La démagogie péquiste

Tribune libre 2010


Je tiens à rassurer ce péquiste sur l'issue des prochaines
élections. Son parti prendra le pouvoir. Il répond aux critères pour y
accéder, et y rester. En plus de ne rien changer, il sait les intérêts de
qui, il doit servir. Comme ses prédécesseurs unionistes et libéraux, il se
nourrit de la peur et de l'ignorance du peuple.

Un péquiste, qui se trouve souvent parmi les plus lus des trente
derniers jours de la Tribune libre de Vigile, qui, comme tout bon péquiste,
prépare la prochaine campagne électorale ; se sent, comme ça… une
sympathie pour les infirmières de la FIQ en négociations avec ce même petit
gouvernement provincial, que son parti, au pouvoir trop longtemps, a
lui-même gouverné…
Je me souviens, pour ne nommer, pêle-mêle, que ces actions péquistes,
des
génuflexions du Parti québécois à Washington ou à New York, de sa façon de
gérer l'économie, le social et le politique de manière à maintenir la cote
A1, en se soumettant aux exigences des maîtres de la cotation ;
de son coup
de sabre dans les conditions salariales des syndiqués de la fonction
publique en 1982, allant jusqu'à renier sa propre signature, déchirer
l'entente acceptée par lui, pour voler d'un seul coup, 19.87 % des
augmentations accordées, allant même jusqu'à récupérer, sur les payes, les
sommes déjà versées ;
toujours pour servir ses maîtres de la haute finance,
il a désindexé les régimes de retraite, entre 1982 et 1999, le FMI doit
être satisfait de la sale besogne accomplie par ce parti de droite ;
que
dire enfin, de sa contribution à la loi 160, qui élimine virtuellement le
droit de grève et de protestation pour les travailleurs de la santé, et
qu'avec les libéraux il a maintenue au nom de l'intérêt public ?
Le péquiste va même jusqu'à citer une déclaration des infirmières, disant :
« Est-ce que les infirmières vont êtes obligées de donner à la caisse
électorale du Parti libéral pour êtes entendues et respectées ? ».
***
Je me permettrai de répondre ceci à cette interrogation : non, le passé est
garant de l'avenir. Beaucoup d'infirmières étaient membres du PQ, du temps
où il gérait la province… en province, de la même manière que le
Parti libéral, son jumeau. Elles contribuaient à la caisse électorale.
Comme la majorité des syndiqués de la fonction publique, elles votaient PQ,
parce qu'elles croyaient que ce parti, en plus de se battre pour
l'avancement de la cause indépendantiste, se portait à la défense des
travailleurs.
Or, les infirmières, en plus de voir leur gouvernement se traîner à genoux
devant l'envahisseur canadien, ont subi coup sur coup les lois les plus
oppressives, antisyndicales, que cette catégorie de travailleuses n'avait
jamais subies, même du temps de Duplessis.
Il faut comprendre qu'un parti politique, en Occident, ne sert pas les
intérêts de ses membres, mais ceux des puissants, qui, en contrôlant la
pensée des citoyens, grâce à leurs journaux, stations de télévision, de
radio et autres, amènent les électeurs à penser ce qu'eux, les puissants,
veulent qu'ils pensent.
Ainsi, les électeurs votent pour les modérés, les raisonnables, que les
capitalistes ont décidé de porter au pouvoir pour mieux protéger le
capital. D'ailleurs, même si cela ne se produisait pas, le parti
d'opposition principal, qui ne se serait jamais rendu à ce niveau, sans
l'approbation de la haute finance, n'attend que sa chance de servir ses
maîtres. La réalité est que l'électeur ne dispose d'aucun choix. Tous les
candidats dont les noms apparaissent sur son bulletin de vote, sont au
service du capitalisme. Sauf, bien sûr, les tiers de tiers partis, comme le
Parti indépendantiste et Québec solidaire, que les péquistes s'amusent à
nous proposer, lorsqu'on est indépendantiste et socialiste, et que nous
refusons de voter pour leur parti ou… de voter tout court.
Je tiens à rassurer ce péquiste sur l'issue des prochaines élections. Son
parti prendra le pouvoir. Il répond aux critères pour y accéder, et y
rester. En plus de ne rien changer, il sait les intérêts de qui, il doit
servir. Comme ses prédécesseurs unionistes et libéraux, il se nourrit de la
peur et de l'ignorance du peuple. La médiasserie a déjà commencé à préparer
sa place, à la barre de la prrrrrrrrovince de Québec. L'élection de
Hippolyne, devenant la prrrrrrrremière femme prrrrrrremière ministre,
donnera aux électeurs l'illusion du changement.
Et, Vive la démocratie !
Michel Rolland

