La cimenterie McInnis sera rentable, assure la Caisse de dépôt et placement

Le gestionnaire de régimes de retraite évoque l’arrivée éventuelle d’un autre partenaire stratégique

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Dans la semaine des quatre jeudis

Après le changement à la direction du projet et l’injection de capitaux frais pour éponger les dépassements de coûts, la Caisse de dépôt et placement du Québec est catégorique : la cimenterie McInnis, dont la construction coûtera 1,5 milliard, sera rentable. Et elle n’exclut pas l’entrée en jeu éventuelle d’un « partenaire stratégique ».

La Caisse, qui a publié vendredi matin un rendement de 2 % pour les six premiers mois de 2016 face à un indice de référence de 1,3 %, affirme que la priorité est de terminer la construction de la cimenterie le plus rapidement possible afin d’entamer la production.

« Avec l’équipe de direction qui est là maintenant, nous avons toute l’expertise opérationnelle pour remettre le projet sur les rails »,a dit le président de la Caisse, Michael Sabia, lors d’une conférence téléphonique pendant laquelle il a évoqué l’importance de « mettre la rondelle dans le filet ».

« Ensuite, soit sur le plan opérationnel, soit avec l’introduction d’un autre partenaire, peut-être un partenaire stratégique, je ne sais pas et on verra dans l’avenir, nous avons plusieurs chemins de développement de ce projet qui, selon nous, seront bien rentables pour la Caisse et pour nos clients »,a dit M. Sabia.

Le projet devait coûter initialement 1,1 milliard. Or, selon des informations publiées en juin, il coûtera de 400 à 450 millions de plus. Sa construction est complétée à environ 60 %, a dit Christian Dubé, premier vice-président, Québec, et elle se terminera d’ici quelques mois.

En plus d’un investissement initial de 100 millions et d’un ajout de 40 millions en juin, la Caisse a annoncé jeudi qu’elle va mettre 125 millions de plus pour des actions privilégiées et qu’un nouveau joueur, la firme BlackRock, va aussi injecter 125 millions en échange de débentures. M. Sabia a dit que le réinvestissement « reflète notre confiance » dans le projet.

Du coup, la Caisse est devenue l’actionnaire majoritaire (55 %) de Beaudier Ciment, qui est le principal actionnaire de l’ensemble du projet. L’autre actionnaire de Beaudier est la famille Bombardier-Beaudoin, à 45 %.

Le projet global bénéficie aussi de l’appui d’Investissement Québec, qui a injecté 100 millions pour du capital-actions et a consenti un prêt de 250 millions.

La Caisse a indiqué vendredi que la famille Bombardier-Beaudoin n’a pas investi d’argent supplémentaire après les dépassements de coûts. Cependant, en vertu de l’entente initiale, la famille a déjà contribué à une enveloppe de 200 millions pour imprévus. Ces 200 millions s’ajouteront aux 250 millions dévoilés jeudi pour régler le problème des dépassements de coûts.

En ce qui concerne les débentures achetées par BlackRock, dont on ne connaît pas les modalités, les discussions « se poursuivent » pour déterminer où BlackRock se situera parmi les créanciers du projet, a dit M. Dubé.

Invité à dire s’il craint que la présence de fonds publics dans le projet puisse inciter les Américains à imposer un tarif sur le ciment de l’installation, M. Sabia a répondu : « Absolument pas », car « la Caisse fonctionne de façon indépendante et est un investisseur privé, pas contrôlé, pas un bras du gouvernement. »

Cela dit, un porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, s’est indigné sur Twitter de la participation de la Caisse en raison du caractère « polluant » de la cimenterie.

Premier semestre


Le premier semestre a été marqué par beaucoup de points d’interrogation, a dit M. Sabia, ces incertitudes allant du Brexit au flou de l’économie mondiale en passant par des velléités de protectionnisme dans certaines régions du monde, la volatilité boursière et la faible productivité des pays de l’OCDE.

Le président de la Caisse a dit que le rendement de 2 % était « correct et raisonnable », mais qu’il « dépasse largement » l’indice de référence de 1,3 % auquel la Caisse compare son résultat.

La Caisse, a-t-il ajouté, a pour objectif d’atteindre « des rendements plus stables, moins vulnérables aux émotions fortes à la hausse ou à la baisse ».
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