Affaire Michaud

JJC déshonore donc sa charge

Mme Marois ne doit pas s'excuser, ni excuser le PQ

Tribune libre 2010

Je crains qu’il serait contreproductif que Mme Marois et tout le P.Q. s’excusent MAINTENANT à l’égard de M. Michaud, en tous les cas qu’elle et le P.Q. en prennent l’initiative. Cela ferait le jeu partisan ACTUEL des libéraux, comme cela fit leur jeu partisan à l’époque.
Il faut bien dire que Lucien Bouchard avait lancé dans son propre but ! Difficile d’imaginer que le très partisan Jean Charest n’ait pas applaudi alors, et qu’il n’applaudirait pas maintenant. Cette affaire de rectitude politique mène à la déstabilisation de la chefferie de Mme Marois.
Il y a déshonneur à l’endroit de M. Michaud. Mme Marois peut supporter encore ce déshonneur. Ce n’est pas le sien propre. C’est celui de l’Assemblée Nationale. Quand bien même tous et chacun de ceux et celles qui avaient voté le « Blâme » viendraient dire maintenant qu’ils avaient eu tort, et qu’ils s’en repentent maintenant amèrement, tout particulièrement les députés du P.Q. du temps, quand bien même Lucien Bouchard viendrait faire publiquement des excuses, tout cela ne compterait pas. C’est à l’Assemblée Nationale ACTUELLE, OU FUTURE, de le faire. Et à elle seule. Car il y a honneur et honneur.
L’honneur de M. Michaud peut attendre. Il a déjà attendu, il peut attendre encore. Au-delà de l’honneur d’un seul homme, il y a aussi singulièrement maintenant l’honneur de l’Assemblée Nationale, l’Assemblée de la Nation. Notre honneur. Cela est toute autre chose. C’est une affaire sérieuse, parce que l’honneur de notre première institution doit être rétabli.
M. Michaud est un homme d’honneur qui doit comprendre que le sien passe après celui de l’Assemblée Nationale.
Il appartient moins à Mme Marois qu’à M. Charest de rétablir l’honneur de l’Assemblée Nationale. Ce dernier… est le premier représentant de l’État à l’Assemblée Nationale. C’est déjà tout dire comment les choses d’honneur peuvent parfois être difficiles.
Mme Marois est maintenant contrainte de tenir une position ingrate, qui ne l’avantage pas, mais dont il faut reconnaître qu’elle n’en avait pas été l’instigatrice. Elle est maintenant simple chef de l’Opposition officielle et chef de parti. Elle aspire cependant à devenir chef de l’État. Ce n’est malheureusement pas le cas de M. Charest, qui avait été chef de l’opposition dans le temps du « Blâme », et qui était devenu chef de l’État par la suite.
M. Charest déshonore donc sa charge depuis le début de son entrée en fonction. Et c’est lui, plus que quiconque, qui déshonore maintenant l’Assemblée Nationale.
Mme Marois aura son tour, je l’espère, d’être à la tête de l’État. Et si l’honneur de M. Michaud n’avait pas alors encore été rétabli, c’est à elle, alors, mais alors seulement, qu’il incomberait de le faire, puisqu’elle serait en position de pouvoir initier avec succès, et de rétablir enfin l’honneur de l’Assemblée Nationale. À défaut de quoi, bien évidemment, le déshonneur de l’Assemblée Nationale se continuerait, et ce serait son propre gouvernement (et son propre parti, oui-oui le P.Q.) qui seraient déshonorés.




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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2010

    Je suis complètement en DÉSACCORD avec vous. Sur le strict plan humain, quand on fait du tort à quelqu'un, la moindre des choses c'est de s'excuser. C'est là qu'on reconnait les hommes et les femmes d'honneur.
    Bernard Landry l'a fait. Joseph Facal l'a fait. Et au diable votre supposée stratégie politique de merde. L'être humain avant tout.
    Pierre Cloutier

  • Marcel Haché Répondre

    30 octobre 2010

    @ Sylvain Racine
    Ceux qui appuient Mme Marois n’ont pas nécessairement la tête dans le sable. Et je ne lis nulle part chez eux que Mme Marois serait la perfection même.
    La vérité serait que les chefs sont moins importants que la Cause. Mais la vérité, aussi, serait que les chefs prennent de plus en plus d’importante au fur et à mesure de l’arrivée prochaine des élections générales. Les libéraux sont à terre et gouvernent à la petite semaine. À la fin de semaine même. Des élections peuvent survenir n’importe quand.
    Toute déstabilisation de la chefferie de Pauline Marois à ce stade-ci de la conjoncture politique équivaut à fermer les livres de la souveraineté. Je suis d’accord avec vous que les libéraux peuvent réserver de très grandes et de très cruelles surprises. Que le P.Q. s’est mérité de tenaces rancunes (wake up P.Q.), mais ce n’est pas le cas ni de la souveraineté, moins encore de l’indépendance.
    Je préfère que Pauline Marois ne promette rien aux indépendantistes. Elle parle de « pays ».O.K. On verra. Parce qu’avec Charest, c’est déjà tout vu. Et le temps manque tellement.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2010