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Michel Rolland33 articles

  • 24 204

Libre penseur. Confiance limitée au système d’instruction. Étude de l’Histoire de l’Occident, de la préhistoire à aujourd’hui, Grèce, Rome, France, Angleterre, Italie et États-Unis surtout, en autodidacte. Lecture d’ouvrages qui ont marqué les différentes époques, dont la Bible œcuménique et certains philosophes sceptiques. Diplôme d’études collégiales. Intérêt particulier pour français roman, philosophie marxiste, sociologie et psychiatrie.





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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juillet 2010

    Alors il faut fonder dans tous les comté des comités faisant la promotion de l'indépendance et le PQ ne pourra plus se limiter à gérer le provincialisme donc la colonie

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juin 2010

    Bonjour Monsieur Haché
    Tout est question d’appréciation.
    J’ai mal lorsque je circule en automobile, magasine, regarde les journaux ou la télévision, et que je vois partout l’unifolié canadien, rouge du sang des Patriotes, nous narguer, nous rappeler notre statut de minorité, imposé par l’Angleterre depuis l’Acte d’union de 1840, et entretenu par le Canada depuis. Je me sens en territoire occupé.
    J’ai mal lorsque je constate les dégâts causés par la rectitude politique, par la langue de bois des politiciens modérés. Les religions s’imposent, les syndicats redeviennent des syndicats d’affaires, sans principes, sans idées. Parler politique, religion, autrement que pour conforter l’autre, au nom du respect de « son » opinion, dans la pensée qui lui a été insufflée par la médiasserie au service du non-changement, de la non-évolution, de la régression, est tabou.
    Nous vivons sous le règne de l’insignifiance. Parlez de votre système d’air conditionné, de votre dernier voyage dans le Sud, des derniers gadgets dans le tout compris de votre automobile, et vous serez dans le ton… mais, surtout, n’allez pas parler d’indépendance du Québec ou de socialisme, vous endormirez vos auditeurs.
    La propagande canadienne, sous le traître et mesquin Jean Chrétien, a inculqué le fameux : « Le monde veulent pas en entendre parler. » Et le PQ, électoraliste avant tout, n’en parle pas… Le PQ n’a plus d’idées, rien que des intérêts. Des carrières politiques sont en jeu. Pour faire avancer la carrière, il faut se faire élire. …et pour se faire élire, on ne parle pas de… Grâce au PQ et à la propagande canadienne, l’idée s’éteint… Les Québécois se meurent… écoutez, regardez autour de vous, vous n’entendrez, ne verrez, que des french canadians.
    Pour s’en tenir à l’indépendance du Québec, il m’apparaît que le Parti québécois ou bien, n’est pas, n’a jamais été, indépendantiste ; ou pire, il a trahi notre cause nationale. Dans un cas comme dans l’autre, nous devons le considérer comme un ennemi, au même titre que le Parti libéral.
    Michel

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    19 juin 2010

    S’il s’agissait de louanger un anti-péquiste ou un pamphlétiste de la ‘’gauche caviar’’, sa proximité avec l'agitation et la propagande de l'une des tyrannies les plus terribles de la planète, le marxisme, cela ne devrait pas être, dans cet article, un point susceptible de se faire remarquer.
    JLP

