La parole souverainiste contrée - La désinformation et les dérives médiatiques

Le cas d’espèce VLB - Reine nègre, refait surface dans Vigile après la dérive médiatique du cas « McCartney »

Médias et politique

Les souverainistes ont longtemps cru que la seule parade aux dérives médiatiques instrumentalisées par les canadianisateurs était de tancer les « fautifs », sans même prendre le temps d’en référer aux sources, en prenant pour acquis non pas le bien fondé des victimes de telles dérives, mais en se fondant sur l’enflure médiatique elle-même. Je ne suis pas sûr qu’après l’épisode de l’affaire « McCartney » il en soit toujours ainsi.
Plusieurs cas d’espèce sont à mettre au dossier de ce type de batailles jusqu’à tout récemment toujours gagnées par les canadianisateurs :
- Jacques Parizeau « Nous avons été battus par quoi... par l’argent et des votes ethniques »
- Yves Michaud - Lucien Bouchard en a fait un prétexte pour partir.
- VLB - « La Reine nègre »
- Le « Mot de bienvenue à Sir Paul McCartney »
- Les artistes « gâtés »
Une gradation qui finalement après un climax estival outrancier a fait récemment long feu. Parce que nous avons compris qu’il fallait non pas abonder dans le sens voulu par les canadianisateurs, mais qu’il fallait persister et signer, à chaud.
Le fer de lance d’une autre réplique me semble être la conscience de devoir d’abord se fier non pas à ce qu’on en dit, mais bien au texte des auteurs qu’on tente de faire taire. Une manière de le faire est de dénoncer la partisanerie des médias. Ce qui n’est pas sans risque si on le fait à chaud et de front. Par contre, à froid, une conscience forte du caractère propagandiste des médias, démonstration à l’appui, permet de créer un doute raisonnable dans l’opinion publique.
Ensuite, il faut disposer de médias qui puissent contrer la falsification. Internet nous montre à chaque jour combien ce nouvel outil, judicieusement utilisé, peut être un antidote valable. Ce dont nous ne disposions pas il n’y a pas si longtemps. Pourvu qu’on soit en mesure de contrer l’utilisation partisane qui ne manque pas d’être faite par nos adversaires.
Vigile peut être ce média. Il n’est pas nécessaire qu’il soit doté de la même audience que les médias de masse. Il lui suffit de rejoindre les faiseurs d’opinions, plus ou moins une poignée de personnes au Québec.
La prochaine fois, si le mot d’ordre est donné au souverainistes de déposer ici le rétablissement des faits, s’ils s’obligent désormais de s’y référer avant de réagir, convaincus que le fait de se fier aux seules sources des actuels médias de masse partisans ou ne reflétant que leurs dires partisans, est lacunaire et inapproprié, nous aurons au moins des armes pour que les souverainistes ne montent au front que préalablement mieux informés.
Lors de la tourmente « McCartney », la clameur réprobatrice étaient bien davantage le fait de nationalistes ou de souverainistes désinformés, que le fait de toutes autres personnes. Si déjà, les souverainistes n’abondent pas dans telle dérives, il est fort à parier qu’elles fassent long feu aussitôt lancées.
Je vois dans la faillite des toutes récentes tentatives canadianisatrices questionnant l’utilité du Bloc, accusant les artistes « gâtés » de faire fausse route, l’effet de la discipline souverainiste qui n’a pas mordu à l’hameçon, parce qu’ils ont compris la leçon « McCartney ». Les pages de Vigile ne sont pas étrangères à ce revirement de situation. Les pourfendeurs souverainistes de l’utilité du Bloc se sont finalement rangés derrière les nombreux partisans de son utilité. On n’a plus été valablement autorisé à prétendre que nous étions divisés. Nous ne l’étions ici d’évidence plus.
