La liberté pré-COVID n'est pas pour demain

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« Misant sur l’effet émollient des assouplissements annoncés, François Legault espère passer une loi qui accorde plus de pouvoirs à l’État en banalisant l’exceptionnel, en légalisant la laisse avec laquelle il tient les Québécois depuis deux ans »


Le passeport vaccinal sera progressivement retiré. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en désolent. Chose certaine, Legault n’avait plus d’autre choix. Comment aurait-il pu justifier le maintien du passeport dans le contexte sanitaire actuel et tandis que quatre provinces et une légion de pays l’abandonnent ?


Loi


Malgré tout, n’imaginons pas un retour à la liberté pré-COVID. Québec a précisé que le passeport est simplement suspendu, et non définitivement aboli. Il pourrait être réactivé à tout moment, selon l’humeur du Pouvoir.


D’ailleurs, le premier ministre a récemment annoncé qu’il déposera en mars un projet de loi qui conférera à l’État certains pouvoirs jusqu’à présent considérés comme rarissimes et exclusifs aux situations d’urgence, comme le recours au passeport vaccinal.


Ainsi, misant sur l’effet émollient des assouplissements annoncés, François Legault espère passer une loi qui accorde plus de pouvoirs à l’État en banalisant l’exceptionnel, en légalisant la laisse avec laquelle il tient les Québécois depuis deux ans.


Démocrature


Le Québec étant une société de droit, nos libertés sont protégées par des lois. Or, rendre légal le principe d’un passeport en temps ordinaire, c’est paver la route à un régime de permission et de privilèges où nos libertés fondamentales, et donc nos vies intime, sociale et professionnelle, pourraient devenir tributaires de notre conformité aux diktats des gouvernants.


Le passeport s’est avéré davantage une mesure punitive que sanitaire. C’est un outil de marginalisation, d’intimidation et de chantage à la liberté qui infantilise les citoyens. Enchâsser son recours dans une loi, c’est institutionnaliser une gouvernance par la menace et la peur.


Ne soyons pas bisounours. La loi envisagée constitue un glissement vers une démocratie d’apparence, une démocrature sur fond de crédit social. Si elle passe, un monde immonde pourrait émerger.


Dormir au gaz est confortable. Mais là, il faut se réveiller. Il y a des pouvoirs qu’aucun État ne devrait jamais obtenir, quelle qu’en soit la raison !











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