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    Par bonheur, l’électorat québécois semble s’éloigner de la gauche du tout à l’état
    Par malheur, les indépendantistes semblent ne pas bouger en direction du P.I.
    Québec-Solidaire a reçu 613 votes lors de la dernière élection dans Vachon et n‘est pas certain de pouvoir les retenir à la prochaine élection partielle.
    Qu’espérez-vous ? Si vraiment vous êtes indépendantiste?
    J’ai désespéré du P.Q. depuis les années 70 sans jamais « brailler ». J’en désespère encore souvent.
    Une fenêtre s’ouvre pourtant, depuis peu. Pas bien grande, l’ouverture, je vous le concède. Et je vous concède à l’avance que le temps presse.
    Je vous soumets poliment que le P.Q. est en avance sur l’opinion publique québécoise (Juin 2010). Sans doute pas en avance sur la vôtre, votre opinion, ou la mienne, mais cela importe peu. Le ressentiment actuel de l’électorat à l’endroit des libéraux n’est pas transporté « en faveur », en direction des « méchants péquistes », mais cela peut advenir, et plus facilement que l’inverse, qui serait un retour en grâce des libéraux-les-genoux-à-terre.
    Et si c’était vrai—pour une rare fois dans son histoire— que le P.Q. précédait l’électorat, qu’il assurait maintenant et une bonne fois, un leadership, plutôt que se traîner les pieds, bien caché à l’abri d’un référendum-alibi, se pourrait-il aussi, tout naturellement, que la direction du P.Q.—la « méchante Mme Marois » en tête—précède son propre parti ?
    Se pourrait-il que la montagne ait bougé un peu ? Que le sacro-saint « modèle québécois » puisse être remis en question, juste un tipeu ? Après tout, il n’est écrit nulle part que l’indépendance du Québec, des québécois et des québécoises, doive être la consécration de la banqueroute–citoyenne de notre état !
    Les mentalités changent, les opinions aussi, mais pas la fidélité ni l’espoir. À moins, bien sûr, que vous ne puissiez concevoir qu’à « gauche » seulement, l’espoir et la fidélité, auquel cas nous comprendrions une incapacité conséquente de changer d’opinions et de mentalités sur ce qui n’est pourtant qu’accessoire.
    Ce n’est pas ce qui se dit à la fenêtre qui importe, c’est qu’elle soit ouverte : le P.Q. pourrait se faire élire sans un fil attaché au maudit calendrier référendaire. On serait loin en p’tit jésus de plâtre de 1976. Encore bien plus loin de 1995.Grand merci. En soi, cela n’est pas très loin d’une révolution à l’intérieur du parti. En soi, cela n’est plus très loin de la révolution tout court. Vous ne voulez pas espérer, peut-être avez-vous raison. Les antécédents du P.Q. ne sont pas très forts, en effet, et vous donnent raison.
    Mais j’ai raison de penser que le fédéralisme n’est pas dans le code génétique du P.Q.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    M. Rolland,
    Dans la tradition «lafontainiste» à laquelle se rattachent PQ et BQ, l'essence de votre point de vue est irrecevable.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    Pas assurée du tout cette victoire du PQ car Charest vient de trouver une nouvelle arnaque: De nouvelle discussions constitutionnelles canadians qu'il lancera dès les prochains mois . Encore des années de discussions inutiles et durant ce temps c'est l'anglicisation du Québec à haute vitesse .

