La Maison Blanche s'est dite "préoccupée" [par le projet d'un groupe évangélique américain de brûler publiquement un exemplaire du Coran->29531] à l'occasion du neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Cette réaction rejoint de sévères mises en garde, notamment de l'OTAN, qui craint pour la vie des soldats américains.
Le Dove world outreach center, groupe fondamentaliste chrétien créé en 1986, accuse l'islam, "religion diabolique", de chercher à dominer le monde. Il a invité à brûler des exemplaires du Coran, samedi, devant les portes de son siège à Gainesville (Floride) et a appelé d'autres centres religieux à en faire autant pour se souvenir des victimes des attentats du 11-Septembre.
Si elle était mis à exécution, cette action servirait la propagande des talibans en Afghanistan et renforcerait le sentiment anti-américain dans le monde musulman, a averti le général David Petraeus qui commande la force de l'OTAN (ISAF) et les troupes américaines en Afghanistan. "C'est précisément le genre d'actions que les talibans utilisent et cela pourrait engendrer des problèmes significatifs. Pas seulement ici mais partout dans le monde où nous sommes présents au côté de la communauté musulmane", a déclaré dans un communiqué.
Ces mises en garde ont été confirmées par le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, qui a lui aussi condamné le projet : il bafouerait les "valeurs" de l'Alliance atlantique et "il risque d'avoir des conséquences néfastes sur la sécurité de nos troupes", a-t-il déclaré à quelques journalistes pendant une visite à Washington.
RÉACTIONS "INCONTRÔLABLES"
L'Eglise catholique se joint aux protestations, notamment dans les pays où la religion musulmane est majoritaire. "Nous condamnons fortement cette intention et cette campagne, contraire au respect dû à toutes les religions et contraire à notre doctrine et notre foi", a déclaré Mgr Lawrence John Saldanha, archevêque de Lahore et président de la conférence épiscopale pakistanaise, tandis que l'évêque de Bandung (Indonésie), Johannes Maria Trilaksyanta Pujasumarta, l'a qualifiée d'"acte irresponsable".
De son côté, l'Iran a prévenu qu'une telle action déclencherait des réactions "incontrôlables". "Nous conseillons aux pays occidentaux d'empêcher l'exploitation de la liberté d'expression pour insulter les livres saints, sinon les sentiments que cela provoquerait dans les nations musulmanes ne pourraient être contrôlés", a affirmé le porte-parole des affaires étrangères à Téhéran.
Lundi soir, environ 200 hommes ont manifesté une heure sans violences devant une mosquée de Kaboul aux cris de "Mort à l'Amérique" et "Vive l'islam", dénonçant par avance le projet de profanation de leur livre sacré.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé