouvaient soumettre à leur parti une motion de blâme pour condamner M. Michaud; ni l’un ni l’autre ne l’a fait. Lucien Bouchard et Jean Charest portent donc une lourde responsabilité dans cette affaire. Le fait de ne pas entendre M. Michaud, le fait de ne pas soumettre de transcription de ses propos à l’Assemblée nationale, le fait d’avoir recours à la solidarité des députés de la Chambre et de les soumettre à la discipline de parti en leur mentant, tout cela leur mériterait de lourds dommages et intérêts si ce coup bas avait eu lieu hors l’Assemblée nationale. En agissant comme des tyrans, Bouchard et Charest méritent un blâme sévère, et si quelqu’un mérite un blâme dans cette histoire, c’est bien eux. Parce que c’est tout ce que leur comportement leur méritera, ils sont protégés par l’immunité parlementaire.
Tant qu’il sera au pouvoir, Jean Charest sera protégé par l’immunité parlementaire et sa majorité de moutons de Panurge. Ce qui protégera ipso facto Lucien Bouchard. Ils croient sans doute qu’ils ne seront jamais importunés pour leur mauvais coup. Par contre ce cher Lucien a enfourché sa rossinante pour vendre rien de moins que les gaz de schiste au peuple incrédule. Il a même trouvé pour ce faire un langage de premier ministre qu’on ne lui connaissait pas quand il occupait le poste. Encore une fois, je vous renvoie à un texte de M. Barberis-Gervais ("Lucien Bouchard, substitut du premier ministre du Québec"). Si on ne peut le sanctionner, on peut quand même lui rappeler notre bon souvenir.
En effet, lorsqu’il fera des assemblées publiques, il mériterait des manifestants exhibant des photos de M. Michaud. S’il y avait une période de questions-réponses à ces assemblées, on devrait lui poser des questions sur ce complot décrit par M. Boulerice et sur le rôle qu’il y a joué. Cela montrerait à la population à qui elle a affaire. Et comme il n’a pas très bon caractère, ça pourrait donner de bons moments de télévision. Il cesserait alors de parler comme un premier ministre, et la population verrait le vrai visage de Lucien Bouchard. S’il est capable de s’envisager sans problème en se rasant le matin, il y a des chances que la population, elle, ait beaucoup de difficultés à faire de même sans avoir la nausée.
Dans un tout ordre d’idée, toujours en rapport avec l’affaire Michaud, quelques députés ont reçu de nos nouvelles pour la faire mettre à l’ordre du jour de la rencontre des parlementaires de la Francophonie qui a lieu cette semaine à Québec. Des difficultés techniques m’ont empêché de les envoyer à tous, et plus rapidement. Nos députés verront que nous avons de la suite dans les idées, et que nous allons continuer à solliciter l’aide de parlementaires étrangers à chaque fois que l’occasion se présentera. Nos lecteurs de Vigile auront bien entendu les primeurs.
Louis Champagne, ing
Les troublantes excuses d’André Boulerice
Un libelle froidement et lâchement exécuté à l'abri de l'immunité parlementaire
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