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2010

    Bonsoir Monsieur Barberis-Gervais,
    À lire votre commentaire, je constate que si vous relevez du mépris dans mon texte, à l’égard du Parti québécois, je puis en trouver, au moins autant, dans vos propos sur ma « prose belliqueuse », ma « superlucidité de gauche », mon « texte à thèse », mes « certitudes négatives sur tout », et surtout, sur le fait que je sois, selon vous, un « atrabilaire »…
    Vous vous dites indépendantiste, et je vous crois. Ce que je déplore, c’est que vous et vos semblables, persistiez à défendre ce parti qui vous méprise, qui vous considère comme un radical, un pur et dur, à moins, bien sûr, que vous n’exprimiez pas, ailleurs que sur Vigile que votre parti méprise, votre volonté de faire du Québec un pays séparé du Canada, et que vous n’en parliez surtout pas, aux électeurs en campagne électorale.
    À vous lire, je crois comprendre que vous êtes du genre « p’tit gars de Shawinigan », qui à force de bûcher a fini par devenir professeur de littérature, pendant 36 ans, au collège de Sorel-Tracy, et je vous en félicite ! De mon côté, cher professeur, imaginez-vous que j’étudiais au Cégep, à l’âge de 28 ans… je l’avoue, mon scepticisme me fait parfois souffrir. Lors de mon cours de français roman, j’ai eu à lire L’Amélanchier, de Jacques Ferron, que vous aimiez sûrement. Imaginez-vous, que je me suis reconnu des affinités avec le préposé aux malades du Mont-Thabor, Léon de Portanqueue, arrière-petit-fils de millionnaire… alors que moi-même, j’étais préposé aux malades, à l’hôpital Hippolyte Lafontaine et… arrière-petit-fils de millionnaire.
    Cela dit, mon grand-père paternel s’était retiré de la compagnie de papier en 1928, et avait réussi à dépenser presque tout son argent dans les deux décennies qui ont suivi. Donc, il n’est pas resté grand-chose à mon père, et moins que rien, à moi. Par contre, j’ai milité dans le syndicat d’infirmières et infirmiers auquel j’appartenais, en tant qu’agent de griefs et président local, pendant trois ans. De là, ma réaction à vos propos sur la FIQ. L’important n’est pas le milieu d’où nous sommes issus, mais celui de qui, consciemment ou non, on prend les intérêts. Le « p’tit gars de Shawinigan » en est un bel exemple.
    Pour terminer sur le mépris, vous vous méprenez lorsque vous dites : « les individus que vous haïssez ne méritent même pas qu’on les nomme ». Je ne vous hais pas, mais vous me choquez, vous, un indépendantiste, intelligent, instruit, mais sans caractère, agenouillé, comme un bon french canadian, devant les carriéristes du PQ.
    Vous parlez de votre parti comme si, ceux qui s’y opposent, le faisaient par ignorance, et s’il vous plaît ! épargnez-moi votre attitude du professeur qui s’adresse à son élève, avec vos : , « pourriez-vous nommer, pêle-mêle, des actions "péquistes" économiques et sociales qui ont favorisé…», et « alignez les faits qui contredisent votre thèse ». Vous pourriez, vous-même, faire le même pensum, au sujet du Parti libéral… Je crois d’ailleurs que ce parti a fait beaucoup plus pour l’avancement social et économique du Québec, que votre parti. Pensez seulement à l’assurance-maladie, à l’assurance-hospitalisation, à la création d’un ministère de l’éducation, etc. …ici, je m’arrête, parce que je deviens aussi démagogue qu’un partisan péquiste.
    En terminant, vous êtes complètement à côté de la plaque, lorsque vous dites :
    « Dans votre dernier paragraphe, vous écrivez : "La médiasserie a déjà commencé à préparer sa place, à la barre de la prrrrrrrrovince de Québec. L’élection de Hippolyne, devenant la prrrrrrrremière femme prrrrrrremière ministre, donnera aux électeurs l’illusion du changement."
    Vos roulements de "r" sont pleins de mépris et rappellent Camil Samson qui dans un discours lors d’un congrès perdit son dentier. Vous vous inspirez de Camil Samson qui était de droite. »
    Ici vous faites fausse route. Les rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr expriment simplement les ambitions de votre cheffe, la carriériste Hippolyne, digne réincarnation du fameux Hippolyte Lafontaine, ce patriote qui a trahi la cause Patriote, en nous faisant participer à ce Canada-Uni auquel l’Angleterre nous avait annexé, par l’Acte d’union, de force, après avoir provoqué le soulèvement Patriote.