Le message est passé, il s’est rendu a bon port, malgré le peu d’audience. Les récents sondages le démontrent. Reste à voir si d’autres attaques pourront renverser la vapeur.
En attendant, puisqu’il en a été question dans l’article «  Retour sur un dérapage  », voici le texte réponse à Dany Laferrière concernant l’affaire de la Reine nègre.
***
M. Dany Laferrière,
La Presse
Cher monsieur,
Je ne comprends pas bien votre prise de position concernant le texte de M. Victor-Lévy Beaulieu publié dans L’Aut’Journal dont les propos ont été rapportés dans La Presse Paul Journet - 2008 05 26 ( pourquoi donc pensez-vous !? ).
Je suis raciste, dois-je vous dire d’emblée, raciste à l’envers cependant. J’ai une grande affection pour les noirs, la négritude, et j’en ai pour vous, pour votre oeuvre littéraire, sociétale, et médiatique, pour le peuple haïtien, pour les peuples africains. Je suis raciste, car mon préjugé favorable est directement fonction de la race dont vous êtes. Je ne sais pas pourquoi, probablement à cause de mon passé de colonisé, de Conquis, je suis sensible à la difficulté de vivre des noirs, horrifié par l’esclavagisme, par l’état dans lequel l’Afrique a été laissée par les colonisateurs blancs, par ce qui arrive dans cet état au peuple rwandais par exemple, ou actuellement au Darfour. Mais il n’y a pas que cela, l’artiste que je suis, formé à distance par Picasso, a appris par lui et ses oeuvres, à aimer l’art issu de ce continent noir tout autant que l’art blanc des Grecs, des Romains, des Italiens, des Français, des Allemands, voire même des Anglais... Cela compte pour beaucoup quand je vous exprime mon incompréhension de votre attitude. Il y a comme une blessure d’amour trompé.
Je ne comprends pas votre fierté concernant l’accession à ce trône de pacotille de Michael Jean. Je ne comprends pas que vous considériez comme insulte à votre race, à vos gens, à vous-même, le fait qu’on considère cette fonction comme étant colonialiste, comme étant semblable aux « Rois nègres » que les colonisateurs africains imposaient pour asservir les peuples noirs d’Afrique. Ce qualificatif fait partie de notre histoire depuis les années soixante, depuis « Nègres blancs d’Amérique » du « révolutionnaire » Pierre Vallières. La littérature, vous connaissez ?!
Je ne comprends pas votre fierté. Je peux la comprendre si on exclut tout contexte. Accéder au trône est certes une occasion de fierté pour la personne qui y accède. Il se trouve qu’il s’agit ici d’une de vos compatriotes haïtiennes et d’une personne noire de votre race. Une double fierté pourrait vous envahir à bon droit. S’ajouterait à cette fierté une troisième raison de l’être, à titre de québécois, que vous êtes. En effet, cette accession prouverait que cette société blanche, fait corps avec le « peuple » noir. Cela manifesterait de manière éclatante le bonheur de l’insertion sociale de vos gens, et de la connivence entre nos appartenances diverses, raciales et ethniques, tout en donnant un signal clair pour améliorer ce qui doit l’être à ces égards. Moi-même je pourrais être fier de tout cela, en soi, en tant que blanc, mais aussi en tant qu’amoureux du peuple noir. Rien ne me ferait plus plaisir que de le voir vivre en mes lieux, pour qu’ils deviennent nos lieux communs et de les mettre sur le trône pour affirmer ma fierté et mon plaisir de pouvoir vivre ensemble ici, en fiers compatriotes.
