La souveraineté, le régime canadien, les Nations Unies et le monde entier.

Tribune libre

Pour assimiler un peuple, il faut le rendre inconscient de son appartenance à un groupe et anéantir en lui la volonté d'autodétermination et de souveraineté. En ce sens, le régime d'Ottawa, historiquement, a fait un travail extraordinaire. Mais jusqu'à quel point demeurera-t-il acceptable aux yeux du monde de lutter avec autant de férocité contre l'émancipation et l'autodétermination d'un peuple en niant le « respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes » ? (Les buts des Nations Unies, article 1, alinéa 2)
« Les buts des Nations Unies énoncés dans la Charte sont les suivants :
-* Maintenir la paix et la sécurité internationales ;
-* Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ;
-* Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel et humanitaire et en développant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
-* Constituer un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes. »
La structure des Nations Unies - Buts et principes
[ http://www.un.org/fr/aboutun/untoday/structure.shtml ]
Mission de décolonisation des Nations Unies
[ http://www.un.org/fr/aboutun/untoday/decolonization.shtml ]

Ces raisons sont de celles qui animent la conscience fondamentale du Québec dans sa volonté d'émancipation et d'autodétermination. Le Canada ne pourra demeurer un ami des Nations Unies en maintenant perpétuellement le Québec dans un étouffement national et social. Ça, le Québec le sait, le Canada le sait, l'ONU le sait. Il faut que la communauté internationale le sache aussi, nous paraissons bien petit au sein des priorités qui habitent la conscience internationale mondialisante actuelle. Un peu de reconnaissance de la part de nos nations-soeurs du monde serait un puissant accélérateur en cette période où la flamme nationaliste recommence à réchauffer la conscience de beaucoup de Québécois.
Faute d'instabilité et de désespoir comparable à celui de bien des peuples, les Québécois doivent faire preuve d'une volonté imperturbable et désarmante pour réussir à se faire entendre et obtenir une pression sympathique à ses légitimes aspirations nationales. Il faut que cette volonté que nous avons, qui est celle qui a toujours libéré les peuples de la domination, éclate aux yeux du monde. Nous possédons la raison, la situation et les moyens, le mouvement indépendantiste social et politique est très fort, nous avons définitivement, depuis longtemps, tout ce qu'il faut pour passer à l'étape ultime de la libération. Ce qu'il nous manque est moins... naturel...!! que ce que nous avons.
On sait que le régime d'Ottawa voudrait se battre à mort pour nous empêcher de rencontrer notre destin de peuple libre, mais la question qu'il devra se poser est «se battre à mort contre qui» ? Si ça devient contre les Nations Unies et que ça apparaît aux yeux de plusieurs peuples comme une position qui va à l'encontre de bien des principes de droits fondamentaux des peuples et des humains, la capitulation canadienne se fera sans résistance et la souveraineté politique instantanément.
Nous n'en sommes pas encore là et il y a des raisons majeures à cela ; le peu de désespoir concret et visible, mais aussi le peu de volonté imperturbable en comparaison de celle du régime qui est une volonté violente et menaçante, laissant presque entendre à la communauté internationale qu'il serait prêt à déclarer la guerre pour empêcher que son grand Canada ne de divise (alors qu'il n'a jamais été uni ailleurs que dans sa propre et seule aspiration... «propre» au sens possessif). Il en résulte que le peuple, bien que plutôt majoritaire à voir d'un bon oeil sa libération nationale et à la souhaiter, ne semble pas croire que c'est possible. Des sentiments d'incertitudes et de doutes, de peur inidentifiable, contaminent les Québécois, ils les expriment souvent par un préjugé, voir un dégoût du Québec, du monde en général parfois, et par un très profond cynisme globalisant. La raison est là, mais la démesure de la déraison sauvage de la peur occupe une place trop grande pour permettre à la raison de se déployer.
Même si nous n'en sommes pas encore là, nous pouvons prévoir que ce sont des appuies qui nous attendent au niveau international. Parce que les raisons et la légitimité de notre indépendance sont suffisantes, c'est d'ailleurs cette même raison qui animera de plus en plus toutes les nations libres ou en voie de le devenir, c'est aussi cette raison qui finira par animer un gouvernement canadien quand on le mettra devant des faits accomplis. Cette raison qui anime les indépendantistes québécois est la même qui a fait naître celles de la liberté, de l'égalité, de la justice, des droits et responsabilités et de la démocratie.
De ce qu'on peut percevoir de ce que seront les décennies et les siècles à venir (les problèmes environnementaux, les changements climatiques, les récessions économiques, le vieillissement de la population et la surpopulation au niveau mondial/la misère... et les conflits... etc. etc. etc.) nous savons pertinemment que les Québécois ont un intérêt fondamental urgent à se constituer d'un État qu'eux seuls pourront gouverner pour ainsi prendre les décisions et les mesures sans que n'intervienne un autre palier de gouvernement, qui est, par surcroît, celui d'une nation contre laquelle ils ont connu la guerre et mené une lutte historique. Les défis que posent l'avenir au niveau du Québec ne peuvent être envisager autrement que par des Québécois, prétendre le contraire est prétendre en un infériorité des Québécois, il s'agirait, tenant compte de tout ce qui peut-être tenu en compte, d'un mépris qui ressemble à celui du racisme.
Pour faire face à ces nouvelles réalités prévisibles, le peuple québécois doit être libre de tous ses moyens, des toutes ses émotions même dirais-je, de toutes ses énergies et d'une conscience collective cohérente, il doit se déployer dans ce que lui réserve son environnement et celui des autres, l'État du peuple doit naître du peuple et exister en fonction de permettre ce déploiement. L'autodétermination est l'essence de la responsabilisation et la responsabilisation est l'unique prise de conscience populaire qui peut permettre à notre monde de franchir les plus difficiles obstacles et les plus grands défis qui attendent les peuples de l'humanité.
Patrick Diotte


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2011

    M.Cloutier, en ce moment je ne pourrais résumer d'avantage ce qui n'est qu'un grossier résumé d'une vaste situation immensément complexe (que je n'ai pas la prétention de complètement comprendre). J'essaie d'élaborer mon discours, mon militantisme est aussi de me conscientiser. C'est un travail, peut-être ne devrais-je pas publier ce compte rendu de ma réflexion mais parfois ça m'aide d'avoir l'opinion des autres, puis j'espère qu'il puisse arriver que quelqu'un soit inspiré par une des mes phrases ou des mes idées.
    Le résumé que je pourrais faire, c'est le rapport entre les éléments que je mentionne dans le titre... et il me semble que j'ai ajouté quelques causes et quelques explications, enfin, moi je m'expliquais des choses en l'écrivant :D

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2011

    Et si on vous demandait de résumer votre pensée en 2-3 paragraphes dans un langage simple pour que le peuple comprenne, vous écririez quoi?
    Pierre Cloutier