    J’avais assisté devant mon poste de télévision, à ce fameux « congrès du dentier ». Souvenez-vous, ce n’est pas Camille Shamshon qui a perdu son dentier, mais un candidat qui donnait des cours… de personnalité. Il avait alors lancé cette phrase célèbre : « Mieux vaut perdre son dentier que de perdre la tête. » Le problème, est qu’il avait perdu la tête aussi. …pas facile de chuinter avec une prothèse dentaire. Mais, puisque vous en parlez, là où vous me faites penser à ce bon Camille Shamshon, c’est lorsque vous faites la chasse aux gauchiches, aux schochialiches, aux communiches.
    Cela dit, vous me semblez avoir investi beaucoup plus d’efforts à détruire le messager que je suis, qu’à contredire le message. Je ne joue pas au plus fin, je ne cherche pas à vous en mettre plein la vue, J’EXPLOSE !!! Enfin, je puis exprimer tout haut, ce que je pensais et gardais pour moi, pendant toutes ces années où j’espérais encore quelque chose de bon du Parti québécois.

    Avec tout le respect que vous méritez, permettez-moi de vous dire que ma réflexion, ma libération, ont fait de moi, un ennemi politique du PQ, du BQ, et de tous ceux qui les défendent, au même titre que je suis, depuis le RIN et le PQ, l’ennemi du Parti libéral.
    Un jour, je l’espère, un parti indépendantiste socialiste, puissant, sera créé, à côté du parti autonomiste de droite, appelé PQ et du parti de la minorité anglaise du Québec, le Parti libéral. Pour réaliser l’indépendance du Québec, des péquistes et des libéraux appuieront ce nouveau parti. Serez-vous de ceux-là ?
    Michel

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2010

    Monsieur Gervais,
    Vous nous dites..
    "..Comment pouvait-il du même souffle démolir le capitalisme et réclamer la révolution et en même temps en profiter au centre d’achat.. "
    C'est bien simple cher Monsieur Gervais..
    On a pas tellement le choix, le capitalisme, on est pogné avec et il domine partout..
    C'est justement ça qui est révoltant et ce pourquoi on lutte..
    Essayer d'en sortir..!
    Arrivederci !
    Christian Montmarquette

