Je viens seulement de terminer la lecture du rapport: «Fonder l’avenir - Le temps de la conciliation».
Je ne lui reprocherai pas sa longueur (310 pages). Au contraire, c’est remarquablement écrit et plutôt concis.
Je ne lui reprocherai pas son conformisme: une commission d’enquête (ou de consultation) ne peut pas se permettre d’aller à contre-courant si elle veut être écoutée.
Je ne leur reproche pas de ne pas avoir de vision d’ensemble du Québec de demain - malgré son titre! Au contraire ils en ont une… Hélas!
Je reproche à ses deux auteurs - Gérard Bouchard et Charles Taylor - d’avoir peur de leur ombre de Québécois. Je leur reproche d’avoir fait porter le poids de leur raison d’exister - il s’agit tout de même bien d’une «Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culrurelles» - sur la majorité.
Alors, dans l’avenir, on «n’accommode» plus les minorités dites ethniques, la majorité «s’ajuste» à elles. Les mots ont un sens: ces deux intellectuels le savent très bien.
Les «Québécois de souche» deviennent des «Québécois d’origine canadienne française», comme il y a des Québécois d’origine haïtienne, d’origine asiatique ou africaine. Voilà les Québécois devenus minorité parmi une multitude d’autres minorités. Gérard Bouchard et Charles Taylor se comportent comme des Québécois qui cachent leur certificat de naissance.
Triste!
J’aurai l’occasion de reparler des détails du rapport, de ses incongruités, de ses belles pages, et du travail remarquable de ces deux commissaires qui rendent leur rapport à temps et en-deçà de leur budget. En fait, il peut constituer une très bonne base à la discussion publique, si nos chefs politiques sont à la hauteur de ses auteurs.
Et à ce sujet…
Bravo au premier ministre Jean Charest d’avoir immédiatement fermé la porte àtout débat futile sur la question du crucifix à l’Assemblée nationale. J’aimerais qu’on réfléchisse plutôt au texte de la Motion qu’il a soumise à l’Assemblée nationale et qui a été approuvée à l’unanimité: «l’Assemblée nationale réitère sa volonté de promouvoir la langue, l’histoire, la culture et les valeurs de la nation québécoise, favorise l’intégration de chacun à notre nation dans un esprit d’ouverture et de réciprocité, et témoigne de son attachement à notre patrimoine religieux et historique représenté par le crucifix de notre Salon bleu et nos armoiries ornant nos institutions. »
Hélas, la manchette des médias hier soir ne parlait que… du crucifix. Et pour tout dire, le ton des commentaires sur les blogues de Canoe et de Cyberpresse n’était vraiment pas encourageant. On verra…
La peur d’appeler un minou un chat…
Gérard Bouchard et Charles Taylor se comportent comme des Québécois qui cachent leur certificat de naissance
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