Je ne comprends pas que vous, un être cultivé, savant, politisé, puissiez faire abstraction du contexte. En l’État, il ne nous est pas permis de nous nous laisser porter par cette fierté toute naturelle que nous pourrions éprouver, que nous soyons Québécois de race blanche ou noire, Haïtiens ou Sénégalais. À tout le moins, je ne comprends pas que vous ou moi puissions être fiers, et certainement pas sans réserve. Le contexte ne le permet pas à maints égards. Pour être fier, il faudrait vivre coupé du monde, coupé du vécu du peuple du Québec.
Le Canada actuel n’est que l’avatar illégitime d’un Empire colonisateur. Nous avons été Conquis par les armes. Jamais depuis, le peuple souverain du Québec n’a été appelé nommément et démocratiquement à approuver l’Acte qui fonde, constitue et gouverne cet État, et pas davantage quand il a acquis son indépendance lors du rapatriement de la Constitution de 1982. Jamais nous n’aurions accepté que la Reine d’Angleterre, soit cheffe de cet État. Le peuple du Québec n’a jamais été appelé à le valider et pire encore, l’Assemblée nationale unanimement s’est opposée à cette Constitution et ne l’a jamais signée. Ainsi donc, cette fonction, est le signe de notre aliénation de peuple souverain et démocratique. Cette Souveraine n’est pas la nôtre. Elle ne saurait en aucun cas prétendre incarner notre souveraineté de peuple démocratique. Or, c’est ce qu’elle prétend en endossant la fonction. C’est ce que vous prétendez en la défendant. Cet État du Canada n’a de légalité qu’en vertu de la succession des États impériaux de droits divins et de la décision de quelques juges de leur Cour Suprême. Que vous faut-il de plus ? Vous aussi seriez un roi-nègre en abondant ? Je ne parviens pas à y croire. Qu’en dirait votre père brisé par un semblable et mafieux roi-nègre ? Comment cela peut-il être ?
Je ne comprends pas que vous ne compreniez pas cela... Je ne comprends pas que vous vous dissociez ainsi du vécu du peuple du Québec dont vous prétendez être partie, sous prétexte ethnique que vous êtes noir, qu’on a placé une personne noire sur ce trône usurpateur, que cette personne noire est haïtienne, tout comme vous, et tout comme une forte minorité de Québécois vivant à Montréal. Je ne comprends pas que non seulement vous laissiez ainsi tomber les armes que tente péniblement de tenir le peuple du Québec contre cette ignominie, et ce, de la manière la plus plate. Je ne comprends pas qu’en plus vous appeliez les vôtres, à sortir dans la rue si jamais M. Jean devait quitter son poste inique prématurément. Je ne comprends pas que vous abondiez dans le sens des oppresseurs de « notre » peuple du Québec, ces manipulateurs commandités, qui trouvent en vous un pourfendeur, un agitateur, qui conforte à tort le préjugé qui nous ferait racistes, de vrais racistes, cette fois. Pas racistes à l’envers comme moi, mais racistes dans le plus vil sens du terme. Ce qui n’est pas le cas, et n’est pas le cas de VLB.
Madame Jean, comme madame Sauvé, comme tous ceux et celles qui occupent, ont occupé et occuperont ce poste, sont des rois nègres, de reines nègres. Ce, tant et aussi longtemps que le peuple souverain du Québec n’aura pas nommément et démocratiquement, soit, voté pour l’accession du Québec à l’indépendance, soit, approuvé nommément, directement et démocratiquement une Constitution du Canada qui lui serait agréable. Cette appellation de roi nègre, dénonce le racisme, le colonialisme, et appuie le combat de l’affranchissement nègre. Je ne comprends pas que vous ne soyez pas à nos côtés, de ce côté, d’autant que nous sommes du vôtre.
Expliquez-moi ! Je ne demande qu’à comprendre.
Luc A.
Peintre, sculpteur, performeur et céramiste
www.luc-archambault.qc.ca
PS
Je ne sais si M. Laferrière en a pris connaissance, je n’ai jamais eu de nouvelle.


Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Luc Archambault Répondre

    30 septembre 2012

    Pour mémoire, le Conseil de presse nous a donné raison. La dérive médiatique a été sanctionnée par un tiers indépendant, non sans devoir aller en appel...
    Lettre d'information du 2010 05 28
    Mot de bienvenue à Sir Paul
    Le Conseil de presse donne raison à Luc Archambault

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2008

    @ M. Jacques Noel
    Merci pour vos bons mots et vos compliments. Votre appui est bienvenue.
    Un détail. Vous dites :
    Bref, deux mois plus tard, on peut le dire maintenant, Curzi et Archambault ont gagné la bataille des Plaines d’Abraham. Mais ils ne le savent pas encore.
    Je comprends que M. Curzi soit beaucoup plus et mieux connu que moi, mais pour rendre compte de la causalité de la chose, il faudrait plutôt parler de Archambault et Curzi. Cela a son importance à plusieurs égards autres que le fait de me mettre en avant.
    Notamment, eu égard aux attaques contre M. Curzi qu'a engendré la dérive médiatique qui nous a un temps fait paraître être partisan d'un souverainisme xénophobe, fermé, tout le contraire de ce qu'il était. Un « Mot de bienvenue à Sir Paul » est faussement devenu un « mouvement d'opposition » à sa pourtant bienvenue venue.
    Or si M. Curzi a été impliqué, ce n'est que parce que son nom apparaissait dans la liste des personnes ayant endossé mon texte. Ce qui a son importance, car on ne peut l'accuser de rien d'autre que ce que ce texte engage. Ce qu'on a dit de ce qu'il avait dit pour commenter ce texte, c'est que les raisons données pour justifier la venue de Sir Paul, ( tel qu'on peut les lires dans le texte ) sont :
    « la goutte qui fait déborder le vase »
    Or tel que présenté dans l'article du JdM-Journal de Montréal qui en faisait état, on pouvait croire de ce n'étaient pas les raisons données, des raisons canadianisatrices, que le texte dénonçait, qui étaient la goutte en question, mais bien la venue même de Sir Paul. Or, cela n'a jamais été le cas.
    Ainsi, pour que les choses soient claires, tout commence avec mon texte, qui reçoit l'appui de plusieurs artistes et personnalités du Québec, dont M. Curzi qu'on a joint d'abord parce que vulnérable, en l'assimilant à deux autres personnes qui n'avaient rien à voir avec mon texte parce que je n'ai pu les joindre pour avoir leur appui, à savoir Pierre Falardeau et Normand Brathwaite.
    M. Curzi a par contre permis que les feux de la rampe soient braqués sur notre démarche. On pourra donc le mettre en premier aussi pour cela. Par contre, c'est moi le premier signataire, ( l'auteur ) et c'est à moi de prendre autant le crédit que le discrédit, en premier.
    Quant à la bataille des Plaines D'Abraham, elle a été perdue par les armées françaises de Louis XV qui a abdiqué à son devoir premier de protéger son peuple contre l'envahisseur, contre la guerre, la bombarde, le pillage et le sang versé. C'est ce jour-là, que ce peuple du Québec, dès lors sans Souverain, est né, distinct du peuple de France, distinct de tout autre. Ce n'est ni Curzi ni moi qui avons remporté un victoire, c'est la victoire du peuple souverain du Québec, qui y trouve son Acte de naissance, il aura 250 ans le 13 septembre 2009.
    J'appelle à en faire un jour de fête du 13 septembre 2009.
    Le 250e anniversaire de naissance du peuple souverain du Québec
    Merci encore pour vos fleurs, Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2008

    @ M. Robert Barberis-Gervais
    Vous avez redéposé ce message que vous aviez préalablement déposé au titre supprimé et réintroduit, Retour sur un dérapage, on pourra donc y lire ma réponse, comprise dans un message portant aussi sur d’autres sujets. Je dépose ici ce qui concerne plus particulièrement votre titre :
    La parole souverainiste doit être claire et percutante par Robert Barberis-Gervais
    Je suis tout à fait d’accord. Elle doit aussi être ça, claire, succincte et percutante. Ce à quoi je ne parviens manifestement pas. Cela dit, elle me semble aussi pouvoir, entre autres choses, pour y parvenir peut-être, nourrir la réflexion, argumenter et discuter plus ou moins dans le détail, fusse-t-il parfois chirurgicaux, pointus, au risque qu’il le soit trop pour d’aucuns. Auquel cas, ils et elles chercheront ailleurs, la clarté, la «percutance» et la concision. Je n’ai rien contre. Personne n’est tenu de me lire. Ce qui m’a amené à répondre au titre précité, ce qui suit :
    De la longueur de mes contributions, de mon manque de concision et de « percutance ».
    Les remarques, les conseils, voire les supplications quant à la trop longue longueur de mes textes et à leur évident manque de concision et de « percutance », ne m’embêtent pas le moins du monde. Je suis parfaitement conscient de l’incomplétude de mes contributions et des autres manques à tous égards, dont le nombre de fautes que je ne parviens qu'à lire seulement une fois publié le texte... Désolé, pour les fautes, pour la trop longue longueur, ainsi que pour le manque de concision et de « percutance ».

    Je le déplore tout comme vous. Cela parce que je sais dans ma chair, dans mon sang, ce mauvais sang que l'on se fait pour apprendre, pour persévérer malgré les doutes, ce que représente le fait de maîtriser un art. J'en pratique deux ou trois depuis 35 ans à titre de praticien professionnel : peintre, sculpteur, performeur, graphistes, scénographe, et céramiste ( je ne survis exclusivement que grâce au produit de la vente de mes oeuvres, sans subvention ou presque, sans enseigner ), et n’en maîtrise aucun, malgré tout, pas comme je le voudrais du moins. Rien n'a changé du début à aujourd'hui, 35 ans de travail à temps plein plus tard. Même si pour la peinture et la céramique j’ai pu atteindre un certain niveau de confort qui me fait justement bien mesurer bien à quel point il faut du temps, du travail, un peu de talent, et beaucoup de patiente persévérance pour ce faire : 35 ans à temps plein, de 8 à 18 heures par jours 6 jours par semaine, 49 semaines par année.
    Le fait parvenir à penser est un art des plus complexes à maîtriser. Celui de transposer une pensée dans l'écrit, et de penser mieux ce faisant, en est un autre que je suis loin de maîtriser. Cela dit, j'y travaille et jamais mieux qu'en écrivant.
    La différence entre un peintre et un plombier, c’est que le peintre lui a accepté son premier dessin comme étant ce qu’il est, un premier jet. Le plombier lui a accepté d’être un apprenti, de ne savoir pas faire du premier coup une soudure parfaite. Le plombier ne sera pas devenu peintre souvent parce qu’il n’aura pas accepté de ne savoir pas « bien » dessiner dès après son premier essai. La différence entre lui et moi, c’est que moi je l’ai accepté ce premier échec. Je ne sais pas peindre, pas comme les autres du moins, pas aussi bien que bien d’autres. Sauf que, aucun autre ne peut dessiner, peindre, céramiquer, comme moi, fusse aussi mal que moi. Ce qui m’a toujours suffit pour dire que l’humanité méritait de voir ce que ce moi pouvait faire, puisqu’il ne s’agit que d’un fait d’humanité. Ce n’est que ça, mais c’est quand même ça.
    Pareil pour moi quant à l’écriture. Ce n’est que ça... Rien que ce petit ça... Un jour, ( parfois j'y parviens déjà ) je serai bref, concis, percutant. En attendant, personne n'est obligé de me lire et pour celles et ceux qui se donne cette peine, elles et ils ont toutes et tous mon admiration. Je ne suis pas sûr que j’en ferais autant. Merci donc pour celles et ceux qui se donnent cette peine en espérant que cela vaut la peine et qu’ils et elles y trouvent quelque matière à penser, et quelque utilité à cette matière, comme j’ai cru la trouver en les pensant et en tentant d’en transposer la substantifique moelle.
    Luc A.
    PS
    J’ajoute :
    Je ne m’amuse pas à être original, hors propos, ou trop prolixe, comme cela peut sembler dans ce type de Forum politique. Tout ce que j'y livre m'apparaît être à tort ou à raison, partie du politique. Partie des tenants et aboutissants du conflit politique actuel, partie de ce que les souverainistes doivent analyser, comprendre, appréhender, travailler, discuter, transformer, ajouter, penser, débattre. Ce que je convoque me semble être, au risque d’errer, ce qui m’apparaît être pertinent, important dans ce contexte. Je constate à quel point cela engage des développements assurément fort consistants. Je ne vois pas que ce soit un empêchement à la réflexion de celles et ceux qui y accèdent. Fussent-ils fort peu nombreux(ses).