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2010

    M. Michel Rolland
    O libre penseur autodidacte, j'ai lu votre prose belliqueuse. J'ai vécu l'épisode de 1982. Comme vous dites, le passé est garant de l'avenir. René Lévesque qui a nationalisé l'électricité avec la collaboration de Jacques Parizeau et qui ensuite ont formé le gouvernement ne sont pas des hommes de droite. Lucien Bouchard est un homme de droite.
    Pour entrer dans vos catégories gauche/droite que je ne trouve pas pertinentes et qui ne servent qu'à classer les gens en bons de gauche et méchants de droite. Vous, vous êtes un bon de gauche et moi, je suis un méchant de droite puisque je suis péquiste. Je me sens bien malheureux et je suis ébloui par votre superlucidité de gauche. Je serais tout oreille si j'étais placé dans la situation de devoir écouter vos réalisations concrètes...Votre texte ne m'a rien appris que je ne savais déjà.
    Vous accumulez les faits négatifs qui servent à démontrer que vous avez raison. Les hommes et les femmes politiques sont dominés par les hommes d'affaires et les financiers des multinationales qui ont le véritable pouvoir. C'est aussi la thèse d'Eric Zemmour. Comme je le dis, c'est une thèse. Vous avez écrit un texte à thèse comme Huis clos est une pièce à thèse où Sartre essaie de démontrer que "l'enfer, c'est les autres". Il réussit très bien à le prouver. Comme moi je réussirais à prouver que le ciel c'est les autres en mettant dans un huis clos un héros de la résistance française comme Jean Moulin, l'abbé Pierre et mère Teresa et si je les faisais se parler.
    Vous êtes certain que Pauline Marois et son équipe ne changeront rien. Que puis-je y faire?
    Vous écrivez: "Je me souviens, pour les nommer, pêle-mêle, de ces actions péquistes".
    Puisque vous avez de la mémoire, pourriez-vous nommer, pêle-mêle, des actions "péquistes" économiques et sociales qui ont favorisé le développement économique du Québec et favorisé l'augmentation du niveau de vie des travailleurs et membres de la classe moyenne. En partant de la nationalisation de l'électricité de René Lévesque, le plus célèbre des péquistes. Pourriez-vous présenter les réalisations de Jacques Parizeau qui ont contribué au développement de tous les Québécois. Comme ça, pêle-mêle.
    De 1960 à 1995 jusqu'à l'arrivée de Bouchard au pouvoir qui n'est ni un vrai péquiste ni un vrai indépendantiste. J'ai écrit là-dessus mais cela a dû vous échapper.
    Par honnêteté intellectuelle et pour ne pas vous faire accuser de démagogie, alignez les faits qui contredisent votre thèse. Comme ça, pêle-mêle.
    Vous me faites penser à un Français en stage au Québec au collège de Sorel-Tracy où j'ai enseigné la littérature pendant 36 ans. Il s'appelait Boireau. C'était un marxiste de stricte observance qui prenait grand plaisir à montrer sa supériorité intellectuelle en critiquant constamment le capitalisme.
    Tellement que j'étais étonné de voir ce révolté superlucide aller au centre d'achat faire son épicerie, le centre d'achat étant une expression authentique de la société de consommation, produit du capitalisme. Comment pouvait-il du même souffle démolir le capitalisme et réclamer la révolution et en même temps en profiter au centre d'achat. Légère contradiction.
    Vous avez refusé de me nommer mais mis beaucoup d'indices qui me visaient. Si j'étais démagogue, je dirais que les individus que vous haïssez ne méritent même pas qu'on les nomme. La racaille péquiste mérite l'anonymat.
    Dans votre dernier paragraphe, vous écrivez: "La médiasserie a déjà commencé à préparer sa place, à la barre de la prrrrrrrrovince de Québec. L’élection de Hippolyne, devenant la prrrrrrrremière femme prrrrrrremière ministre, donnera aux électeurs l’illusion du changement."
    Vos roulements de "r" sont pleins de mépris et rappellent Camil Samson qui dans un discours lors d'un congrès perdit son dentier. Vous vous inspirez de Camil Samson qui était de droite. Le mépris n'est donc pas ni de droite ni de gauche: c'est donc une maladie universelle.
    Je n'ai pas besoin d'être rassuré sur l'issue des prochaines élections. Surtout pas avec toute l'ironie et le mépris que vous y mettez. Je ne sais pas de ce que le Parti québécois fera au pouvoir surtout sur ma priorité qui est l'indépendance du Québec. je n'ai pas comme vous des certitudes négatives sur tout.
    Vos amis vous ont-ils félicité? Ah tu l'as bien planté ce réactionnaire et ce vaniteux petit-bourgeois de Barberis-Gervais ( oui c'est mon nom) "qui se trouve souvent parmi les plus lus des trente derniers jours de la Tribune libre de Vigile".
    Dire que j'ai écrit un livre qui s'intitule: "La fin du mépris". C'était en 1978. Quand j'ai trouvé ce titre sur les conseils de Pierre Bourgault, je n'ai pas été visionnaire. Le mépris n'a pas de fin.
    Comme on le dit dans "le Misanthrope" de Molière, M. Rolland, vous êtes un atrabilaire. Etes-vous parent avec la célèbre famille Roland millionnaire, qui était dans l'imprimerie et qui m'a passé de l'argent pour que je puisse faire mes études (argent que j'ai dû rembourser jusqu'à la dernière cenne) moi qui viens d'un milieu ouvrier fort modeste (mon père était presseur de manteaux pour dames et ma mère travaillait chez Knit-to-Fit en arrière du stade de baseball Delorimier à Montréal).
    Comme syndicaliste au collège, la directrice voulant privatiser la cafétéria, avec mes amis du syndicat, on a sauvé la job de sept travailleuses menacées de perdre leur emploi. Je m'en vante même si, évidemment, ce n'est pas la révolution.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 18 juin 2010