    Malheureusement, on ne peut pas demander aux gens de voter pour le PQ même s'ils préfèrent voter pour QS. On ne peut pas s'attendre de Monsieur et Madame Tout le monde qu'ils comprennent tous les rouages politiques. Il y a beaucoup de monde qui ne font que lire la section des sports et des potins dans les journaux. Il ne faut pas nier cela. Et ces personnes, elles se font une idée du parti pour lequel ils voteront en fonction de l'image du chef, des potins et de la "présence sur la glace".
    Et puisqu'il n'y a pas de référendum prévu et que l'on ne parle pas pas beaucoup de souveraineté, il doit y avoir beaucoup d'électeurs qui ne considèrent pas la division des votes lorsqu'ils sont dans le box.
    En se mettant la tête dans le sable, en disant que tout va bien au niveau du leadership du PQ, ça ne réglera pas ce problème. En se disant que "c'est impossible que le PLQ passe la prochaine fois, donc le PQ va passer" et attendre, c'est la pire chose à faire.
    QS va faire tout pour gagner des votes, et l'ADQ fera dans le populisme et ira chercher encore des votes à droite. Donc, il ne faut pas crier victoire, et il y a encore la possibilité que le PLQ passe aux prochaines élections.
    Pour ces raisons, il est primordial que le PQ soit fort, stratégique, prévoyant, etc.

  • Marcel Haché Répondre

    29 octobre 2010

    @ Gébé Tremblay et Sylvain Racine.
    Mon texte n’est pas partisan. Des gens d’honneur, même au P.L.Q., pourraient partager mon point de vue. Je concède qu’ils ne seraient pas nombreux, la plupart étant à genoux devant leur chef.
    Voilà donc un chef parmi d’autres, Jean Charest, un chef comme les aime Gébé Tremblay et Sylvain Racine. Des chefs qui ont de poigne. D’la drive aussi. Des chefs comme Charest ou même Duceppe, des chefs qui mènent–germaine et qui ont du leadership. Des chefs matamores !
    Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles nous dit Sylvain Racine. Fort bien. Mais si des élections étaient déclenchées demain, me semble—je suis modeste— me semble que monsieur et madame tout-le-monde hésiteraient beaucoup à voter pour notre matamore libéral, et plus encore pour Amir Khadir.
    Évidemment, si on croit Amir Khadir capable de faire l’indépendance du Québec, on peut alors se passer des services de Mme Marois….


    .

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2010

    Il est trop tard, de toute façon. Et c'était JJC dans l'opposition le 14 décembre 2010. Les Vigiliens le savent tous que JJC se déshonore de sa charge, et en plus nous savons tous jusqu'à quel point il est près à descendre pour refrapper de nouveau, même de présenter une motion d'excuses et accuser le PQ qui était au gouvernement en 2000, d'avoir initié la motion de blâme. Il faut aussi penser à l'image et se mettre dans la peau de Monsieur et Madame Tout le monde. Il faut arrêter de prendre la population pour des imbéciles, et se dire qu'en tenant l'affaire sous silence, qu'en faisant comme si de rien n'était, l'image de Pauline va s'embellir. Il faut être franc, intègre et pas jouer les hypocrites.
    Il faut être stratégique, anticiper les coups. Se mettre dans la peau de l'adversaire. Et vraiment, le PQ avec Marois n'a pas encore prouvé être en mesure de le faire.
    Et cette attitude présentée dans votre texte M. Haché est justement ce qui fait que, dans la population, les gens disent "PLQ et PQ", c'est blanc-bonnet bonnet-blanc, et ils ont bien raison.
    Mais il est trop tard. C'est QS solidaire et Amir Khadir qui prennent les devants.
    Après ça, des gens se demandent pourquoi plusieurs personnes du PQ s'en vont chez QS.
    Arrêtez de chercher, vous avez un excellent exemple aujourd'hui.
    J'avais pourtant tenté d'éviter cette situation, mais le PQ a encore regardé le train passer.
    Mais ce n'est pas grave. On continue. La révolution, elle se fera avec ou sans le PQ.
    L'écrivaine Marguerite Duras a déjà dit de Sartre qu'il ne savait pas écrire, alors vous vous imaginez bien que c'est aussi possible que des indépendantistes disent que Pauline Marois n'est pas une leader.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2010

    Ce que vous en faites du tricottage d'honneur pour excuser Marois à sa place.
    Qui veux des excuses de ces gens là ?
    Moi ce que j'aimerais bien voir, c'est l'encart publicitaire dans le Devoir de l'époque que 9 députés péquistes intègres et courageux avaient publiés à leurs frais et qui défendait Yves Michaud! Il serait HONNORABLE d'avoir ces noms !
    Jacques Parizeau était l'un d'eux.