    Je comprends bien qu'aucun autre support ne permet telle expression. Ce qui paraît être parfois incongru, on n'est pas habitué à tel ton, telle profusion.
    La beauté de l’affaire avec Internet, c’est que l’on est certain de ne jamais ennuyer indûment qui que ce soit. On expose et c’est le lecteur qui dispose. Il n’aura qu’à passer outre s’il s’ennuie. Je n’ai aucun problème avec ça.
    Ce qui ne produit pas pour autant ce que vous appelez de vos vœux, une parole claire, concise et percutante. Pas en l’état j’en conviens. Par contre, de mon côté, ce travail me semble annoncer, construire, permettre que je puisse parvenir à tel résultat, parfois ou un jour. Souvent, je trouve ce faisant des pistes qui finissent pas aboutir au résultat souhaité. Mais cela n'aura été possible qu'en raison de l'exposé que j'en fait. Et, même si ce n’est pas le cas, toute cette réflexion pourra ou pourrait permettre que d’autres s’en inspirant y trouve de quoi parvenir eux, au résultat souhaité. Pour peu bien sûr que tout cela ait quelque pertinence. D’emblée, je le crois. Par contre, je ne sais pas si je parviens bien à faire correspondre l’écrit à la pensée. Je n’ai pas suffisamment de distance pour le faire. C’est pourquoi, dans le doute, je laisse au lecteur le soin d’en juger.
    Je n'ai pas ici le but de produire un programme politique, ni une parole prosélyte dans un format efficace. Je tiens ce lieu d'échange pour un lieu non seulement d'exposé efficace, mais aussi tout un lieu où déposer nos respectives réflexions. Pour en discuter la pertinence, l'a propos, le bien-fondé, pour y trouver ce faisant matière à parfaire, construire la validité de nos hypothèses, de nos thèses, de nos arguments, de nos prises de position. Un lieu ce faisant pour voire se tisser des connivences, se développer des consensus, se construire la parole espérée, claire et percutante.
    Lorsque vous identifiez une piste, un phrasé, une formulation, un enchaînement d’idée, un argumentaire, qui vous semble d’emblée impertinent, ou mal formulé, voire incompréhensible, ( je relis parfois de tels empêtrements qui m’étaient pourtant apparus compréhensibles, je travaille à me corriger ), cela n’empêche pas me semble-t-il que cela prépare autre chose qui lui, est pertinent, le paragraphe suivant, ou plus tard dans un autre texte. Vous me demandez donc d’élaguer, d’accoucher, d’aller au fait, de circonscrire, de performer, de percuter. Manifestement je n’y parviens pas malgré tous mes efforts. C’est donc qu’il faut soit en prendre votre parti, soit cesser de me lire. Dans ce dernier cas, je n’ai aucun problème avec ça, et si vous en prenez parti, vous aurez toute mon admiration. Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2008

