LANGUE FRANÇAISE

La CAQ et la langue: beaucoup de poudre aux yeux

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La CAQ, bleu à l'extérieur, rouge à l'intérieur.

La semaine dernière, Sonia LeBel, la ministre responsable des Relations canadiennes, a fait connaître les attentes du gouvernement québécois à propos de la modernisation attendue de la Loi sur les langues officielles fédérale que doit bientôt présenter Mélanie Joly.


Sonia LeBel a voulu fixer l’agenda de Québec et contraindre le fédéral à en tenir compte. Elle demande notamment au gouvernement canadien de reconnaître que seul le français est en danger au Canada, ce qui semble exagéré pour Ottawa, fondamentalement incapable de prendre au sérieux la différence québécoise.


Français


Sonia LeBel cherche à nous faire croire qu’elle mène fièrement la bataille du français.


Il y a pourtant là beaucoup de poudre aux yeux. 


Voyons les choses autrement. 


Cela fait des mois que la CAQ annonce sa nouvelle loi 101. Elle ne vient pas. Et il y a bien des chances qu’il s’agisse d’une loi cul-de-jatte, impuissante à renverser la dynamique d’anglicisation accélérée de Montréal et Laval. 


Non pas que Simon Jolin-Barrette veut mal faire. Au contraire. Mais il semble minoritaire dans son gouvernement, où l’aile fédéraliste-affairiste est forte. 


Pendant ce temps, le gouvernement du Québec finance de manière insensée l’agrandissement du collège Dawson et fait cadeau du Royal Victoria à McGill. Il finance lui-même l’anglicisation de Montréal. 


Pendant ce temps, il maintient aussi des seuils d’immigration dépassant largement nos capacités d’intégration, qui représentent la cause première de notre anglicisation. 


Dawson


Situation paradoxale : le gouvernement québécois demande à Ottawa de reconnaître que le français est dans une situation fragile, mais contribue lui-même à le fragiliser. 


Si la tendance se maintient, nous allons finir par croire que la CAQ ne prend pas au sérieux l’avenir du français. 


Ou que cette coalition est trop hétéroclite pour qu’elle puisse passer du nationalisme de parade au nationalisme d’affirmation. 


Plutôt que de demander des permissions à Ottawa, il devrait agir directement pour le français.



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