    Sir Paul a fait son spectacle vendredi dernier pour le 60e anniversaire d'Israel. Selon une Québécoise qui a assisté au concert à Tel-Aviv (elle a gagné un concours organisé par une station de radio de Québec) McCartney a offert le même spectacle qu'à Québec, mais n'a pas du tout brandi le drapeau
    israélien comme il avait fait sur les Plaines avec le nôtre.
    Si le plus célèbre chanteur pop du 20e siècle a passé la soirée à parler français, s'il a chanté Yesterday avec un jacket du Québec et brandi fièrement notre drapeau national (ce que même Paul Piché ne fait plus à la St-Jean!) c'est évidemment à cause de la controverse soulevée par Pierre Curzi et le peintre Luc Archambault. C'est parce qu'ils se sont tenus debout plutot que de s'écraser comme tellement de nos colonisés que McCartney s'est senti obligé de nous faire cette étonnante faveur, faveur qu'il n'a pas refaite en Terre Promise, terre hautement susceptible pourtant.

    Bref, deux mois plus tard, on peut le dire maintenant, Curzi et Archambault ont gagné la bataille des Plaines d'Abraham. Mais ils ne le savent pas encore. C'est peut-être à eux que les fans devraient envoyer leurs 400 roses.....Et le pot à la Ministre Courchesne pour avoir comparé notre drapeau à de la guenille....
    (note: les fans de Québec ont déboursé 15$ chacun pour envoyer 400 roses blanches à Paul McCartney pour le remercier du concert sur les Plaines)

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2008

    Luc Archambault
    Quand on ouvre votre site, on entend de la musique classique qui adoucit les moeurs. Moi, mes écrits s’apparentent plus aux solos de guitare abrasifs de Jimi Hendrix. Ayant été poursuivi (80,000 $ et 170,000 $) deux fois pour diffamation par la directrice libérale du collège où j’enseignais, poursuites qui ont abouti après deux ans de stress à un Règlement hors cour car le syndicat a répliqué de belle façon, j’ai été obligé par la force des choses d’apprendre à soupeser les mots. La question du pacifisme m’agace. On peut être contre la participation canadienne à la guerre en Afghanistan sans parler de pacifisme. Que VLB le fasse ne me dérange pas, ça le regarde. Ce qui me frappe plus c’est qu’il donne son appui au Bloc après avoir comparé Gilles Duceppe au maréchal Pétain. Même si, dit-il, le Bloc “est un mal nécessaire”, il l’appuie. C’est réconfortant de voir que tous ceux et celles qui ont une tête sur les épaules souverainistes appuient le Bloc.
    Les fédéralistes sont en guerre contre nous et quand on connaît l’histoire du Canada, quand on voit leurs tactiques et leurs stratégies contre nous en particulier dans les médias et surtout la grosse Presse que d’aucuns appellent la putain de la rue St-Jacques, impossible de ne pas les dénoncer avec plus ou moins de virulence.
    Oui, on a déformé le sens de votre intervention autour de la venue de Paul McCartney. Vous connaissez mieux que quiconque les circonstances de cette déformation. Pierre Curzi y a été pour quelque chose. J’espère que vous en avez tiré les leçons qui s’imposent pour vos futures actions.
    Mais tout compte fait, selon ma perception, vous avez gagné et nous sommes plusieurs à avoir expliqué comment, je ne reviens pas là-dessus. On a assisté à une “québécisation” des fêtes du 400è. Et en plus cela vous a fait connaître en dehors de la belle ville de Québec et nous profitons tous de vos analyses et de votre engagement.
    Parlant de vos interventions, je vous fais une remarque qui va vous embêter parce que je sais que l’articulation d’une pensée fait partie de la pensée elle-même. Il faudrait que vous appreniez à faire plus court et plus percutant. On peut dire ça sans faire de vous ”un partisan de la mollesse”.
    Autour des critiques percutantes qui ont été faites à l’exercice de la fonction de gouverneure générale par Michaëlle Jean, une question importante a été soulevée: quel langage faut-il utiliser pour exprimer son désaccord avec l’utilisation politique de la fonction de gouverneure générale en particulier autour des fêtes du 400è de Québec? Plus largement, quel langage utiliser pour combattre nos adversaires surtout quand ils dépassent les bornes comme l’a fait le Parti conservateur et Michael Fortier qui nie au Bloc québécois le droit d’exister et défranchise le vote de 7.8 millions d’électeurs qui ont voté pour le Bloc en 18 ans?
    A chacun d’apporter sa réponse en prenant pour critère plus l’efficacité politique que le défoulement personnel en mettant de côté la tentation d’imposer une discipline qui pourrait brimer la liberté d’expression.
    Robert Barberis-Gervais, Longueuil-Pierre-Boucher, 29 septembre 2008
    P.S. Comment se fait-il que le texte de Luc A. n'apparaisse pas dans la section Tribune libre?